Chapitre 5 (Megan)

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Je suis dans le taxi pour rentrer chez moi. Je suis tellement fatiguée que je suis sur le point de m'endormir. Ce ne sont pas les moins de cinq heures de sommeil de la nuit dernière qui vont m'aider. Les vingt-cinq minutes de trajet me paraissent interminables. Mes yeux se ferment et je lutte contre le sommeil. Nous sommes presque arrivés. Le taxi dépasse le panneau indiquant le nom de ma rue puis je vois la maison se dessiner au loin. Nous nous rapprochons.

— V'là m'dame. Treize dollars s'vous plaît, me demande le chauffeur en s'arrêtant devant ma propriété.

Je le paye et sors de la voiture. Il fait presque froid ce soir. Le ciel est dégagé et nous offre une vue splendide sur les étoiles et la lune bientôt pleine. Je me hâte de passer sous le porche et d'ouvrir la porte principale. J'enlève mes chaussures, les range dans l'armoire et pose mon arme, mon insigne et mon téléphone sur la table dans le hall d'entrée. Ensuite, je me rends dans ma chambre. Je me laisse tomber sur le lit. Je pourrais m'endormir instantanément mais je fais un effort et me relève pour me déshabiller et aller prendre une douche. L'eau chaude sur mes muscles me fait du bien. Je ne sais pas exactement combien de temps je reste sous l'eau à me prélasser mais je profite longtemps. Vraiment longtemps.

Je sors de la douche toute mollassonne. Je cherche mon pyjama le plus confortable et m'apprête à aller me coucher quand je me rends compte que je meurs de faim. Je vais dans la cuisine et me réchauffe le reste des spaghettis d'hier soir. Dix minutes plus tard, je suis enfin dans mon lit et m'emmitoufle sous la couette. Je sens le sommeil m'atteindre quand je sursaute à cause d'un puissant bruit de véhicule autour de la maison. Cela doit être des jeunes du quartier qui s'amusent à faire des courses avec leurs nouvelles motos tard le soir, quand le trafic est moins dense. Cela arrive régulièrement.

Je me retourne sous la couverture mais quelques secondes plus tard, des claquements de portières me parviennent aux oreilles. Ce ne sont donc pas des motos. Je me lève et vais regarder par la fenêtre de la chambre, qui vient de se garer juste à côté de la maison. Mon cœur loupe un battement. Des hommes cagoulés et armés avancent en direction de la porte d'entrée !

            Mon téléphone !

Où est mon téléphone ?!

J'ai dû le laisser dans l'entrée... Merde ! Je ne peux pas appeler les secours ! Je cours pour me rendre dans le hall mais je n'ai pas le temps de prendre mon portable que la porte saute. Ils ont fait exploser la porte ! Je me sens propulsée contre le mur et une douleur aiguë survient dans mon épaule droite. Je tente de récupérer mon arme qui est tombée de la table de l'entrée mais je n'y parviens pas. Un homme me plaque au sol. Il me tient la tête face au planché. J'essaye de me débattre mais il n'y a rien à faire. Il est plus fort que moi. En plus, il a du renfort. Ils sont deux, peut-être même trois. Il me ligote les poignets et me soulève. Il me fait mal à l'épaule bordel ! Une fois remise sur mes pieds, il essaye de me pousser mais je refuse d'avancer.

— Avance putain ! m'ordonne le mec qui me tient le bras.

Rien à faire. Je ne bougerai pas. S'ils veulent m'emmener avec eux, il faudra me porter. Je ne sais pas s'ils lisent dans les pensées mais un autre des hommes dit à cet instant précis :

— Mais porte la ! Espèce d'idiot !

Je sens deux bras m'entourer le ventre et me soulever. Je donne des coups de pieds mais ils arrivent dans le vide.

— Lâchez-moi ! crié-je mais cela ne change rien.

Je continue à donner des coups de pieds et tente de bouger mes mains mais je n'y parviens pas. Mes tentatives pour m'échapper ne servent à rien, si ce n'est à ce que l'homme qui me porte resserre encore un peu plus son étreinte.

— J'ai dit lâchez-moi !!!

— Arrête de gigoter comme ça ma belle ! me beugle froidement la personne cagoulée à qui j'empêche de faire plus de deux pas d'affilé.

Ils continuent d'essayer de me faire avancer mais je ne leur facilite pas la tâche. Nous sommes en train de passer au-dessus des débris de la porte. Je continue à me débattre malgré la faible possibilité que j'arrive à m'enfuir.

— Pose-là, ordonne soudainement une voix que je n'avais pas encore entendue jusque-là.

L'homme qui me porte obéit immédiatement mais maintient toujours mes bras dans mon dos. Un homme, sans doute celui qui a donné l'ordre, s'avance pour se mettre face à moi. Il est baraqué et très grand. Je dois lever la tête pour le regarder dans les yeux. Il retire sa cagoule et je découvre un visage de type hispanique, dépourvu de sentiment. Il réussit tout de même à faire un grand sourire hypocrite en lisant le désespoir sur mon visage.

— Ecoute mi bella. On est pas là pour te faire du mal, ok ? Au contraire, on a pour consigne de te traiter comme une princesse alors que nous avons juste envie de te gifler en ce moment. Donc calme-toi parce que sinon je peux être bien plus méchant. C'est clair ?

Je ne réponds pas. Il prend sans doute mon silence pour un « oui » parce qu'il remet sa cagoule, se retourne et continue à avancer. Malheureusement pour lui, à l'instant même où la personne dans mon dos essaye de me faire marcher, je recommence à me débattre. S'ils ont cru que j'allais les laisser me kidnapper sans aucune résistance qui me permettrait de gagner un peu de temps, ils se sont fourré le doigt dans l'œil ! Ils me font avancer de quelques centimètres en me poussant et nous sortons sous le porche à l'avant de la maison. La rue est déserte. Normalement, il y a toujours du monde dehors le samedi à vingt et une heures, mais ce soir, il n'y a personne pour me venir en aide. Je me débats comme une folle et l'homme qui m'a parlé il y a quelques secondes se replante devant moi et me dit cette fois d'une manière bien plus froide :

— Si tu ne veux pas avancer par toi-même, je vais t'obliger à le faire. Mais ne n'étonnes pas. Je t'avais prévenue.

Il se tourne vers le kidnappeur dans mon dos et lui lance :

— Lâche-la. J'm'en occupe.

L'homme derrière moi s'exécute et l'Hispanique, sans doute le chef de la bande, m'attrape fermement le bras droit. Il tire dessus et je ne peux m'empêcher de laisser échapper un cri de douleur. Mon épaule me fait souffrir. Voyant qu'il m'a fait mal, il recommence plus fort. Il me tire dans les quelques marches devant la maison. J'essaye de me défendre mais ma blessure à l'épaule est un réel point faible. J'ai un mal de chien ! En plus, ce connard a vraiment une force de dingue !

Il continue à me traîner jusqu'à une voiture noire sans plaque d'immatriculation. Un de ses coéquipiers nous devance pour ouvrir le coffre. Le chef m'y balance violemment et referme le sombre compartiment. Quelques secondes plus tard, je sens la voiture avancer.

Et merde.

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Oulaaaaa !!!

Vous voulez la suite les amis ?!

Je ne te lâcherai pasWhere stories live. Discover now