La maison des poupées [recueil de nouvelles]

18 - les secrets du cabinet

Le vieux cabinet en bois trônait au fond de la pièce, dans l'obscurité oppressante de mon sous-sol. J'avais toujours été intrigué par ce meuble énigmatique, ses tiroirs verrouillés et son aura sinistre. Aujourd'hui, j'étais décidé à percer ses secrets.

Je m'approchai lentement, mes doigts effleurant le bois usé. La surface rugueuse me donnait des frissons, comme si le cabinet était vivant, prêt à dévoiler ses mystères enfouis depuis des décennies.

J'insérai la clé dans la serrure et tourna lentement. Un cliquetis métallique retentit dans le silence, comme un écho lugubre. Le premier tiroir s'ouvrit, révélant une collection de poupées anciennes. Leurs yeux de verre semblaient me fixer, une lueur malfaisante dans leur regard figé.

« Qui êtes-vous ? » murmurais-je, sentant une étrange présence s'emparer de la pièce.

Soudain, une voix glaciale s'éleva, semblant venir de nulle part.

« Nous sommes les gardiennes du cabinet. Nous détenons les secrets les plus sombres et les plus terrifiants. Prépare-toi à découvrir l'horreur que renferme ce meuble maudit. »

Mes jambes flageolèrent, mais ma curiosité l'emporta sur ma peur. J'étais prêt à affronter les horreurs cachées dans les profondeurs de ce cabinet maudit.

Je tirai le deuxième tiroir, révélant une série de journaux jaunis. Je les feuilletai frénétiquement, découvrant les écrits d'un ancien propriétaire. Ces pages décrivaient des événements terrifiants, des expériences macabres et des sacrifices rituels.

Les mots saignaient de terreur et de folie, faisant naître en moi une angoisse palpable. Chaque ligne m'enfonçait plus profondément dans l'abîme de l'horreur, me faisant douter de ma propre santé mentale.

Et puis, le dernier tiroir s'ouvrit dans un grincement sinistre. À l'intérieur, une poupée vaudou était solidement attachée. Son corps était parsemé d'épingles et de fils ensorcelés, un sourire maléfique figé sur son visage de porcelaine.

« Nous sommes libres. chuchotèrent les poupées d'une voix unifiée. Et maintenant, nous viendrons pour toi. »

Un frisson d'effroi parcourut mon échine alors que je réalisai l'ampleur de ma découverte. J'avais libéré une force démoniaque, une horde de poupées maléfiques prêtes à semer la terreur.

La pièce s'emplit d'une aura sombre et suffocante alors que les poupées s'animaient lentement, leurs yeux de verre fixés sur moi avec une lueur malfaisante. Leurs membres articulés se mouvaient avec une fluidité dérangeante, leurs doigts griffus s'agitant dans les airs tels des serres prêtes à attaquer.

« Qu'avez-vous fait ? rugis-je, tentant de maîtriser ma peur grandissante. Vous ne devriez pas être libres ! »

Les poupées esquissèrent un sourire maléfique, leurs voix résonnant dans l'air avec une harmonie cauchemardesque.

« Nous avons été emprisonnées trop longtemps, et maintenant, notre vengeance est proche. Tu ne pourras pas nous échapper, pauvre mortel. »

Leurs mots glaçaient mon sang, mais je me forçai à garder mon calme. Il devait y avoir un moyen de les arrêter, de les renvoyer dans leur prison maudite.

Je fouillai frénétiquement le contenu du dernier tiroir à la recherche d'indices, et c'est alors que je mis la main sur un vieux parchemin couvert de symboles occultes. Il semblait être un rituel de scellement, capable de renvoyer les poupées dans les ténèbres d'où elles venaient.

Sans plus attendre, je me mis à réciter les incantations, les mots se formant sur mes lèvres avec une urgence désespérée. Les poupées tournoyaient dans la pièce, leurs rires diaboliques résonnant dans mes oreilles, mais je continuai de réciter, espérant que le rituel fonctionnerait.