La maison des poupées [recueil de nouvelles]

10 - la danse des marionnettes

Les vents sinistres sifflaient à travers les ruelles étroites de la petite ville, soulevant les feuilles mortes qui tournoyaient dans l'obscurité. J'étais attiré par une aura mystérieuse émanant d'une vieille bâtisse abandonnée au bout de la rue.

Intrigué, je m'approchai prudemment de la porte décrépite, mes pas résonnant sur le sol craquelé. Les murs fissurés semblaient prêts à s'effondrer, ajoutant à l'atmosphère lugubre de l'endroit.

J'entrai dans une salle vaste et poussiéreuse, remplie de marionnettes oubliées. Leurs visages grotesques et leurs membres désarticulés semblaient me fixer d'un regard vide, un écho dérangeant de leur passé animé.

Soudain, une voix grinçante retentit derrière moi.

« Bienvenue dans mon théâtre des horreurs. chuchota une marionnette usée suspendue à un fil. Prépare-toi à assister à une danse macabre que tu n'oublieras jamais. »

Mon cœur s'emballa dans ma poitrine, mais ma curiosité m'obligea à rester.

« Qui es-tu ? demandai-je, sentant le froid glacial parcourir ma colonne vertébrale.

— Je suis le maître des marionnettes, le manipulateur des âmes perdues. répondit-elle d'une voix grinçante. Et tu seras le spectateur impuissant de mon spectacle d'horreur. »

Des lumières vacillantes s'allumèrent, éclairant la scène sombre devant moi. Les marionnettes s'animèrent, dansant d'une manière surnaturelle, leurs fils invisibles semblant obéir à une volonté maléfique.

Je fus témoin d'une danse macabre, des marionnettes se contorsionnant et se lançant dans une chorégraphie dérangeante. Leurs mouvements gracieux étaient teintés d'une folie grandissante, leurs rires stridents résonnant dans la pièce.

Pris de panique, je cherchai une issue, mais les portes semblaient s'être scellées d'elles-mêmes. J'étais pris au piège, forcé de regarder le spectacle infernal qui se déroulait devant moi.

Les marionnettes semblaient se jouer de moi, leurs yeux de boutons scintillant d'une lueur malicieuse. Leurs bras articulés se tendirent dans ma direction, comme si elles voulaient me faire partie de leur macabre ballet.

« Rejoins-nous... Deviens l'une des nôtres... » chuchota une marionnette en approchant dangereusement.

Je sentais la présence malveillante me submerger, ma raison vacillant face à la terreur. Il fallait que je trouve un moyen de m'échapper, de briser ce lien funeste qui me retenait ici.

Mon regard s'arrêta sur une lame oubliée près d'une table. D'un geste rapide, je la saisis, prêt à me défendre contre ces marionnettes cauchemardesques.

La lame froide entre mes doigts, je me préparai à affronter les marionnettes maléfiques qui semblaient s'approcher de moi avec une lenteur inquiétante. Leurs yeux de boutons brillaient d'une lueur démoniaque tandis qu'elles resserraient leur cercle autour de moi.

« Arrêtez ! Restez loin de moi ! » criai-je d'une voix tremblante, essayant de dissimuler ma peur grandissante.

Les marionnettes ricanèrent d'une manière diabolique, leurs membres en bois grinçant avec une intensité croissante. Elles se mouvaient avec une coordination terrifiante, s'approchant de moi comme des marionnettes animées par une force maléfique.

« Tu ne peux pas nous échapper, pauvre âme perdue. susurra une marionnette à l'apparence grotesque, sa bouche articulée s'ouvrant et se fermant de manière sinistre. Bientôt, tu seras l'une des nôtres, prisonnier éternel dans notre théâtre macabre. »

Je reculai lentement, cherchant désespérément une issue de secours. Les murs semblèrent se rapprocher, étouffant ma respiration, tandis que les marionnettes se rapprochaient de plus en plus, leurs fils invisibles s'emmêlant autour de moi.