Chapitre 21 (Megan)

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— Tu te rends compte à quel point tu as merdé ?! Tout le gang aurait pu découvrir que tu n'es pas ici de ton plein gré ! S'ils s'étaient doutés que tu étais juste là pour une image à la con, le gang était fini ! Nous serions des hommes morts ! me crie Léonardo.

Je lève les yeux au ciel. Je m'en fiche de son sort ! Je me fiche du sort de ce gang ! Je veux juste revoir mes proches à Los Angeles !!!

— Mais je suis ici de force ! Vous me retenez prisonnière comme un vulgaire objet ! J'en ai rien à foutre de ce gang de merde ! Je veux juste rentrer chez moi bordel ! Je ne suis pas votre putain de jouet ! lui hurlé-je.

Il fait les cent pas dans l'appartement et moi je suis assise sur le canapé du salon. L'Hispanique et les deux européens sont dans un coin de la salle. Ils n'osent pas dire un mot.

— Tu es la fille d'un chef de gang extrêmement connu et respecté ! Tu devrais en être fière et nous rejoindre sans nous planter de couteau dans le dos !

— Je suis flic ! Pas dealeuse ! Pas cheffe de gang ! Flic ! lui crié-je. Flic ! lui répété-je pour être sûre qu'il l'ait bien entendu. Flic !

— Tu ne l'es plus ! Depuis la seconde où nous t'avons enlevée, tu n'es plus une poulette ! Tu n'auras pas le choix ! Ton père veut que tu deviennes l'une des nôtre et c'est ce que tu feras ! Tu n'as pas ton mot à dire putain !

— Après tout ce qu'il m'a fait endurer ? Après sa tentative d'assassinat sur ma mère et tous les coups que nous avons reçus ? Jamais de la vie ! Jamais ! Jamais !!! Je ne serai jamais de votre côté ! Vous m'avez entendu ? JAMAIS !!!

Il me met hors de moi. Il pense vraiment que je vais rejoindre sa bande à la con ! Je n'y crois pas ! Je bouillonne. Je tremble de rage et mes traits sont tirés comme ils ne l'ont jamais été. J'ai envie de faire souffrir le connard en face de moi, de le torturer, de le tuer ! Putain ! Je n'en peux plus !

Il ne répond pas à mes provocations mais je le vois sortir son téléphone. Son visage affiche tout à coup un rictus et la colère que je pouvais y discerner il y a à peine quelques secondes s'est totalement évaporée. Souriant, il vient se planter devant moi et positionne son portable juste devant mon nez. Dessus, je peux voir une vidéo d'un parking ? Du parking... du fastfood près du QG du Swat ?!

Quoi ?!

Je ne comprends pas la signification de ces image mais quand je vois Alex sortir de sa voiture et marcher vers la porte d'entrée, mon cœur s'arrête littéralement.

Ce n'est pas bon signe...

Dans son dos, trois hommes cagoulés s'éloignent du buisson qui les cachait et le suivent. Léonardo monte alors le son de son téléphone.

— Alex ! crie un homme.

Quelques secondes s'écoulent sans réaction de mon copain.

— Alex !

Cette fois, Alex se retourne mais il reste de marbre devant les individus masqués.

Mais qu'est-ce qu'il fait ?!

Il ne se réveille que lorsqu'un des homme tente de lui asséner un coup de poing dans la tête. A ce moment-là, Léonardo actionne un bouton sur le portable et ordonne :

— Maintenant, tu dis « Tu vas payer. Payer pour sa connerie. ».

Il rappuie sur le bouton et j'entends un des garçon répéter ses mots à Los Angeles. Ensuite, les coups fusent. Mes yeux laissent des larmes s'échapper et je supplie Léonardo.

— Stop ! Pitié !

Mais il m'ignore...

Bientôt, Alex est à terre. Il ne fait pas le poids contre trois hommes et une barre de fer...

— Arrêtez ça ! S'il vous plaît ! Je ferai tout ce que vous voulez mais pitié ! hurlé-je.

Je tente d'attraper le téléphone pour ordonner aux hommes cagoulés d'arrêter mais Léonardo m'en empêche. Il savoure la scène alors que moi je suis en panique. S'ils continuent à le frapper ainsi, ils vont le tuer !

— Pitié ! Je ferai ce que vous voulez mais arrêtez ça !

Le diable apprécie vraiment ce moment. Il se tape un fou rire en regardant ces images.

Quel connard putain !

Je ne peux pas m'empêcher de regarder la vidéo qui me détruit de l'intérieur. Je suis si impuissante face à ce qu'il se passe à plus de neuf-mille kilomètres et j'en tremble.

Alex... Je suis tellement désolée...

Au bout de très longues secondes de souffrance, Léonardo rappuie sur l'écran :

— C'est bon, déguerpissez.

La scène d'horreur se termine mais Alex reste au sol. Il ne se relève pas.

Faites qu'il aille bien !

Il ne bouge toujours pas...

Pitié ! Alex ! Relève-toi !

Le connard éteint le téléphone et appelle l'Hispanique.

— Fous la dans sa chambre avant que je ne la tue.

Et il s'en va en direction de la cuisine. L'Hispanique obéit mais il n'a pas l'air en colère. Ses traits sont plutôt déçus.

— Tu n'aurais pas dû faire ça. Je t'avais prévenue. Il ne faut pas énerver le patron, me chuchote-t-il quand nous passons le pas de la porte.

Il fait une pause quelques secondes puis ajoute :

— Au fait, je suis désolé pour Alex.

Et il m'enferme dans la chambre. Je me retrouve seule, comme souvent ces derniers temps. J'arrache les épingles qui tiennent mon chignon et les balance à travers la pièce, à bout de nerfs.

Léonardo a osé s'en prendre à Alex ! Il s'en est pris à Alex ! A mon Alex ! Quel merdeux bordel !

J'enlève mes vêtements pour en enfiler des bien plus confortables. Tout au fond de ma valise, je trouve un t-shirt large et un jogging.

Parfait.

Je me jette sur mon lit et m'emmitoufle dans la couette. Je me sens mal. Alex s'est fait tabasser par ma faute ! A cause de moi !

Arghhh !!!

Je ne sais pas comment m'en sortir. Je suis surveillée et utilisée en permanence. Je n'en peux plus. Il faut que je rentre chez moi. Il le faut... Je n'en peux plus.

Je n'en peux plus...

Malheureusement, si la police ne me retrouve pas, cet horrible manège risque de continuer encore longtemps... beaucoup trop longtemps...

Je ne te lâcherai pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant