𝐏𝐑𝐎𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄 | 𝐕𝐀𝐋𝐄𝐑𝐘𝐎

330 41 82
                                    

Neuf ans plus tôt, Londres, 2.p.m.

Mon frère et moi arrivons à l'enterrement de notre cher père. Celui qui nous a négligé toute notre enfance. Tant de personnes pleurent pour cette personne horrible et infâme, il ne mérite en aucun cas ces larmes, celles que toutes personnes présentes déverse. Ceux-ci sont tous habillés en noir. Il ne mérite pas tout cet engouement, certaines personnes sont simplement ici dues à un engagement avec celui-ci ou encore par "amour" car nous ne pouvons pas aimer une telle personne. Je n'avais pas envie de venir, mon frère ici présent avec moi et ma sœur qui ne voulait pas venir m'en a obligé malheureusement. Dire un dernier au-revoir à celui qui ne s'occupait en aucun cas de nous, celui qui a enlevé la vie de notre mère. Celui qui a enlevé la virginité de ma sœur.

— Valeryo c'est ton tour. Tu dois faire ton discours, je sais ce qu'il nous a fait subir, mais ne soit pas trop dur envers lui s'il te plaît. Je sais que c'est impardonnable ce qu'il a fait, mais fais un effort mon frère, pense à Hazel, m'adjure mon frère.

— Je ne te promets rien Kay, vraiment rien.

Je fais mon chemin sur l'estrade où tout le monde fait un discours pour lui. C'est à présent mon tour, je fais face à toute l'assemblée et croise le regard de mon frère. Je regarde le cercueil fermé avant de déclarer :

— Papa, si je peux t'appeler comme ça, car bien évidemment je ne te considère pas comme mon père et toi, tu ne me considères pas comme ton fils, tu me l'as bien fait comprendre, je marque une pause et me touche les poignets. Tu nous as fait vivre un enfer, à tous. Je te déteste pour avoir tué maman et pour ce que tu as fait à notre petite sœur. Maintenant, que tu laisses Kay, Hazel et moi seuls, nous pouvons vivre notre vie comme nous avons toujours voulu la vivre, c'est-à-dire sans ta tyrannie sans fin. Te dire que je ne t'en veux pas serait mentir et nous savons que je déteste le mensonge, car assurément, je t'en veux pour ce que tu nous as fait vivre.

Je lève les yeux et examine mon frère qui me dévisage et qui a l'air furieux. Ses iris sont devenus noirs. Mais je m'en fiche. J'ai le droit de m'exprimer, après tout ce qui nous a fait vivre. Cela fait dès à présent plus de sept ans que je vis dans la peur à cause de notre "père".

— Tu as été affreux toute ta vie et donc tu l'as raté, par conséquent, tu as décidé de détruire les nôtres. Je n'ai rien hérité de toi, ce qui ne m'étonne pas. Ah, si j'avais oublié que j'avais hérité de ton poste de merde, tu sais celui que tu gardais si secret. Extraordinaire. Même pas dix pounds, tu aurais pu faire un effort. Enfin, repose en paix dans les enfers, là où tu mérites de rester éternellement. À jamais, connard. Oh et regarde-moi réussir là où tu as échoué, puisque tu ne mérites que ça échouer.

Je descends de l'estrade, tous les regards sont sur moi. Mais je m'en fiche, j'ai dit ce que je pensais que ça leur plaise ou non. Et maintenant, je peux le dire sans craindre qu'un des hommes de mon père me descende, car maintenant ce sont les miens, et ils sont sous mes ordres. Et me tuer ferait trop de mal à leur pseudo-carrière. Je me dirige à côté de mon frère qui me fixe : s'il avait des couteaux à la place des yeux, je serais mort sur place, ici et à présent. Je sors mon paquet de cigarettes, qui m'attendait impatiemment dans ma veste de smoking. Je tire une latte et tends le paquet à Kay pour qu'il se serve. Mais celui-ci me fusille du regard et refuse.

— Toi ? Refuser une latte de cigarettes ? Qu'est-ce qu'il y a ? Es-tu malade ? Pauvre chou. Tu veux que je te soigne ?

Valeryo dit moi que tu te fous de ma gueule s'il te plaît !

J'émets un rictus innocent en le toisant du regard. Il m'en veut, mais je n'ai que déclarer les faits, nos vécus.

— Tu viens de descendre notre père devant une centaine de personnes ! Et c'est à moi que tu demandes si ça va ?!

— Rectification, c'est peut-être ton père, mais pour moi, c'est mon géniteur. Ce qui nous a fait vivre est impardonnable, ce qui nous a fait est infâme, s'il aurait vraiment été notre père, il n'aurait pas agi avec nous comme il l'a fait.

Je sens une main prendre le paquet de cigarettes que j'avais enfermé au préalable dans mes mains. Ma bouche forme un sourire amusé ce qui l'agace donc il me met un petit coup dans les côtes.

— Ouch ! Petit con va...

Il rigole, donc je rigole aussi. Je n'ai plus que lui et ma sœur. Autant l'aimer.

— Allez Kay, viens, on se casse d'ici.

J'emboite la marche et il me parle. À vrai dire, je ne l'écoute qu'à moitié. Puisque ma tête est avec elle. Ses cheveux sombres comme le bois. Ses iris couleur noisette sont parfaits tout comme son sourire angélique. Je n'ai que son nom de famille qui est Brown. J'ai fait descendre quelques hommes, car ils ont osé toucher à elle. Je la suis pour éviter que quelque chose ne lui arrive. Et ceci sans qu'elle me repère.


🕯


Valeryo ? Valeryo ?! Mec, tu m'écoutes ? Braille mon petit frère.

Tu parlais de quoi ? Dis-je en me pinçant l'arrête du nez.

Je ne me suis même pas rendu compte qu'on était rentré. Mon esprit pense trop à elle, il est constamment avec elle. Elle me prendrait pour un psychopathe obsédé. Je ne peux m'empêcher de penser à elle, elle m'obsède. Son rire, son visage, ses yeux, elle.

— Kay, tu peux m'aider à savoir le nom d'une jeune femme ?

— Une jeune femme ? Notre Valeryo serait-il amoureux ?

— Pour la suivre depuis deux mois, on peut dire ça.

J'émets un petit rictus tandis que j'observe la réaction de mon frère qui est interminable. Comprend-il mes paroles ?

— Attends ! Attends ! C'est ça que tu fais tous les jours quand tu pars ? Mais Valeryo, tu n'es pas bien ?!

— Je ne suis personne, Kay, c'était pour rigoler. Dis-je tandis que je lui mens dans les yeux.

Il ne me croit pas, je le sais, mais ce n'est pas grave. Suis-je réellement fou pour la suivre ? Je me pose beaucoup de questions à cet instant T.

Suis-je fou ? Pourquoi je fais ça ? Pourquoi m'intrigue-t-elle autant ?

Ce n'est qu'une simple femme après tout. Elle n'a rien d'exceptionnel, à part le fait qu'elle m'obsède constamment.

𝑽𝑨𝑳𝑬𝑹𝒀𝑶 |  𝑻𝑶𝑴𝑬 𝟏Where stories live. Discover now