MACLEAN - 156 POINTS

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Il aura fallu trois grands prix, mais je suis enfin de retour dans la compétition. Lorenzo m'arrose d'ailleurs généreusement de champagne. Tous les deux sur le podium avec Alexandre, mon équipe ramène toutefois trente-trois points à mon écurie aujourd'hui. Edward MacLean a le sourire aux lèvres, il m'a généreusement attrapé tout à l'heure, à peine sorti de ma monoplace, pour me soulever, euphorique. Il a de quoi l'être, nous ne sommes plus qu'à un cheveu du score de la scuderia et la prochaine course peut être fatidique. Tout le staff hurle sa joie d'ailleurs en bas tandis que Alexandre brandit une fois encore son trophée. L'espace menant au podium est pris par une marée bleu et noire : les couleurs de mon écurie. Mais Moretti n'est pas en reste. Il a fini premier du circuit de Miami aujourd'hui. Toutefois, le score parle, me ramenant un peu plus près aussi de mon titre de champion du monde. Je commence à le frôler du bout des doigts, et heureusement pour moi, il reste encore beaucoup de courses à faire.

La bouteille de champagne en main, je bois une longue gorgée. L'alcool frais me fait un bien fou. Je suis coulant de sueur, le cœur tambourinant, encore pris par ma course. Mais tout a été un succès, mis à part que j'aurais espéré doubler Lorenzo, mais pour cela il m'aurait fallu au moins cinq tours en plus. La première place sera pour la prochaine...

— A notre podium ! lâche Meunier un grand sourire aux lèvres en amenant son magnum vers moi.

Je fais tinter le mien avec lui, avant de boire une nouvelle gorgée, euphorique. Il me lâche une forte tape dans le dos, me faisant cracher une partie de mon champagne. J'éclate de rire, amusé par ce couillon. Notre entente aujourd'hui était parfaite. Nous avons évincé à deux Liam, qui écope de la quatrième place, derrière Müller. Une fois au cul du pilote allemand, le petit australien n'a plus réussi à le doubler, pour notre plus grand plaisir, faisant monter Alexandre sur le podium. J'espère que cette victoire suffira à faire passer la rage que Maclean a eu pour moi le jour où ils ont découvert l'article. Je me doutais bien que la scuderia ne démentirait pas. Pourquoi le ferait-il, après tout ? Cela joue en leur faveur et j'admets que ce petit con de journaliste a bien foutu la merde dans mon écurie. J'ai eu le droit à un sermon digne d'un enfant de cinq ans par le grand patron. Fou de rage, Edward s'est empressé de m'appeler alors que je dînais chez moi, en famille. Heureusement, la bonne volonté de mon père a suffi à le détendre, mais j'ai bien compris que la confiance était brisée.

Et d'ailleurs, depuis, je trouve qu'Emy a un peu changé de comportement avec moi. Elle ne se gêne plus pour venir me parler, peu importe qui m'entoure. Je me demande même parfois si ses intentions sont sincères.

Un feu d'artifice me fait soudain relever la tête. Ces américains... toujours obligés d'en faire des tonnes. Malgré le soleil au zénith, je pouffe, mais un coup dans l'épaule me fait tourner la tête.

— Prêt pour la fête de ce soir ? me demande Lorenzo tout sourire.

— Je suis vraiment invité ? m'amusé-je.

Mon meilleur ami fronce les sourcils, comme si ma question était stupide. J'ai bien conscience de quel jour nous sommes, mais j'admets que quand j'ai eu son coup de fil la semaine dernière me parlant de son idée géniale, me disant que je faisais partie de sa longue liste d'invités, j'ai d'abord rigolé. Je m'imaginais surtout qu'il finirait par changer d'avis, sous la tutelle de la scuderia, considérant je suppose mon invitation comme une petite trahison.

— Bien sûr ! Allez, ne fait pas le gars qui n'en a plus rien à foutre, tu as toujours été là, et cette année aussi. Surtout avec ce que j'ai prévu pour mon anniversaire !

— Laisse moi deviner, ricané-je. Est-ce qu'il y a des filles de prévues ?

— Plein ! Mais j'ai mieux que ça.

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