Golden | Charles Leclerc

01:11 Semaine 19

Charles, vendredi 11 juin

Je n'ai jamais connu mon père. Ma mère vit aux États Unis avec mon beau-père Andrew depuis que j'ai 8 ans environ. Il possède plusieurs concessions automobile là-bas et ma mère est une ancienne mannequin, elle l'a suivi.

Je ne sais pas te dire si tu es amoureux de Charlotte, mais toutes les fois où tu m'as parlé d'elle, je t'imaginais avec des étoiles dans les yeux.

Et quand j'ai l'occasion de vous voir derrière ma télévision, votre couple fait rêver. Et pas que moi.

Peut-être que tu ne l'as regardes pas maintenant comme ton père regardait ta mère, mais peut-être que ça changera si elle devient la mère de tes enfants, qui sait ?

Je suis une grande nostalgique. Je n'ai pas résisté aux appels de mes souvenirs avec lui. Je veux dire les bons souvenirs. Seulement ils n'ont pas réussi à effacer tout le négatif de notre relation passée.

Et le petit plus, ce con m'a trompé le soir de la Saint-Valentin.

Holly.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Monica qui vient de surgir dans mon dos me fait sursauter. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle rentre aussitôt, je ne l'ai même pas entendu rentrer.

Je ferme mon ordinateur portable d'un coup en me tournant vers elle alors qu'elle s'éloigne vers la cuisine ouverte.

- Tu ne finissais pas à 22 heures ce soir ?

- Si.

- Sauf qu'il est 18h Monica.

- J'ai échangé des heures avec Logan.

Ce gars aussi bizarre soit-il peut être arrangeant parfois.

- Pourquoi ?

- Max va passer me voir avant de partir pour l'Angleterre.

C'est vrai que Max a prévu un petit séjour en Angleterre pour aller démarcher plusieurs maisons de disque, il aimerait pouvoir bosser pour l'une d'entre elles, ça serait tellement bien pour lui et sa carrière.

- Tu écrivais encore à ton prince ?

Me demande-t-elle quand elle revient avec une assiette remplie de fruits qu'elle pose sur la table avant de prendre place sur la chaise en face de moi. Monica mange tout et n'importe quoi à n'importe quelle heure de la journée.

- Charles. Il s'appelle Charles. Et oui.

Je me penche vers son assiette pour lui voler un bout de pomme qu'elle a proprement coupé et croque dedans.

- Pourquoi vous ne vous échanger pas vos numéros maintenant ? Tu sais comme les gens de notre génération.

Je me suis posée la question des tonnes de fois. C'est vrai que ce serait beaucoup plus simple, on échangerais sûrement à longueur de journée par sms et on pourrait même s'appeler, j'entendrais sa voix..

- Peut-être parce que les mails c'est notre truc à nous ?

Ou parce que j'ai peur que les choses prennent une autre tournure.

- Parce qu'il y a un nous maintenant ?

- Tu sais très bien ce que je veux dire !

Je lui balance le morceau de pomme qu'il me reste en plein visage. Elle m'insulte gentiment tout en se levant pour aller ouvrir à la porte à laquelle on vient de sonner.