Chapitre treize : L'Ombre

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  Nous nous sommes réfugiés dans une ruelle. Nous devons les avoir semés depuis quelques temps, mais nous avons préféré être sûrs avant de nous cacher. Nous sommes assis par terre, à côté de poubelles qui nous renvoient une odeur nauséabonde.

  — Qu'est-ce qui nous a trahis ? demande Emerysse qui est la seule à ne pas être essoufflée du tout.

  — Nos sacs, je réponds. On aurait dû y penser.

  — Comment ont-ils pu reconnaître une matière qu'ils ne connaissent pas ? demande Antonya.

  — Ces personnes n'étaient pas de simples civils. Je crois qu'ils sont spécialisés dans la recherche de personnes non-Terriennes. Si, toutefois, ils savent qu'ils ne sont pas seuls.

  — Comment t'as su ? m'interroge Katrina d'un air suspicieux.

  Je ne réponds pas, poussant un soupir. Je ferme les yeux un instant et ouvre mon sac. Comme je m'y attendais, il y a bien de l'eau, de la nourriture, de quoi communiquer et nos armes.

  — Maintenant, murmure Lorcan, nous sommes repérés. Il va falloir trouver un autre moyen d'atteindre le centre.

  Je fouille dans mon sac et ma main heurte quelque chose dont j'ignore la nature. Je l'attrape et le sors.

  — Qu'est-ce que... commence Antonya, mais je l'arrête d'un mouvement de la main.

  Cela ressemble aux plans holographiques transportables qui permettent de toujours pouvoir nous situer lors de missions. Je l'active et, bientôt, une carte apparaît.

  — On avait ça ? s'étonne Zeïna.

  — Il faut croire, lui répond Emerysse.

  Je scrute les moindres détails et observe où nous sommes – notre position étant marquée par des points lumineux.

  — Regardez, je murmure en mettant le plan à la vue de tout le monde. Nous ne sommes pas loin du centre, mais il est entouré par des remparts. Même les tours de verre sont à l'extérieur du rempart.

  — Qu'est-ce que ça protège ? questionne Antonya.

  — À ton avis ? raille Katrina.

  — Je pense que leurs principales défenses, leurs plus grands soldats, sont à l'intérieur de ces remparts, je reprends, mettant fin à toute possible future dispute. Y entrer ne sera donc pas le plus difficile, si vous voulez mon avis. Si nous avons été repérés ici, on doit s'attendre à ce qu'ils... eh bien... nous attendent.

  — S'attendre à ce qu'ils nous attendent ? répète Lorcan, à moitié amusé.

  — Ce n'est pas drôle, je réplique. Maintenant qu'ils savent que nous sommes là, nous ne pourrons passer inaperçus que si nous ne faisons qu'un avec l'ombre. Personne ne doit nous voir. Et peut-être, qu'alors, nous aurons une chance de parvenir à traverser les remparts.

  — Ça ne va pas être une chose facile, râle Katrina. Ils sont beaucoup plus nombreux que nous maintenant.

  — On n'a pas le choix.

  Je m'avance pour arriver au bout de la ruelle, tout en restant cachée. De cette manière, je peux voir sans être vue. Enfin, j'espère.

  Je sens bientôt une présence à côté de moi. Lorcan.

  — Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demande-t-il. Comment allons-nous parvenir aux remparts ?

  — Je crois bien qu'on va devoir courir. Ils sont plus lourds et semblent moins entraînés que nous et plus... rouillés. Nous les prendrons de vitesse si jamais nous sommes repérés. Sinon, nous emprunterons un maximum les petites ruelles en essayant de ne faire qu'un avec-

Dark Peace - Tome 1 : As Red As DawnWhere stories live. Discover now