Third Floor

chapitre 8

Stenson

Alors que les néons automatiques s'allument et que les infirmières se saluent, je comprends que je vais pouvoir aller rendre visite à la charmante créature qui hante désormais mon esprit. Je n'ai pas arrêté de l'observer aujourd'hui. Elle est si belle, et si douce.

Aujourd'hui a été une super journée. A travers ma fenêtre, j'ai vu une infirmière s'entailler accidentellement le bras avec une branche dans le jardin à cause des rafales de vent, et ça m'a donné le sourire aux lèvres pendant un bon moment.

Discrètement, je sors le badge caché dans un recoin de mur de ma chambre, et déverrouille ma porte. Il n'y a personne dans le couloir. J'en profite donc pour rentrer dans la pièce où se changent les infirmiers, et revêts une de leur tenue. Je ne passe pas forcément inaperçu, mais de loin ça le fait.

- Eh Sten, tu pars retrouver la fille d'hier soir ?? me demande Hector au moment où je passe devant sa chambre.

Ce mec est un pervers. Il est enfermé ici parce qu'il a drogué son ex copine pour laisser des hommes abuser d'elle pendant plus d'un an. Alors ce n'est certainement pas à lui que j'irais parler d'une fille qui me plaît.

- Elle est trop bien pour toi Sten ! lance un autre type.

Oh, si je pouvais passer mes mains autour de son cou et l'étrangler. Non, mieux, si je pouvais le foutre dans l'eau et le regarder se noyer. Ça, ça serait le pied.

Je déverrouille la première porte d'accès au troisième étage, et descends prudemment les escaliers. Puis, je déverrouille la seconde porte qui mène au premier étage et en profite pour y entrer. Encore personne. Et après cet hôpital se vente de bien s'occuper de ses patients. Quelqu'un pourrait se suicider que personne ne le remarquerait avant le levé du jour.

Elle possède la chambre numéro 7. Alors, je marche jusqu'à cette chambre et, toujours sans croiser personne, je déverrouille la porte et y entre. Elle dort déjà, comme si c'était la seule chose qui l'aidait à faire passer les journées plus vite.

Alors, je m'approche doucement d'elle et caresse son visage qui semble si paisible. Est-ce que ça lui plairait, que je lui fasse du mal ?

Elle commence à bouger sous le contact de mes doigts, et ouvre subitement les yeux. Ils s'écarquillent et avant qu'elle ne crie, je plaque une main sur sa bouche en lui faisant signe de se taire.

Méfiante, elle recule en m'observant, les sourcils froncés. Je me redresse et m'éloigne d'elle, puis lui lance un sourire énigmatique.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? m'interroge-t-elle.

- J'avais envie de te voir. Dis-moi, si je te vois principalement le soir, cela paraît plutôt logique que je t'appelle un Rêve ?

Elle incline la tête sur le côté d'une manière qui me donne envie de la prendre dans mes bras et de la voir subir toutes les pires sévices possibles.

- Mais concrètement, qu'est-ce que tu fais ici ? Comment sais-tu que je suis dans cette chambre ?

Ah, si elle savait que j'étais déjà venu ici la nuit dernière.

- Avec un badge, on peut avoir accès à tout pleins de choses. Mais ça, je crois que tu le sais déjà.

Elle se rapproche un peu plus de moi, un peu moins méfiante, et se contente d'observer mon visage.

- Tu sembles si froid, dit-elle. Comme dénuée de toute émotion. Tu es interné ici car tu es un psychopathe ??

Je ne peux empêcher un rire de m'échapper devant une telle absurdité.

- Moi, un psychopathe ? Oh non, ce n'est pas pour ça que je suis là. Tu n'as pas besoin de connaître la raison de mon internement pour le moment.

Elle hausse les sourcils et s'approche encore plus de moi. Elle semble encline à discuter et c'est à ce moment que je comprends que la nuit va être intéressante...