La maison des poupées [recueil de nouvelles]

14 - le rituel interdit

Je me rappelle encore de cette nuit sombre et pluvieuse où j'ai découvert l'existence du rituel interdit. C'était il y a plusieurs années, lorsque j'habitais encore dans la petite ville de Greenwood. Une atmosphère sinistre planait sur cette nuit-là, comme si les ombres elles-mêmes étaient remplies d'une malveillance sourde.

Dans la vieille maison abandonnée au bout de la rue, j'avais entendu des murmures troublants, des rires inquiétants qui semblaient provenir des profondeurs de l'enfer. Je me sentais attiré par ce lieu maudit, comme si une force invisible me poussait à percer ses sombres secrets.

Poussé par ma curiosité insatiable, je franchis le seuil de cette demeure décrépite, mes pas résonnant dans le silence oppressant. La pièce principale était jonchée de poussière, ses murs défraîchis et décrépits témoignant d'un passé oublié. Des étagères délabrées étaient remplies de poupées étranges, aux visages figés dans des expressions effrayantes.

« Qui êtes-vous ? » murmurais-je, scrutant ces yeux de verre qui semblaient me fixer avec une lueur maléfique.

Soudain, une voix sombre et gutturale retentit derrière moi.

« Nous sommes les gardiens du rituel interdit, cher intrus. »

Je me retournai brusquement et fus confronté à une silhouette encapuchonnée se tenant à quelques pas de moi. Son visage restait caché dans l'ombre, mais je pouvais sentir sa présence oppressante.

« Le rituel interdit ? répétai-je d'une voix tremblante. Qu'est-ce que c'est ? »

La silhouette s'approcha lentement, dévoilant un visage déformé et démoniaque.

« C'est un pouvoir terrifiant, un pacte avec les ténèbres. Celui qui le pratique peut obtenir des pouvoirs insoupçonnés, mais au prix d'une damnation éternelle. »

Mon cœur se mit à battre frénétiquement dans ma poitrine. Je réalisai alors que j'étais tombé dans un piège diabolique, que j'étais face à une menace bien plus grande que je ne l'aurais jamais imaginé.

« Vous devez partir d'ici ! Ce rituel est dangereux, il ne mène qu'à la destruction ! » m'écriai-je, cherchant désespérément une échappatoire.

Mais il était trop tard. La silhouette encapuchonnée commença à réciter des incantations impies, faisant surgir des ombres dansantes qui se mêlaient aux poupées maléfiques.

La pièce s'emplissait d'une énergie sombre et dévastatrice. Les poupées prenaient vie, leurs membres articulés se mouvant dans des gestes démoniaques. Le rituel interdit était en marche, et rien ne pouvait plus l'arrêter.

Je me retrouvai pris au piège dans ce tourbillon de cauchemar, impuissant face aux forces surnaturelles qui se déchaînaient autour de moi. La peur m'envahit, mon esprit se perdant dans un abîme de terreur.

Et tandis que les poupées démoniaques se rapprochaient de moi, leurs yeux de verre étincelant d'une lueur malveillante, je compris que je venais de pénétrer dans un monde où règnent les ténèbres, un monde où les rituels interdits sont maîtres, et où l'horreur est la seule vérité.

Les poupées avançaient lentement vers moi, leurs petits bras articulés se mouvant avec une fluidité inhumaine. Leurs sourires figés semblaient se tordre, dévoilant des dents pointues et acérées. Leurs yeux, autrefois innocents, étaient maintenant des portails vers l'horreur.

« Qu'avez-vous fait ? balbutiai-je, essayant de contenir ma terreur grandissante. Pourquoi invoquer de telles forces ? »

La silhouette encapuchonnée se tenait toujours là, observant avec une satisfaction malsaine le chaos qu'elle avait déclenché. Sa voix résonna à nouveau, plus sinistre que jamais.

« Ce rituel a été accompli pour une seule raison : la vengeance. Nous avons été opprimés, maltraités, et maintenant, les marionnettes de l'ombre se soulèvent pour réclamer justice. »

Les poupées se rapprochaient encore plus, leurs pas silencieux résonnant dans la pièce. Je sentais leurs regards morts me transpercer, leurs petites mains effleurer ma peau avec une froideur glaçante. L'air était chargé d'une énergie malsaine, un mélange de magie noire et de désespoir.

