Chapitre seize 🥃

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Chuuya

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Allongé sur le canapé, ma vigilance amoindrie par la torpeur, je fus brutalement tiré de ma demi-somnolence par le cliquetis familier de la porte d'entrée. Mes paupières se soulevèrent à contrecœur pour découvrir Dazai, mais quelque chose dans son apparence déconcertante me fit instantanément alerte. Un air perdu, des mains souillées de sang... et une détresse voilée dans son regard.

— Dazai, m'échappa instinctivement, et il s'effondra dans mes bras.

Un frisson d'inquiétude me parcourut lorsque je le soutins tant bien que mal, mes bras devenant soudainement un rempart face à l'obscurité qui semblait le consumer. Il s'agenouilla brusquement, les mains maculées maintenant tendues vers moi, cherchant un refuge, un réconfort dans cette nuit tachetée d'incompréhension.

Ma main effleure délicatement ses joues humides, et je ressens la tension dans son étreinte, comme s'il cherchait un refuge contre un tumulte invisible. Les secondes s'étirent en silence avant que mes paroles ne percent l'obscurité qui l'enveloppe.

— Dazai..., ma voix tente de percer la brume de douleur qui flotte autour de lui. Tu es blessé ? Si oui, il faut qu'on te soigne rapidement.

Je le repousse doucement, examinant son corps avec précaution, à la recherche de signes de blessures. Cependant, Dazai interrompt mon inspection en murmurant simplement d'une petite voix :

— Il est mort, Chuuya.

Les mots résonnent dans l'air, laissant un silence lourd de significations. Mes yeux scrutent les siens, cherchant à comprendre l'énigme derrière cette déclaration.

Ma respiration se fait de plus en plus irrégulière alors je que plisse les yeux en essayant de comprendre ce qu'il veut dire par-là.

— Ha ? Qui est mort, demandai je en avalant difficilement ma salive.

— Odasaku, Odasaku est mort. Par ma faute, dit-il avant de relever brusquement la tête, laissant naître de nouvelles larmes et y ajoute :

— J'aurais dû mourir à sa place ! Il.. il n'a rien fait de mal, c'est.. c'était un homme bien, Chuuya ! Pourquoi.. pourquoi lui.., sanglota t'il, semblant perdre complètement la tête.

Mes yeux s'écarquillent, cherchant à comprendre l'horreur de ses paroles. La nouvelle de la mort d'Odasaku m'atteint comme un coup de poignard. Mes propres sentiments de choc et de douleur sont noyés dans la peine qui envahit Dazai. Son regard hanté, empreint de culpabilité, transperce le mien.

La pièce semble soudainement plus étouffante, comme si l'air lui-même était chargé de tristesse. Mon cœur bat plus fort, et je sens un nœud se former dans ma gorge alors que j'essaie de trouver les mots justes, mais les mots semblent insuffisants face à une perte aussi dévastatrice.

Ses sanglots déchirants résonnent dans la pièce, chacun d'eux semble une écho de douleur que je ne peux pas ignorer. Mes mains cherchent maladroitement les siennes, tentant de lui offrir un réconfort impuissant. La réalité de la mort d'Odasaku semble trop brutale, trop injuste.

— Dazai, ce n'est pas de ta faute, essaie-je de lui assurer, mais mes propres paroles sonnent creux dans le silence pesant.

La perte d'un être cher est toujours déchirante, mais je ne peux qu'imaginer le fardeau qu'il porte en croyant être responsable.

Je reste là, à genoux, à ses côtés, offrant ma présence silencieuse dans l'espoir que cela puisse apporter ne serait-ce qu'un semblant de réconfort à cette douleur insurmontable.

Love Again || SOUKOKUDove le storie prendono vita. Scoprilo ora