Chapitre 32 (Alex)

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Nous avons pris l'avion pour l'Argentine hier après-midi. Mon équipe est actuellement dans une chambre d'hôtel que nous avons louée pour quelques jours.

Il est tôt. Le soleil est à peine en train de se lever aux dessus des arbres de la forêt du Gran Chaco qui s'étant en face de moi. La demeure blanche de Léonardo Sanchez est quelque part au loin, camouflée dans cette verdure luxuriante.

Dans moins d'un quart d'heure, nous avons un rendez-vous avec la police du village campagnard dans lequel nous nous trouvons pour préparer un plan d'attaque.

— Alex ? m'appelle Elena. T'es prêt ?

Je détache mes yeux de la forêt et me retourne.

— Oui, j'arrive.

Je rejoins mon équipe dans le hall d'entrée, puis nous descendons tous ensemble les deux étages de notre hôtel. Dehors, nous marchons dans une petite ruelle décorée par des fleurs et des bibelots typiques argentins nous menant à la place du marché qui, pour l'instant, n'accueille que les commerçants en train d'installer leurs stands.

Il ne nous reste plus que quelques mètres à parcourir pour parvenir à l'entrée du commissariat de police. Juste devant, sont garées deux voitures de patrouilles et quatre agents attendent sur le trottoir.

— Le Swat de Los Angeles ! s'exclame l'un des policiers en nous voyant.

— C'est un plaisir de vous rencontrer dans notre minuscule village... même si nous l'aurions tous préféré dans d'autres circonstances...

Nous nous arrêtons au niveau des patrouilleurs et le commandant prend la parole :

— Nous sommes également ravis d'être ici, surtout si vous arrivez à nous aider à ramener notre capitaine à Los Angeles.

— Bien sûr. D'ailleurs, notre patron vous attend à l'intérieur, il me semble, répond un policier en nous désignant la porte du QG.

Nous montons les quatre marches qui précèdent le seuil et entrons. Ces locaux sont bien moins entretenus que ceux de Los Angeles, mais je m'abstiens de dire quelque chose de travers. Tant que la police est compétente, leurs bureaux peuvent être en désordres après tout.

Un homme à l'allure de chef nous accueille et nous invite à le suivre dans son bureau. Carlos Ortiz, le commandant de la police de la région, est un homme d'environ cinquante ans en costard cravate et aux mocassins cirés. Il nous présente son capitaine, Juan Thorez, qui est plus jeune d'une dizaine d'années, mais qui lui ressemble beaucoup, surtout au niveau des vêtements, et nous nous installons dans les fauteuils en mauvais états dans un coin de la pièce.

— Alors vous êtes ici car vous avez des raisons de penser que votre capitaine, Megan Garcia, la fille de Fernando Garcia, est retenue par ce fameux Léonardo Sanchez ? C'est bien cela ? demande le commandant argentin.

— C'est exact. Selon la mère de Megan, le père de Sanchez est le meilleur ami de Fernando depuis l'enfance. Quand l'un est au courant de quelque chose, l'autre l'est également, récite mon chef. Quand nous avons découvert que son fils avait une propriété gardée par des dizaines d'hommes nuit et jour, en plein milieu de la forêt, nous nous sommes posé des questions. En plus, quand je vous ai appelé et que vous m'avez informé que la maison était inhabituellement vide depuis plusieurs semaines, nos doutes étaient fondés, car nous savons justement que Megan est sans doute forcée de faire le tour de l'Argentine pour rencontrer des clients à son père depuis plusieurs semaines. Nous sommes alors venus le plus vite possible dans l'espoir d'être sur la bonne piste...

— Et vous avez eu raison. Nous surveillons la maison car nous suspectons Sanchez de participer au trafic de drogue du père de votre capitaine depuis des mois, voire des années. Le problème, c'est que pour l'instant, nous n'avons aucune preuve. Nous nous basons sur des suppositions... bref... Il y a trois semaines, la vie autour de la propriété était spécialement active, puis plus rien, évaporée. Normalement, quand Sanchez s'en va, il rentre chez lui en moins d'une semaine, mais cette fois c'est étrange. En plus de vingt jours, il n'y a eu aucun signe de vie à son domicile... explique Carlos Ortiz.

— Vingt jours ? Ça concorde avec l'enlèvement de Megan, affirmé-je.

— Avez-vous une idée d'où ils peuvent se trouver en ce moment ? demande Lewis.

Le commandant de la région expire et s'enfonce dans son siège.

— Nous avons tenté de le savoir, mais pour l'instant, c'est un mystère... Ce gang est professionnel pour ne laisser aucune trace.

Il se lève et va chercher le document au sommet de la pile de dossiers sur son bureau. En revenant, il le tend à mon patron.

— Voici toutes les informations que nous avons à propos du fils Sanchez et de son implication dans le trafic. Nous savons qu'il se mêle beaucoup des affaires de Fernando depuis quelques mois, mais n'arrivons pas à le prouver. Dans ce dossier, nous avons répertorié tous les clients que nous connaissons et qu'ils vont sans doute aller voir s'ils ne l'ont pas encore fait...

Mon chef ouvre le dossier et des images de chefs de gang, de meurtriers, de dealers et cetera en débordent.

— Je sais que c'est beaucoup, mais le problème c'est que ce gang est le plus grand et rependu de toute l'Argentine... Il y a énormément de profils en lien avec lui...

Mon commandant regarde un ou deux morceaux du document, puis le referme, exaspéré.

— Il y a beaucoup trop d'information. Il va falloir qu'on trouve quelque chose de bien plus précis pour retrouver sa position exacte...

— Je confirme, acquiesce le chef de la police du secteur. Je vous propose de creuser les informations que nous possédons, pour voir si nous pouvons reconstituer une partie du puzzle, ou même d'attendre que Sanchez et votre capitaine reviennent à la demeure... Sanchez ne reste jamais trop longtemps hors de sa planque. En plus, chercher quelque chose de neuf serait encore pire que chercher une aiguille dans une botte de foin à mon avis...

Je ne te lâcherai pasWhere stories live. Discover now