01 - Le regard vide

45 3 1
                                    

L'obscurité enveloppait la pièce, ponctuée seulement par une lueur faible provenant d'une petite lampe posée sur une table en bois vermoulu. La Maison des Poupées Maléfiques était réputée pour être hantée et les visiteurs intrépides qui osaient s'y aventurer en ressortaient toujours avec une histoire terrifiante à raconter. Ce soir-là, deux amis, Julie et Antoine, décidèrent de découvrir la vérité derrière les rumeurs. Leurs pas résonnaient dans le couloir sombre, brisant le silence oppressant qui pesait sur la vieille demeure.

Julie frissonna et jeta un coup d'œil nerveux autour d'elle.

« Antoine, je n'ai pas un bon pressentiment à propos de cet endroit. murmura-t-elle, ses yeux balayant les murs craquelés. Regardez ces poupées, elles ont toutes un regard vide et sinistre. »

Antoine sourit légèrement, tenté de dissimuler son propre malaise.

« Allons, Julie, ce ne sont que des poupées. Elles ne peuvent pas nous faire de mal. »

Il avança vers une grande vitrine où des dizaines de poupées étaient alignées, leurs visages figés dans des expressions d'innocence apparente.

Soudain, une voix douce résonna dans la pièce.

« Bienvenue à la Maison des Poupées Maléfiques. Vous ne devriez pas être ici. »

Les deux amis sursautèrent et se tournèrent brusquement vers la source du son. Au centre de la pièce, une poupée grande et étrangement réaliste se répartit sur une petite chaise, son regard vide fixé sur eux.

Julie recula, son cœur battant à tout rompre.

« Qu'est-ce que c'était ? » balbutia-t-elle, les mains tremblantes.

Antoine tenta de garder son calme.

« Je ne sais pas, mais il y a quelque chose de vraiment étrange ici. »

La poupée se mit à rire d'une voix grinçante.

« Vous ne devriez pas être là, vous ne devriez pas être là. » répétait-elle, sa voix de plus en plus insistante.

Les yeux des autres poupées semblaient les suivre, leur regard vide semblant s'animer d'une lueur malfaisante. Julie s'est rapprochée de Antoine, cherchant du réconfort dans sa présence.

« Antoine, nous devions partir d'ici, maintenant ! »

Mais avant qu'ils ne puissent se frayer un chemin vers la sortie, les portes se refermèrent violemment, les enfermant à l'intérieur. Les poupées semblaient prendre vie, se ralentissaient vers eux avec des gestes saccadés et mécaniques.

Antoine tente de trouver une solution.

« Julie, nous devons trouver un moyen de sortir d'ici. Reste près de moi. »

Ils se frayaient un chemin à travers la pièce sombre, équivalant aux poupées qui semblaient se rapprocher de plus en plus. La tension était palpable alors qu'ils luttaient pour leur survie, espérant échapper aux griffes sinistres de la Maison des Poupées Maléfiques.

Les poupées semblaient les poursuivre, chacun de leurs mouvements imprévisibles accentuant l'atmosphère de terreur.

Ils se réfugièrent dans une chambre abandonnée, où les murs étaient recouverts de vieilles poupées défraîchies aux regards vides et sinistres. Antoine barricada la porte avec une armoire branlante tandis que Julie, tremblante, observait la pièce à la recherche d'une issue.

Soudain, un murmure étouffé remplit l'air.

« Vous êtes pris au piège... jamais vous ne quitterez cet endroit. »

La maison des poupées [recueil de nouvelles]Where stories live. Discover now