Chapitre sept : Séquelles

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  Je tremble.

  J'ai réellement senti ma chair être dévorée par les flammes, mes os se briser sous l'effet de l'explosion. J'ai encore affreusement mal à la tête. La lumière m'éblouit. Je suis trempée de sueur.

  J'entends des pas précipités s'approcher et, bientôt, Ben apparaît, l'air inquiet :

  — Tout va bien ? me demande-t-il.

  Je tente de sourire, mais il doit plutôt s'agir d'une grimace. Mon Mentor se penche alors pour me porter hors du caisson. J'ai la tête qui tourne. C'est à peine si je peux voir Alma allongée sur un lit médicalisé, endormie.

  On fait de même avec moi et du personnel médical se rue pour prendre des mesures en tout genre. Ben me tient toujours la main et me rassure, le sourire aux lèvres, même si je sais qu'il est mort d'inquiétude. Il ne peut pas s'en empêcher. J'entends quelqu'un dire que mon pouls est trop rapide et une femme râler quant à l'impact qu'ont les simulations sur la santé.

  Je sais que la douleur que je ressens n'est pas réelle. Mais elle est trop forte. Je n'aurais pas eu à la ressentir, car elle m'aurait tuée. Mais voilà la terrible réalité : de la simulation, je n'ai pu récolter qu'une douleur qui entraînerait normalement la mort. J'étais morte. Pas ici. Mais j'étais bien morte sur Terra 1. Et c'est une impression horrible.

  Je sens une aiguille s'enfoncer dans ma peau et, bientôt, je sombre. Et c'est la première fois depuis un mois que je ne suis pas dérangée par ce même mauvais rêve.

  Lorsque j'ouvre les yeux, je suis obligée de masquer les lumières du plafond pour ne pas être éblouie. J'ai encore très mal à la tête et je suis totalement vidée de toute énergie, mais je ne ressens plus rien d'autre. Je suis soulagée.

  — Alors, comme ça, c'est toi la seconde à mourir ? fait une voix moqueuse à côté de moi.

  Je me tourne et constate qu'Alma est aussi réveillée et qu'elle s'est assise.

  — Il paraît que la limite entre la simulation et la réalité était plus étroite pour toi. J'ai entendu le personnel soignant discuter. Il paraîtrait que tu aurais vraiment été brûlée.

  Si je pouvais, je lui arracherais le sourire moqueur sur ses lèvres. Grimaçante, je me redresse, remarquant que tous mes muscles sont endoloris, et me libère du drap. Je soulève mon pantalon, ce qui me coûte un nouvel élan de douleur, et constate que mes jambes sont bandées.

  — On va pouvoir t'appeler la Momie maintenant, se moque Alma.

  Quelqu'un entre dans la pièce et avertit immédiatement ma camarade :

  — Mademoiselle Krez, veuillez-vous taire. Votre Mentor arrive. Vous allez pouvoir vous installer pour regarder vos compagnons finir le travail que vous n'avez pas été capable de faire.

  Je ressens un certain réconfort à voir l'air déçu et soumis d'Alma, mais je ne fais aucun commentaire et observe l'homme s'approcher de moi.

  — Mademoiselle Johnson, sur une échelle de un à dix, à combien auriez-vous évalué votre douleur lorsque vous avez détruit le piège ?

  — J'ai le droit de dire cent ? je marmonne.

  — Je pense que ça me donne une réponse. Et lorsque vous êtes revenue dans la réalité, la douleur s'est-elle atténuée ?

  — Non. C'était comme si la douleur était réelle.

  Face à l'air soucieux que le soignant ne sait pas cacher, je demande, inquiète :

  — Ce n'est pas normal, n'est-ce pas ?

  Il hésite avant de répondre :

  — Eh bien, ce n'est pas censé arriver, c'est vrai. Et j'aurais aimé dire que c'est juste un problème avec la Simulation Terra 1, mais Miss Krez n'a pas eu ce problème.

Dark Peace - Tome 1 : As Red As DawnWhere stories live. Discover now