chapitre 2

1.1K 72 11
                                    

Le jour suivant, j'ai l'impression de devenir folle. Pourquoi est-ce que je suis enfermée ? Ils pensent réellement que si je voulais mourir, être dans cette pièce vide de toute émotion m'en empêcherait ?

J'ai eu tellement peur en prenant ces médicaments, j'ai senti mon coeur ralentir et je pensais « est-ce que c'est réellement ma dernière solution ? ».

Je sors de mes pensées lorsque l'on entre dans ma chambre. Une infirmière d'une cinquantaine d'années aux cheveux grisonnants s'approche de moi en souriant.

- Alors, comment ça va aujourd'hui ? demande-t-elle en déposant un plateau sur ma table.

- Mal, je suis toujours en vie.

Un sourire crispé se dessine sur ses lèvres et je soupire en fermant les yeux. Elle n'y est pour rien, si je suis enfermée ici. Je n'ai pas à être méchante avec elle.

- Et vous, ça va ? je demande donc.

Elle redresse la tête et m'adresse un grand sourire.

- Oui, ça va. Vous souhaitez vous rendre dans le jardin aujourd'hui ?

Je redresse les sourcils.

- Oui, je veux bien.

- D'accord. Dans ce cas, j'appellerai une infirmière pour vous accompagner. Je suis en charge de la distribution des plateaux, dit-elle.

Je hoche la tête tandis qu'elle me salue et s'en va. Je mange donc ce qu'il y a sur le plateau qu'elle m'a déposé, des lasagnes trop cuites et une compote à la pomme, et attends patiemment qu'on m'emmène dehors. C'est la chose la plus passionnante que je vais pouvoir faire depuis que je suis enfermée ici.

Elle ne tarde pas à venir, une vingtaine de minutes plus tard.

- Bonjour, Olivia, c'est bien toi que j'accompagne dehors ?

Je hoche la tête avec un faux sourire. Mon objectif principal, c'est de lui voler son badge pour pouvoir me faufiler où je veux dans l'hôpital. Quitte à être enfermée, autant pouvoir me dégourdir les jambes dans mon pénitencier.

Tandis que nous sortons de ma chambre, je jette des regards autour de moi. Les couloirs sont blancs, les lampes sont blanches, et même les infirmières sont blanches.

Nous passons devant plusieurs chambres, certaines verrouillées et d'autres non, et c'est à ce moment là que je repère le badge sur l'uniforme de la dame qui m'accompagne. Je crois que j'ai une idée.

Tandis que nous nous dirigeons vers les escaliers, je fronce les sourcils en me rendant compte que l'accès à l'étage supérieur est verrouillée.

- Pourquoi est-ce que cet étage est fermé ? je demande donc.

Elle y jette un coup d'œil.

- C'est un étage dangereux. Là-haut, au troisième étage, sont enfermés pleins de gens qui auraient dû se retrouver en prison mais qui ont pu y échapper en plaidant la maladie mentale.

Je hausse les sourcils. Ça, c'est intéressant.

- Il y a des gens qui ne feraient qu'une bouchée de toi si tu grimpais là-haut.

Je hausse les épaules.

- Oui mais de toute façon, ils sont enfermés. Ils ne pourraient pas me faire grand chose derrière leur porte.

- Peu importe. Allons-y.

Nous descendons donc les escaliers et une fois que nous sommes presque à la fin, je bascule en avant et tombe sur l'infirmière, qui tombe avec moi. Nous roulons dans les escaliers et je me redresse en grimaçant.

- Excusez-moi ! je m'exclame en l'aidant à se relever. Mon pied a loupé une marche et j'ai trébuché...

Elle époussette son uniforme comme si ça allait faire grand chose.

- Pas de souci, vous ne vous êtes pas fait mal ?

Je secoue la tête.

- Heureusement non, ça va, vous non plus ?

Elle regarde son bras, qui est un peu écorché.

- Ça ira, dit-elle.

Je hoche la tête et tandis qu'elle recommence à marcher, un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que j'observe le badge que je viens de lui voler. Décidément, ça avait été plus facile que prévu...

Third FloorWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu