11 - les soupirs dans le grenier

2 1 0
                                    

Les vents sinistres soufflaient à travers les vieilles planches du grenier, créant un concert de gémissements et de soupirs lugubres. J'avais toujours trouvé ce grenier inquiétant, rempli de mystères et de secrets oubliés. Pourtant, ce soir-là, quelque chose semblait différent.

Je montai les escaliers grinçants avec précaution, sentant une appréhension grandir en moi. La poussière dans l'air épais donnait une ambiance fantomatique à l'endroit. Les rayons de lune qui traversaient les petites fenêtres ajoutaient à l'atmosphère lugubre.

Alors que je m'approchais de la porte du grenier, un frisson parcourut mon échine. J'entendis distinctement un murmure étouffé, comme si des voix chuchotaient dans l'ombre. Mon cœur se mit à battre violemment dans ma poitrine, et pourtant, une force inexplicable me poussait à continuer.

J'ouvris la porte du grenier avec appréhension, laissant une faible lueur de bougie éclairer la pièce. Là, dans un coin sombre, je les vis. Des poupées, alignées les unes à côté des autres, leurs yeux vides fixant l'horizon.

Je m'approchai lentement, laissant mon regard se perdre dans ces yeux de porcelaine glacés. Les poupées semblaient me regarder, comme si elles attendaient quelque chose, une réponse à leur silence éternel.

Soudain, une voix douce résonna dans l'air.

« Nous t'attendions. » dit-elle, un ton mélancolique teintant ses mots.

Je reculai instinctivement, choqué d'entendre une voix sortir de ces poupées inanimées.

« Qui êtes-vous ? demandai-je d'une voix tremblante.

— Nous sommes les âmes perdues, piégées dans ces corps de porcelaine. » répondit une autre voix, cette fois plus faible et lointaine.

Je sentis un frisson glacial parcourir mon être. Ces poupées étaient-elles réellement hantées par des esprits tourmentés ? Je me demandai ce qui les avait amenées ici, dans ce grenier oublié.

« Pourquoi êtes-vous ici ? demandai-je, espérant obtenir des réponses.

— Nous avons été oubliées, abandonnées, et maintenant nous attendons notre libération. » répondit une voix faible mais empreinte d'une profonde tristesse.

Une étrange compassion naquit en moi. Ces poupées semblaient souffrir, retenues dans une existence solitaire et sans fin. Je ressentis un élan de courage et de compassion. Je voulais les aider, les libérer de leur malédiction.

« Comment puis-je vous aider ? » demandai-je, prêt à tout pour soulager leur peine.

Les poupées demeurèrent silencieuses un moment, puis leurs voix résonnèrent en chœur :

« Trouve la clé, celle qui ouvrira la porte de notre délivrance. Libère-nous de ce grenier maudit. »

Une clé ? Mais où pouvais-je la trouver ? Mes yeux scrutèrent la pièce, cherchant un indice.

Soudain, mon regard fut attiré par un vieux coffre en bois, recouvert d'une épaisse couche de poussière. Il se trouvait au fond du grenier, dissimulé sous un amas d'objets abandonnés. Mon instinct me dit que cette antique boîte pouvait bien être la clé de leur libération.

Je m'approchai du coffre avec précaution, sentant une présence oppressante s'intensifier à mesure que je me rapprochais. Les poupées semblaient anxieuses, leurs regards désespérés fixés sur moi, implorant mon aide.

Le coffre était verrouillé, mais je savais que la clé devait se trouver quelque part. Mes doigts tremblants fouillèrent les recoins de l'endroit, cherchant désespérément une réponse. Et puis, je la trouvai. Une petite clé en argent, cachée sous une vieille pile de tissus défraîchis.

La maison des poupées [recueil de nouvelles]Where stories live. Discover now