SCUDERIA ADESSI - O POINTS

104 16 0
                                    


Mon téléphone sonne pour la seconde fois. Ma mère reporte son attention sur celui-ci avant de grimacer. Installée toutes les deux pour le petit déjeuner, elle tient sa tartine en suspens, en dévisageant mon portable.

— Tu devrais peut-être décrocher ?

J'hésite. Il n'est même pas encore huit heures et la première chose que j'ai envie de faire avant toute chose, c'est de finir mon café. De retour depuis quelques jours à Nice. J'ai tout de suite pris la fuite, sous les conseils de Gabriela. Après l'annonce faite, il n'a fallu que quelques heures pour que les chaînes sportives accaparent le sujet. Je suis leur objectif premier. Et je n'étais qu'à moitié étonné lorsque j'ai vu à la TV des caméras camper devant le siège de la scuderia, cherchant à avoir une image de moi.

— Oui, soufflé-je tandis que je vois pour la troisième fois le nom de Riccardo sur mon téléphone.

J'avale d'une traite mon breuvage serré et me lève pour rejoindre le couloir, avant de décrocher.

— Ce n'est pas trop tôt, vocifère Riccardo à l'autre bout du fil.

— Il est sept heures et demie... ronchonné-je

— Est-ce que tu as allumé la télé ? enchaîne-t-il aussi sec.

La tête encore vaseuse, je soupire tout en me dirigeant dans le salon.

— Non, pourquoi ?

— Tu ferais bien de le faire illico, grogne-t-il.

Non, mais tu vas te détendre le pouilleux !

J'attrape toutefois la télécommande, puis l'allume aussitôt. Je choisis la plus grande chaîne sportive, et scrute l'écran, le regard dans le vague. La première image est celle de Clay, un sourire au visage. Ce n'est pas en direct. Il s'agit de prises réalisées durant la saison dernière, je suppose. J'augmente le volume, dépitée, mais bloque sur le bandeau en bas de l'écran. Il faut que je le lise à trois reprises pour me rendre compte de ce qu'il signifie.

— Putain ! craché-je. Il a fait quoi ?

Un léger ricanement me sort de ma torpeur, tandis que mes yeux ne quittent pas le message qui se diffuse en boucle : Clay Johnson signe chez MacLean.

— Nous n'avons plus de pilote, dit Riccardo à l'autre bout du fil. Enfin, tu n'en as plus, puisque tu diriges à quatre vingt pourcent. Cela ne me touche qu'à hauteur de vingt pourcents.

Un grognement sort de ma gorge en guise de réponse.

— Je tenais à te prévenir que le staff t'attends pour prendre une décision. Une réunion se tiendra demain matin à la première heure.

— Mmmh, réponds-je, le regard obnubilé par le sourire de Clay.

Riccardo raccroche dans la foulée. Mes bras me tombent tandis que je découvre le visage de Edward MacLean à l'écran, interviewé devant le siège de son écurie.

— Quelle annonce ! s'empresse un journaliste.

— Oui, nous sommes fiers et ravis de compter Clay Jonhson parmi nous.

— Prendra-t-il la place de titulaire de Denver ? Est-il votre futur champion ?

L'homme bourru, esquisse un faible sourire. Sa mallette à la main, le dirigeant se stoppe avant de passer les portes d'entrée.

— Nous avons bon espoir, oui.

Un sourire confiant ensuite, il file dans l'entrée en les saluant de la main. Une colère gronde en moi. Je serre la télécommande si fort que j'éteint la TV sans le vouloir.

POLE POSITIONUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum