Chapitre 37 (Megan)

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         Il est dix-sept heures trente. Je viens de finir de remballer les nombreuses affaires que j'avais sorties de ma valise ces derniers jours et regarde par la fenêtre. Le ciel commence doucement à s'obscurcir et les lampadaires illuminent les allées où de nombreux piétons s'avancent encore. De notre côté, nous partirons pour San Luis lorsque le soleil aura définitivement quitté Buenos Aires.

            Je m'assois sur mon lit et continue le roman que je lis depuis déjà une semaine. En ce moment, j'ai l'impression de lire comme un escargot, je ne suis pas très concentrée à vrai dire. La plupart du temps, je réfléchie à une manière efficace de m'enfuir de ce calvaire que je vis depuis plus de trois semaines, mais je ne trouve rien qui soit sûr à cent pourcents.

            Léonardo a des yeux et des oreilles partout. M'échapper est mission impossible, et même si j'y parvenais, il tuerait au moins l'un de mes proches. Il a été clair à ce sujet : « Un seul faux pas et cette fois, il meurt. »

            C'est beaucoup trop risqué... Je ne sais pas du tout comment me sortir de cette horrible situation. Ça me rend folle.

                               ***

            J'attends tranquillement sur mon lit. J'ai à nouveau abandonné l'idée de lire car mon cerveau n'en fait cas sa tête. Je ne le contrôle plus.

            J'analyse le plafond.

            Qu'est-ce qu'elle est vraiment moche cette peinture rose et verte.

            Ce peintre a des goûts bizarres franchement.

            Mon horloge affiche dix-huit heure lorsque j'entends tout à coup la porte d'entrée claquer et la voix d'un Européen crier :

            — Les flics ! Ils sont en bas ! Ils arrivent ! La pétasse de secrétaire a tout balancé !

            Je me relève brusquement, même un peu trop vite pour ma tête toujours fragile depuis l'accident.

            Les flics ! Ils m'ont retrouvée ?!!!

            Maintenant, c'est à mon tour de jouer. Je dois gagner du temps pour leur permettre de monter jusqu'ici et m'aider !

            La police est là !

            Pour moi !

            Des pas précipités fracassent le sol de l'appartement et ma porte s'ouvre à la volée en finissant dans le mur.

            Léonardo entre en trombe. Je tente de l'empêcher de m'attraper, mais la chambre est bien trop petite pour jouer au chat et à la souris. En à peine une fraction de seconde, il me tient fermement par la taille et l'Hispanique ainsi que les deux Européens sont prêts à intervenir juste derrière lui.

            — Avance ! m'hurle le bras-droit de mon père quand il tente de me tirer vers la sortie de la chambre alors que je m'accroche à tout ce qui me passe sous la main pour le ralentir.

            — Parce que vous pensez que c'est maintenant que je vais vous écouter ?!

            S'il a cru que j'allais rester son gentil toutou alors que la police a enfin trouvé où j'étais retenue et qu'elle est dans cet hôtel pour me sortir de ce cauchemar éveillé, il rêve. Le plus grand rêve de toute sa vie !

            — Tu n'as pas le choix ! Nous y allons bordel ! Avance ! m'hurle-t-il encore.

            Son ton est agressif, mais j'y discerne aussi de la peur et du stress. Il veut s'enfuir pour ne pas finir derrière les barreaux durant pratiquement tout le reste de sa vie, mais il ne peut pas me laisser là. J'en sais beaucoup trop sur ses affaires clandestines. Avec toutes les informations dont je dispose, son trafic serait réduit en cendre en moins de deux jours. Et pour ça, mon père le ferait abattre sans aucun scrupule. En plus, ils ont besoin de moi pour continuer à faire tourner leur business. Léonardo ne peut donc pas se permettre de me rendre à la police. Il signerait son arrêt de mort.

Je ne te lâcherai pasWo Geschichten leben. Entdecke jetzt