09 - les yeux de verre

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La lueur blafarde de la lune éclairait faiblement la pièce tandis que je pénétrais dans cette demeure abandonnée depuis des décennies. Une atmosphère oppressante régnait, faisant naître une inquiétude dans mon esprit tourmenté. Les murs décrépis semblaient retenir les secrets sinistres de ce lieu maudit.

Mes pas résonnaient sur le sol craquelé, les planches grinçant sous mon poids. Je m'avançai avec précaution, les sens en alerte, car je savais que je n'étais pas seul. Des murmures indistincts flottaient dans l'air, amplifiant mon angoisse grandissante.

Soudain, mon regard se posa sur une étagère poussiéreuse, où se trouvaient disposées des poupées d'une beauté troublante. Leurs yeux de verre fixaient le vide, semblant observer mon arrivée avec une intensité perturbante.

Je m'approchai lentement, captivé par ces visages inexpressifs mais ô combien inquiétants. Leurs traits étaient figés dans des sourires sinistres, leurs vêtements fanés témoignant d'un passé oublié.

« Viens jouer avec nous... susurra une voix chevrotante, semblant émaner de l'une des poupées. Nous sommes seules depuis si longtemps... Rejoins-nous. »

Un frisson glacial parcourut mon échine. Je reculai d'un pas, incertain de ce qui se passait. Ces poupées semblaient animées d'une vie propre, d'une présence maléfique qui en émanait.

Le silence fut brisé par un rire lugubre qui résonna dans la pièce, provenant de toutes les poupées à la fois. Leurs yeux de verre semblaient s'illuminer d'une lueur démoniaque, leurs sourires s'élargissant dans une grimace horrifique.

Je sentais une présence invisible se rapprocher de moi, une force invisible m'enveloppant de sa froideur malsaine. La terreur s'emparait de moi, mais je refusais de succomber à la panique.

« Je ne vous rejoindrai pas. déclarai-je d'une voix tremblante mais résolue. Vous ne m'aurez pas. »

Les poupées éclatèrent de rire, leurs rires résonnant dans mes oreilles telles des échos torturants. Leur rire était empreint de malveillance, d'une cruauté inhumaine.

Une poupée plus grande que les autres s'avança vers moi, ses yeux de verre fixant les miens d'un regard glaçant. Sa voix grinçante s'éleva dans la pièce.

« Tu ne peux pas nous échapper, pauvre âme égarée. Nous t'attendions depuis si longtemps. Tu es à nous. »

Je reculai encore, cherchant désespérément une issue de secours. Mais les poupées semblaient se rapprocher, leur présence étouffante se refermant sur moi tel un étau infernal.

La poupée géante s'approcha lentement, ses membres articulés craquant sinistrement à chaque mouvement. Ses yeux de verre, froids et dépourvus de vie, semblaient me transpercer, me dévorant de leur regard malveillant.

« Rejoins-nous... Ne résiste pas. » susurra-t-elle d'une voix rauque et sifflante.

La terreur me consumait, mais je refusais de céder à leur emprise. Je cherchai frénétiquement une issue, mes yeux balayant la pièce à la recherche d'une échappatoire. Les murs paraissaient se rapprocher, se resserrer autour de moi, m'emprisonnant dans ce cauchemar sans fin.

Soudain, un mouvement furtif attira mon attention. Une petite poupée, dissimulée dans l'ombre, semblait différer des autres. Ses traits étaient plus déformés, son visage défiguré dans une expression de pure folie. Elle tenait quelque chose dans ses mains : une petite clé enroulée dans du tissu usé.

La poupée tordue s'avança vers moi, son rire maniaque résonnant dans la pièce.

« Vois-tu cette clé ? C'est la clé de ta survie, humain insignifiant. Trouve la porte cachée et échappe à notre emprise avant qu'il ne soit trop tard. Mais attention, les ombres rôdent dans les recoins sombres, prêtes à dévorer ton âme. »

La maison des poupées [recueil de nouvelles]Where stories live. Discover now