07 - Les chuchotements de minuit

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Le vent glacial s'engouffrait à travers les fissures des vieux murs de la maison abandonnée. La lueur de la lune pâle éclairait faiblement les couloirs sombres, créant des ombres mouvantes qui semblaient danser au rythme de ma respiration haletante. J'avançais avec précaution, chaque pas résonnant dans le silence oppressant de la nuit.

Soudain, un bruit étouffé me parvint des profondeurs de la demeure. C'était comme un chuchotement lointain, à peine audible, mais suffisamment sinistre pour éveiller mes sens. Mes doigts se crispèrent autour de la lampe de poche que j'avais emportée, la seule source de lumière dans ce monde obscur.

« Qui est là ? » murmurai-je d'une voix tremblante, espérant obtenir une réponse.

Mais le silence était ma seule réponse, à l'exception des craquements sourds du plancher sous mes pieds. Je continuai à avancer, mon cœur battant la chamade, mes sens en alerte. Chaque ombre, chaque recoin dissimulé de la maison semblait dissimuler un secret terrifiant.

Soudain, une porte grinça dans le lointain, suivie d'un rire étouffé qui me fit frissonner jusqu'à la moelle. Mon instinct me dictait de fuir, de m'échapper de cet endroit maudit, mais une étrange fascination m'empêchait de faire demi-tour.

Je me retrouvai bientôt devant une porte entrouverte, laissant filtrer une lueur faible mais inquiétante. Mon souffle se coupa dans ma gorge tandis que j'osai pénétrer dans la pièce, laissant la porte se refermer derrière moi avec un grincement sinistre.

La pièce était remplie de poupées, alignées sur des étagères comme des gardiennes silencieuses de ce lieu interdit. Leurs yeux de verre semblaient me fixer, me scrutant avec une intensité dérangeante. Leurs sourires figés étaient à la fois séduisants et démoniaques, évoquant une malveillance dissimulée derrière leur apparence innocente.

Je sentais les regards de ces poupées sur moi, leurs présences m'entourant, m'étouffant. Et alors que je m'apprêtais à m'enfuir, les poupées se mirent à bouger.

Leurs bras se levèrent lentement, leurs têtes tournèrent vers moi dans une synchronisation macabre. Les chuchotements se firent plus forts, plus distincts, se transformant en voix sinistres et effrayantes.

« Reste avec nous... pour toujours. » susurrèrent les poupées d'une voix déformée.

Je voulus crier, m'enfuir, mais mes jambes refusaient de bouger. J'étais pris au piège dans cette chambre infernale, aux prises avec les poupées démoniaques qui semblaient déterminées à me garder comme prisonnier de leur monde cauchemardesque.

La terreur m'envahit alors que les poupées se rapprochaient de moi, leurs mains de porcelaine tendues dans ma direction. Je me sentais aspiré par leur pouvoir maléfique, condamné à rejoindre leur collection macabre pour l'éternité.

La terreur s'emparait de mon esprit, mais un instinct de survie me poussa à réagir. Je fis un pas en arrière, cherchant désespérément une issue, mais les poupées avançaient inexorablement vers moi. Leurs pas délicats résonnaient sinistrement sur le plancher de bois, amplifiant l'horreur de la scène.

« Éloignez-vous de moi ! Je ne vous appartiens pas ! » criai-je d'une voix chargée de frayeur, espérant que mes paroles auraient un quelconque effet sur ces créatures surnaturelles.

Mais les poupées ne semblaient pas sensibles à ma supplication. Leurs yeux vides brillaient d'une lueur malveillante, et leurs lèvres figées s'étiraient en un rictus dérangeant. Elles étaient déterminées à m'attirer dans leur piège infernal.

Soudain, une voix grave et sifflante retentit dans la pièce, provenant d'une poupée plus grande que les autres. Ses traits étaient plus déformés, son visage marqué par des cicatrices grotesques.

« Tu n'as pas le choix, humain. Tu es destiné à devenir l'un des nôtres, à errer dans l'obscurité pour l'éternité. » déclara la poupée d'une voix cauchemardesque.

La pièce résonnait des rires malsains des autres poupées, renforçant encore davantage mon sentiment d'horreur et d'impuissance. Je cherchais frénétiquement une solution, un moyen de m'échapper de cette situation terrifiante.

Soudain, mes yeux se posèrent sur une fenêtre dans un coin de la pièce. La lueur de la lune filtrait à travers les carreaux sales, offrant une échappatoire possible. Je me ruai vers elle, désespéré de retrouver la sécurité de l'extérieur.

Mais les poupées n'allaient pas me laisser partir si facilement. Elles se précipitèrent vers moi, griffant l'air de leurs petites mains en porcelaine. Leur agitation était telle que certaines d'entre elles tombèrent, leurs membres se brisant dans un craquement lugubre.

J'atteignis la fenêtre et l'ouvris d'un geste désespéré. Un souffle d'air frais et libérateur caressa mon visage tandis que j'apercevais la lueur de la lune à l'extérieur.

« Tu ne partiras pas, humain ! Nous te garderons ici, avec nous, pour toujours ! » vociféra la poupée déformée, sa voix résonnant dans l'air comme un écho funeste.

Sans plus réfléchir, je me jetai par la fenêtre, chutant dans le noir inconnu. La chute fut brutale, mais j'étais prêt à tout pour échapper aux griffes de ces poupées maudites.

Le sol m'accueillit dans un atterrissage douloureux, mais je savais que j'étais enfin libre. Je m'éloignai rapidement de la maison hantée, m'assurant de ne jamais me retourner. Les chuchotements des poupées résonnaient encore dans mon esprit, mais je m'efforçais de les chasser de mes pensées.

J'étais parvenu à échapper à leur emprise, mais je savais qu'elles n'abandonneraient pas si facilement. La malédiction des poupées était toujours présente, attendant patiemment sa prochaine victime.

Et moi, j'étais déterminé à révéler leur sombre secret, à mettre fin à leur règne terrifiant une fois pour toutes. J'allais rassembler mes forces, me préparer pour la bataille qui m'attendait, car la nuit des poupées n'était pas encore terminée...

La maison des poupées [recueil de nouvelles]Where stories live. Discover now