Ainara Réécriture

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓽𝓮𝓻 𝓸𝓷𝓮

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𝓐𝓲𝓷𝓪𝓻𝓪

Dans le crépitement du feu, réside le pouvoir de la vengeance ou la fragilité de l'âme. Sa danse hypnotique éveille des émotions profondes, chacun interprétant sa lumière à sa manière, ce qui en fait une force énigmatique, capable de semer aussi bien la destruction que la renaissance.

Certains l'apprivoisent comme un instrument de vengeance, laissant ses flammes dévorer leurs ennemis avec une ferveur inextinguible. Pour d'autres, c'est un bouclier, une barrière ardente protégeant ceux qui se tiennent derrière elle des assauts du monde extérieur.

Mais la question persiste : le feu est-il jamais vraiment maîtrisé ?

C'est la question qui résiste dans ma tête depuis ma compréhension dans le monde auquel j'ai été confronté.

La drogue, les armes, le combat et la vengeance.

"On te trahit, on meurt." Ce sont les seuls mots que mon père m'a répétés à longueur de journée. Alors j'ai grandi avec. Mon père décède par la suite à cause d'une trahison.

Quelle ironie.

C'était quoi déjà le dicton ? "La vengeance est un plat qui se mange froid."

Elle se mangera désormais chaude.

Dix ans plus tôt, Chicago,

J'étais là, cachée derrière une porte, captivée par la scène qui se déroulait devant moi. Mon père, impassible, discutait avec des hommes dont les visages étaient graves, leurs mains crispées sur une mallette de cuir noir. Je savais ce que cela signifiait, même si je préférais ne pas l'admettre : drogue, argent, le quotidien trouble de notre famille.

Pourtant, malgré ma compréhension du monde dans lequel nous vivions, je rêvais d'autre chose. Je voulais être comme toutes les petites filles, jouer dehors, rire sans avoir à me soucier de l'ombre qui planait sur notre vie. Mais au lieu de ça, j'étais prisonnière de ces entraînements interminables, forcée de suivre les traces de mon père dans un monde où je ne voulais pas appartenir.

La voix de ma belle-mère, Claudia, me tira brusquement de mes pensées, me rappelant à la réalité. Sa main se referma sur mon bras, me forçant à me montrer. Ses yeux percèrent les miens avec sévérité.

— Tu espionnes ton père ? Ce n'est pas bien, tu sais très bien qu'il pourrait se fâcher, me reprocha-t-elle.

— Je n'espionnais pas, tentai-je de me défendre.

Mais Claudia n'était pas dupe. Elle m'ordonna de monter me changer, et je m'empressai d'obéir, courant jusqu'à ma chambre pour m'effondrer sur mon lit.

Quand est-ce que cette vie prendrait fin ?

Présent

Cette vie avait pris fin.

Le brouhaha de l'université remplissait mes oreilles, les railleries fusaient autour de moi, mais je n'entendais plus rien. Pourquoi suis-je ici ? Tu es une incapable, Ainara.

Deux heures plus tôt

Le réveil strident brisait le calme, mais je ne voulais pas retourner dans ce trou à rats. Mon lit m'attirait, me tirant au plus profond de lui. Ma chambre plongeait dans l'obscurité, la lumière du jour incapable de pénétrer son intérieur. Je ne voulais pas y retourner.

— Ainara, debout ! Cria Claudia, mettant fin à la métamorphose paisible de ma chambre en sable mouvant. Ton cinéma ne va pas recommencer, lève-toi, tu risques d'arriver en retard.