𝐁𝐎𝐍𝐇𝐄𝐔𝐑 𝐄𝐓𝐄𝐑𝐍𝐄𝐋

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 1

📅 jeudi 08 février

- 𝐈𝐫𝐢𝐬 -

Est ce que l'argent fait le bonheur ? Bien sûr que non, et je sais ce que je dis.

Je m'appelle Iris Meyers, j'ai vingt-et-un an et je suis la fille d'Alexandre Meyers, fondateur du business le plus réputé d'Europe. Mes parents s'avèrent donc être les plus riches de l'une des plus grandes parties du monde. Du moins, ils l'étaient jusqu'à leurs morts.

Je suis alors aujourd'hui, avec mon grand frère, l'héritière de toute cette fortune. Pourtant, même avec tout cet argent, je suis loin d'avoir la vie rêvée. Je vis comme une jeune femme de mon âge : je sors, je suis scolarisée dans une grande école d'art, je m'amuse avec mes amis et je profite. Or mon frère et moi vivons chaque jour dans la peur, l'angoisse et le danger, parce que nous voilà désormais, l'ennemi numéro un de nos rivaux.

Nos rivaux ? la famille Dolorès. Un cran en dessous à l'échelle budgétaire, ils ne supportent pas qu'une famille puisse avoir plus d'argent qu'eux, pourtant, ce sont des faits. Alors, voilà que depuis plusieurs années, vous vivons une guerre intra familiale dans l'unique but de rester à la tête de ce classement pitoyable.

Cependant, voilà près de deux ans que la guerre est déclarée. Deux ans en arrière, mes parents sont décédés dans des conditions tragiques. Malencontreusement empoisonné lors d'un repas d'affaire. Qui d'autres que la famille Dolorès pour faire un coup pareil ?

Depuis cet événement tragique, c'est donc Élio, mon grand frère qui a repris le business de mes parents. Moi, je ne suis pas du tout là dedans. Ce n'est pas un milieu qui m'intéresse, c'est pourquoi je reste loin de tout ca. En revanche Élio, est a fond dedans.

Du haut de ses vingt quatre ans, c'est mon frère qui s'occupe de moi. Non pas que je ne sois pas dépendante, simplement que je suis la prunelle de ses yeux. Et qui dit que je suis la prunelle de ses yeux, dit également que je suis l'ennemi numéro un des Dolorès. Alors, qui de mieux que moi même à atteindre pour toucher la sensibilité d'Elio ?

Voilà donc deux ans qu'Elio veille à ma sécurité constamment, qu'il m'emmène où je veux, refusant de me laisser quelque part seule, qu'il m'envoie toujours je ne sais combien de messages pour savoir si tout va bien, et en réalité, je comprends son inquiétude permanente.

Alors, même si nous sommes riches, non l'argent ne fait pas le bonheur, la preuve. Elio et moi sommes les plus riches d'Europe, pourtant, entre le décès de nos parents et la peur constante, nous sommes loin d'avoir une vie tranquille et paisible. Mais maintenant, nous vivons avec. Nous acceptons ce train de vie et cette crainte, espérant chaque jour, pouvoir nous réveiller le lendemain.

Moi, je suis une personne généralement joviale. Je porte un masque constamment, faisant croire que je suis pleinement heureuse. Pourtant, je pleurs mes parents chaque soir. Mais ça, personne ne le sait, et personne non plus n'a besoin de le savoir.

J'ai des amis. Beaucoup même et pourtant, je suis certaine que la plupart ne sait pas ce que je vis quotidiennement. La plupart ignore probablement que je suis recherchée et sûrement même observée par une famille rivale. La plupart vit dans le déni, dans l'idée que je sois parfaitement heureuse, blindée d'oseille. Mais encore une fois, ce n'est qu'une image.

Aujourd'hui, j'ai la chance d'avoir mon frère avec moi pour déjeuner. Le voir à la maison devient rare, mais je sais qu'il fait tout pour être auprès de moi. Il est devenu très protecteur et avec ce que l'on vit, c'est entièrement compréhensible.

- Tu as bien dormi aujourd'hui ? demande-t-il en s'installant sur sa chaise.

- Tres bien. Et toi? tu es parti tôt non ?