Chapitre quatorze 🥃

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Chuuya

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Les bougies vacillent doucement, créant une danse d'ombres dans la pièce, mais l'attente devient insupportable. Les roses, délicates et éparpillées, semblent partager le poids de mon impatience. Chaque tic-tac de la pendule devient un rappel poignant du temps qui s'écoule, du temps qui semble s'étirer dans l'infini.

Je décide de faire quelques pas, m'éloignant de la table soigneusement préparée. Les pétales de roses émettent un parfum envoûtant qui, au lieu de me consoler, accentue la sensation d'un vide palpable. Les bougies, censées apporter chaleur et lumière à cette soirée, deviennent des sentinelles silencieuses de mon attente solitaire.

Je scrute la fenêtre, espérant apercevoir une silhouette familière s'approcher. Les ombres de la nuit se fondent avec les ombres de mes pensées, créant un tableau mélancolique. L'angoisse grandit à chaque minute qui passe sans son arrivée.

Les souvenirs des moments partagés, des rires partagés, résonnent dans ma mémoire. Pourtant, dans cet instant, l'absence de sa présence transforme ces souvenirs en échos d'une époque révolue. Les bougies, initialement symboles d'une soirée romantique, semblent maintenant témoins silencieux de mon désarroi.

Je retourne à la table, caressant du bout des doigts les pétales doux des roses. Le parfum enivrant imprègne mes sens, mais cela ne fait qu'accentuer la solitude de l'instant. La pendule continue son récit implacable du temps perdu.

C'est dans cette ambiance chargée d'anticipation déçue que je m'interroge, observant le moindre bruissement de l'extérieur, espérant que chaque son annoncera enfin son arrivée tardive. La nuit passe, les bougies se consumant lentement, et l'ombre des pétales de roses danse dans la lumière tamisée, témoignant de cette attente infructueuse.

Finalement, il apparaît, un sourire béat aux lèvres. Cependant, son expression change dès qu'il fixe la vue qui se déploie devant lui. Mon regard, teinté de dureté et d'oscillation, répond à sa question muette.

— Chuuya... ? articule-t-il, mais mes mots coupent sa tentative de s'expliquer.

— T'es même pas foutu d'être à l'heure, espèce de mackerel ! lance-je presque, des larmes de frustration embuant mes yeux.

Il tente de s'expliquer, mais mes accusations fusent, empreintes de colère contenue. La mention de "lui" agit comme une étincelle, allumant la rage qui couve en moi.

— Mais quoi ? T'étais encore en train de passer du bon temps avec lui, hein ? attaque-je, mes émotions à vif.

Sa tentative d'explication est interrompue par ma fureur. Mes poings se serrent, des larmes coulent sur mes joues. Dazai s'approche, mais mon geste brusque le stoppe net.

—Mais Chuu, je t'ai cherché partout tu n'étais nul part.. je t'ai même appelé trois fois tu ne m'a pas répondu, alors.. j'ai pensé que tu voulais rester un peu seul, s'expliqua t'il avec regret qui tentait dans sa voix.

— Je... je voulais seulement te faire une surprise, murmure-je, les larmes maintenant libres de couler. Mais je vois que tu le préfères.

La déception s'infiltre dans mes paroles, créant un gouffre émotionnel entre nous. Les bougies, témoins silencieux de ce moment, vacillent, comme pour souligner la fragilité de notre relation. Dazai reste là, figé, cherchant peut-être comment réparer ce qui semble irréparable.

Love Again || SOUKOKUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant