Chapitre dix 🥃

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Chuuya

Je me réveille dans la salle de soin, un endroit familier mais rarement visité par mes propres soins. Mon corps porte les stigmates d'une blessure plus sérieuse que d'habitude. Je m'étonne d'être tombé à un tel niveau, moi qui n'ai jamais été gravement blessé auparavant. Enfin, si l'on peut dire que c'est une blessure grave. Ce maudit mackerel s'est une fois de plus servi de moi pour ses plans débiles, m'endormant par des moyens détournés.

Akutagawa entre dans la salle de soin, son regard froid ne laissant rien transparaître de ses émotions. Il porte une aura déterminée, comme s'il avait fait ce geste par obligation plutôt que par compassion.

— Chuuya, tu devrais faire plus attention. Mori serait furieux s'il te perdait bêtement, lâche-t-il d'un ton sec tout en ajustant son manteau.

Je le regarde, m'interrogeant sur ses véritables motivations, mais je suis trop épuisé pour le questionner davantage.

Akutagawa détourne le regard quand je lui demande précipitamment où est Dazai, mon ton trahissant une préoccupation profonde. Il tousse quelques fois, un malaise palpable dans l'air, avant de répondre sobrement qu'il s'est échappé en trouvant un moyen détourné. Une pointe de frustration me traverse, mais je n'ai pas l'énergie nécessaire pour approfondir davantage la conversation. Mon corps me rappelle douloureusement ma récente confrontation avec Dazai, et je me laisse retomber sur le lit, épuisé et préoccupé.

Je lance à Akutagawa un regard déterminé.

— Bien, tu peux disposer. Je le retrouverai moi-même pour lui faire payer tout ce qu'il a fait, déclare-je d'une voix empreinte de résolution.

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Au crépuscule de notre dernière année de lycée, Dazai et moi avons trouvé refuge sur le toit, un sanctuaire secret où les rires complices et les silences partagés se confondaient. La pluie battait doucement sur le toit métallique, créant une symphonie enchanteresse.

Mes cheveux étaient trempés, mais un sourire s'étirait sur mes lèvres alors que Dazai, debout à mes côtés, m'abritait avec un parapluie rouge défraîchi. Les gouttes perlant des bords n'avaient aucune importance, tout comme le reste du monde.

Les rires de Dazai étaient une énigme que j'adorais déchiffrer, et ce soir-là, ils étaient une mélodie dans l'air chargé d'électricité. Dans la lueur tamisée de la ville, nos silhouettes se mêlaient à l'atmosphère enivrante de ce moment intemporel.

Nous échangions des plaisanteries, des banalités qui prenaient un sens unique pour nous deux, un langage que seuls nous comprenions. J'observais le visage espiègle de Dazai, et chaque rire, chaque regard échangé était une pierre précieuse ajoutée à notre complicité.

La pluie redoublait d'intensité, mais nous restions là, comme si le temps s'était suspendu. La proximité de Dazai était une chaleur familière, un lien indéfinissable qui nous unissait. Nos épaules se frôlaient, mais aucune parole n'était nécessaire pour exprimer cette harmonie silencieuse.

Soudain, Dazai s'inclina vers moi, ses yeux espiègles défiant une lueur de sérieux.

— Chuuya, promets-moi que notre folie ne sera jamais éclipsée par la réalité, chuchota-t-il, son souffle se mêlant à celui de la pluie.

Love Again || SOUKOKUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant