𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐕𝐈 | 𝐕𝐀𝐋𝐄𝐑𝐘𝐎

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Je me dirige vers la cuisine pour boire. Plus tôt dans la nuit, j'ai déposé Iris dans mon lit car celle-ci s'était endormie sur le divan. Et comme aucune chambre n'était libre, je lui ai donné la mienne. Ses propos tournent en boucle et m'empêchent de dormir, "Parce que t'es amoureux ? Mon vieux, c'est bête je ne serai jamais amoureuse de toi. Sois sûr." une mélodie brute qui ne cesse de tourner en boucle dans ma tête. Cette mélodie-là est un coup de dague en plein cœur.

Je ne la forcerai pas à m'aimer, et si je dois refouler mes sentiments je le ferai, si je dois l'attendre je t'attendrai. Cela fait dès à présent deux ans que je l'attends, alors qu'est-ce que quelques années de plus feraient ?

Les gens amoureux feraient n'importe quoi par amour, même si celui-ci n'est malheureusement pas réciproque. Je continue ma route et passe devant ma chambre où du bruit se fait entendre, je décide de coller mon oreille à la porte qui donne sur celle-ci. Des mots à peine audibles se font entendre, à part un "maman".

— Merde.

Je vais chercher ce qui me servait dans le salon pour dormir et prendre une chaise, même si le jour va bientôt être présent, je veux m'assurer que tout ira bien jusqu'à ce qu'elle se réveille et si cela prendra des heures alors cela prendra des heures. J'ouvre délicatement la porte en prenant soin de ne pas faire de bruit. Je dépose la chaise en silence tout en regardant Iris pleurer et bouger dans son sommeil. Je m'approche délicatement et lui murmure que tout va bien se passer. Elle sourit et se calme immédiatement. Je dépose un verre d'eau sur la table de chevet et retourne à ma place.

Je ferme les yeux et au bout de quelques minutes m'endors, mais, je me fais réveiller par un cri strident venant d'Iris allongée dans mon lit, me provoquant un sursaut de surprise. Celle-ci est recroquevillée sur elle-même et me regarde avec des yeux apeurés.

— Mais tu me regardes dormir ?! Mais t'es vraiment un pervers putain ! Dégage motherfucker.

— De un, arrête de crier, j'ai encore la tête dans le cul, et de deux de rien d'avoir veillé sur toi alors que tu faisait un putain de cauchemar sur ta putain de mère.

Je me retourne en prenant soin de récupérer mes affaires. Je regarde une dernière fois Iris et incurve mes lèvres tout en déclarant :

— Pas mal le pull mi angel, mais pense à me le redonner tout à l'heure. Je ne pense pas que tu veuilles que les personnes qui habitent ici pensent que tu aies couché avec un pervers comme moi. Alors que nous savons tous les deux que c'est pertinemment faux mi angel, je déclare tout en lui faisant un clin d'œil.

Je continue ma route tout en prenant soin de claquer la porte de ma chambre. Je dévale les escaliers et cours dans ma cuisine et aperçois Ornella avec un café en main. Elle avance vers moi et m'enlace.

— C'était quoi ces cris là-haut, tout va bien ?

— Oui, c'est juste que j'ai voulu faire mon gentil et voilà ça a mal tourné comme d'habitude, c'est ça d'être con et de refouler ses sentiments.

— Val ça fait deux ans, tu penses pas que-

Elle se penche sur le côté et devient rouge, je me retourne et aperçois Iris toujours dans mon pull et rouge de honte. Pitié, j'espère qu'elle n'est pas ici depuis le début.

— Je, elle baisse les yeux, je vais vous laisser je crois.

— Non j'ai fait des pâtes vient en manger, puisque je ne sais pas si vous avez vu mais il est midi les marmottes, déclare Ornella tout en me mettant un coup de coude.

— C'est inutile, ne fais pas ça. C'est débile d'essayer de nous rapprocher d'une quelconque façon. Je te l'ai dit, n'est-ce pas ? dis-je dans un murmure que seulement Ornella peut entendre.

— Mais Val je veux juste t'aider, elle me regarde dans les yeux, pour que tu sois heureux. Je sais que tu es amoureux d'elle, ça crève les yeux puis tu n'espionne pas quelqu'un pendant deux ans pour rien.

Dix minutes plus tard, tout le monde est descendu pour déjeuner. Tandis que toutes les personnes présentes dans cette pièce nous lancent des regards suspects à Iris et moi, quelqu'un frappe à la porte. Estèvan décide d'aller ouvrir et voir qui est venu nous rendre visite à cette heure.

— Estèvan ! Je t'ai trouvé enfin tu m'as tellement manqué ! dit une femme en pleurant.

— Gioia qu'est ce que tu fais là merde ?!

— Estèvan c'est qui ?! je demande tout en haussant le ton pour que celui-ci m'entende.

— Personne ne t'inquiète pas !

— Ah oui ? Donc ta petite sœur n'est personne ?!

— Et merde..

On se regarde tous étonnés, ce con a une petite sœur, et il ne nous l'a pas dit ? Après je pense savoir la raison et je le comprends complètement, j'aurais bien voulu faire ça avec Kay mais le problème est que nous baignons dans ce milieu depuis notre naissance. Il la fait rentrer et elle s'assoit à notre table et fait comme si elle était là depuis le début. Mais nous ne disons rien en voyant Estèvan la fusiller du regard.

Je sors et me dirige dans ma chambre pour prendre une douche. La chaleur de l'eau me brûle la peau au début mais je m'y fais très rapidement. Des rougeurs apparaissent sur mon corps et je fais abstraction de la douleur. Quelque minutes plus tard un cri se fait entendre et j'aperçois Iris me fixer les yeux écarquillés et met immédiatement sa main devant ses yeux.

Je sors de la douche et enroule une serviette autour de ma taille. Mes cheveux bruns et mouillés se positionnent devant mes yeux. Je sors de la salle de bain et vois Iris se battre avec la porte de ma chambre.

— Ne me regarde pas comme un con. Viens m'aider c'est bloqué, dit-elle en me regardant dans les yeux avant de les baisser.

J'émets un rictus et m'avance vers où elle se trouve et essaye d'ouvrir la porte mais en vain.

— Fait chier... on est enfermés...

𝑽𝑨𝑳𝑬𝑹𝒀𝑶 |  𝑻𝑶𝑴𝑬 𝟏Where stories live. Discover now