𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐈𝐕 | 𝐈𝐑𝐈𝐒

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TW : mention de mutilation


Aucun bruit dans l'appartement. Les seuls bruits audibles sont mes pas. Mes pas qui m'emmènent dans la salle de bain. La salle de bain... Là où quelque chose m'appelle... Ce quelque chose est ma lame... Celle que je m'obstine toujours à vouloir jeter. Mais finalement, je renonce toujours. Cette lame, celle qui me libère quand tout va mal, celle qui me procure du mal physiquement mais mentalement me procure du plaisir puisque la seule chose à laquelle je pense à ce moment précis c'est la douleur que cette lame me dessine.

Je repense à un poème.. Qui parle de mon cas... Il est poignant car tout ce qu'il évoque est vrai... Tout ce qui est dit est la stricte vérité..

" Une lame, une envie,
Celle de se libérer
De cette vie qui nous ennuie,
Juste l'envie que tout soit fini.
Alors on y succombe,
Dans cette spirale, on tombe,
Et ça devient une addiction,
Ce besoin de mutilation.
Vivre devient une option
Quand mourir est une obsession.
Les cicatrices s'entassent

Et les mensonges viennent en masse.
Ce besoin de se tuer lentement
Et de souffrir autrement,
Pour se sentir exister vraiment
Et vivre pleinement
Et cet espoir que quelqu'un le remarque,
Quelqu'un qui peut comprendre ces marques,
Quelqu'un qui ne te rendra pas inférieur
Avec des airs supérieurs
Mais faut cacher ces bras
Car ce monde ne le comprendrait pas."

Je ne me souviens pas de l'auteur, mais ses mots sont juste perçants... Désormais des larmes se font entendre, je me dirige vers la salle de l'enfer, où je n'y vais pas pour faire une bêtise, non, faire quelque chose qui me rendra heureuse le temps d'un instant pour au final le regretter plus tard.

Je prends la lame du démon dans ma main et me précipite au container où je m'apprête à la jeter. Sans pour autant regretter. J'arrive dans l'énorme boîte qui emmènera l'objet du mal loin de moi. Suis-je prête ? Certainement pas. Mais je vais le faire et pour mon bien. J'ouvre le couvercle, jette la lame et le referme immédiatement avant de regretter mon geste. Je tourne le dos et avance tête baissée pour regagner mon appartement, pour prendre ma veste et me changer les idées dehors. Ma veste en cuir prise, je dévale les escaliers où je ne manque pas de me fouler la cheville.

— Putain, mais quelle conne merde !

Malgré le fait que je boite, je continue de descendre car je veux absolument sortir d'ici. Dès que j'y arrive, je m'assois sur le banc qui fait face à la fontaine qui est au milieu de la place. Un couple est en train de s'embrasser sur celle-ci.

Je me mets à détailler le brun et sa blonde, l'homme a un torse assez imposant tandis que la femme elle a l'air si fragile a ses côtés. L'homme se retourne et... Je le reconnais immédiatement.

C'est lui, c'est mon ex, c'est Logan. C'était lui, celui qui était là pour moi quand tout allait mal. Celui qui était ma lueur d'espoir quand la vie voulait me l'enlever. C'était lui, celui qui comptait, celui dont j'étais amoureuse, celui par qui je voyais. C'était lui celui que j'appelais quand je voulais m'enlever la vie. Quand j'ai essayé de m'enlever la vie, c'était lui, mon espoir. L'espoir qui me disait "Reste en vie, reste en vie pour lui."


Quand même mon instinct de survie ne voulait plus m'aider, c'était lui, celui qui m'aidait.

Mais cette lueur s'est envolée, elle s'est envolée quand il m'a quitté pour une autre femme. Cette femme, c'est elle, celle qui le regarde amoureusement, comme j'avais l'habitude de le faire. Maintenant, il attrape ses hanches et la tire vers lui. Embrasse ses lèvres et lui murmure à l'oreille des choses sûrement intimes comme il le faisait avec moi..

𝑽𝑨𝑳𝑬𝑹𝒀𝑶 |  𝑻𝑶𝑴𝑬 𝟏Where stories live. Discover now