Prenant conscience de l'urgence de la situation, je cherchai une échappatoire, mes yeux balayant frénétiquement la pièce. Mon regard se posa sur une fenêtre brisée, laissant filtrer la faible lueur de la lune. C'était ma seule chance.

Je me précipitai vers la fenêtre, ignorant les rires macabres qui résonnaient dans mon dos. Alors que je m'apprêtais à franchir le seuil, une poigne invisible m'agrippa violemment, me tirant en arrière. Je tombai au sol, la douleur me transperçant le dos.

« Tu ne peux pas t'échapper, pauvre âme perdue. murmura la silhouette encapuchonnée d'une voix remplie de triomphe. Tu es désormais lié à notre rituel, destiné à participer à notre danse macabre. »

Je me relevai avec difficulté, laissant échapper un cri de douleur. Les poupées s'avançaient vers moi, leurs mouvements gracieux devenus rapides et erratiques. Leurs petits bras se tendaient, prêts à m'attraper et à m'entraîner dans leur folie meurtrière.

Je luttais désespérément, cherchant une issue impossible à trouver. Les ombres se resserraient autour de moi, m'enveloppant de leur aura maléfique. J'étais pris au piège dans ce rituel interdit, condamné à devenir une marionnette de l'horreur.

La douleur et la terreur se mélangeaient en moi, m'entraînant dans un abîme de folie. J'entendais les rires démoniaques résonner dans mes oreilles, tandis que les poupées approchaient dangereusement de mon visage.

Et alors que leurs mains se refermaient sur moi, le monde sombra dans l'obscurité, et je fus emporté dans un tourbillon de cauchemars sans fin.

La douleur qui déchirait mon corps était indescriptible. Chaque membre semblait être manipulé par des forces invisibles, tiré dans des directions opposées. Les rires démoniaques continuaient de résonner, amplifiés dans mon esprit torturé.

Soudain, une voix rauque émergea des ténèbres.

« Bienvenue dans notre royaume de cauchemars, où le rituel interdit se nourrit de ta peur et de ton désespoir. »

Je levai les yeux pour apercevoir la silhouette encapuchonnée, toujours impassible dans son rôle de maître des marionnettes. Ses yeux brillaient d'une lueur malveillante qui me glaçait jusqu'à l'âme.

« Qu'est-ce que vous voulez de moi ? réussis-je à murmurer, la peur résonnant dans ma voix.

— Tu es devenu notre moyen d'accéder à ce monde, une clé permettant à l'obscurité de se répandre. Nous sommes las d'être enfermés dans les ténèbres, et maintenant, grâce à toi, notre vengeance sera complète. »

Je me sentais pris au piège dans une réalité distordue, un cauchemar dont je ne pouvais m'échapper. Les poupées entouraient la scène, leurs yeux de verre reflétant une lueur malfaisante. Leur apparence, jadis innocente, s'était transformée en une manifestation de malveillance.

« Que dois-je faire ? » demandai-je, sachant que ma résistance était vaine.

La silhouette encapuchonnée s'approcha, un sourire tordu étirant ses lèvres.

« Il est temps de passer un pacte avec les forces obscures. Accepte ton rôle, deviens l'un des nôtres, et tu seras récompensé avec des connaissances interdites et un pouvoir inimaginable. »

Mon esprit était tourmenté, tiraillé entre la peur et la tentation de pouvoir. Je sentais que je n'avais plus le choix, que j'étais lié à ce rituel maudit pour toujours.

« Je l'accepte. » déclarai-je d'une voix tremblante, réalisant que j'avais franchi une ligne que je ne pourrais jamais reculer.

La silhouette encapuchonnée éclata d'un rire sinistre, tandis que les poupées entamaient une danse macabre autour de moi. L'air se chargeait d'énergie sombre et oppressive, l'obscurité grandissante jusqu'à ce qu'elle engloutisse tout.

Dans un instant, le rituel atteignit son apogée. La douleur s'intensifia et je sentis mon corps se transformer, devenir une marionnette vivante, manipulée par des forces démoniaques.

Les ombres se dissipèrent, révélant un nouveau paysage cauchemardesque. J'étais devenu l'un des leurs, un serviteur de l'obscurité.