Golden | Charles Leclerc

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H O L L Y

Cela fait plusieurs semaines que Charles vient tous les jours à Maranello, là où le siège de Ferrari est basé, autant dire que c'est mon lieu de travail maintenant.

J'ai vendu mon appartement à Monaco pour m'installer en Italie depuis plusieurs mois. C'était d'abord pour le côté pratique avec le travail, mais aussi parce que je ne voulais plus rester dans un endroit qui me rappelais trop de souvenirs, bon comme mauvais.

J'essaie du mieux que je peux d'éviter Charles et ça marche plutôt bien. Parce que je crois que je ne serais même pas avoir une discussion normale avec lui sans me mettre à lui crier dessus. Et inversement.

Seulement aujourd'hui on a une réunion juste avant la reprise de la saison qui a lieu dans deux semaines exactement et il sera là, évidemment puisqu'il est pilote. Heureusement, nous ne serons pas tous seuls.

Enfin c'est ce que je croyais, parce qu'à la fin de cette réunion qui a duré bien trop longtemps à mon goût parce que je meurs de faim, tout le monde quitte la pièce. Sauf Charles qui reste assis sur sa chaise en face de moi.

Je lève la tête pour rencontrer ses iris vertes qui me désarment, je pourrais retomber si mon cœur n'était pas rempli de haine, ne laissant plus aucune place à de l'amour.

- Tu ne chantes plus ?

Il me questionne après un moment à m'avoir observé sans rien me dire.

- Non.

Après la sortie de mon deuxième album, une tournée mondiale était annoncé, mais j'ai décidé de tout annuler suite à notre rupture. Je n'étais absolument pas en état de parcourir le monde alors le mien s'écrouler complètement.

Clean est la seule musique que j'ai réussi à écrire depuis et à enregistrer.

« There was nothing left to do, when the butterflies turned to dust and covered my whole room. So I punched a hole in the roof, Let the flood carry away all my pictures of you. The water filled my lungs, I screamed so loud but no one heard a thing. »

Et je ne suis jamais remontée sur une scène. Je n'ai plus l'envie, je n'ai plus le goût. Comment transmettre du bonheur quand on n'en ressent pas ?

- Pourquoi ?

- Qu'est-ce que ça peux te faire ?

- Simple curiosité. Il reprend quand il voit que je ne réponds pas à sa deuxième question. Est-ce que tu seras là ? Sur les grands prix je veux dire.

- Oui.

- Ah.

- J'espère que tu n'es pas trop déçu.

Je lui lance avec beaucoup d'ironie. Seulement un sourire se dessine sur ses lèvres, tandis qu'il se rafale sur sa chaise, porte ses mains jointes derrière sa tête et que ses pieds se posent croisés sur la grande table ovale.

Je repense au pincement au cœur que j'ai ressenti quand il s'est installé juste en face de moi deux heures plus tôt.

- Moi déçu ? Te voir chaque semaine va être un régal.