Ainara Réécriture

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓽𝓮𝓻 𝓽𝔀𝓮𝓷𝓽𝔂-𝓸𝓷𝓮

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𝓐𝓲𝓷𝓪𝓻𝓪

Une semaine s'était écoulée depuis la découverte du corps de Beccy, et je ne savais pas ce qui se passait autour de moi, ni comment les gens réagissaient. Je n'avais pas quitté cette chambre une seule seconde. Caïn avait appelé Aurora pour s'occuper de moi, mais je ne voulais voir personne.

De son côté, je n'avais pas entendu le son de sa voix, je ne savais pas ce qu'il faisait ou bien où il était. Seuls Aurora, Diego et Alessandro se faisaient entendre.

J'étais debout sur la terrasse de la chambre, le vent se faisant entendre, je regardais la nuit tomber.

J'avais tout perdue .

Une main se posa lentement sur ma hanche, un geste qui aurait pu être tendre dans d'autres circonstances. Mais lorsque mon poing vint s'abattre sur le visage de cette personne, l'atmosphère se chargea immédiatement d'électricité.

Ses yeux gris, perçants comme des lames, me fixaient avec une intensité qui aurait pu glacer le sang dans mes veines.

Ses cheveux bruns, désordonnés, tombaient en mèches rebelles sur son visage, ajoutant à son allure sauvage et dangereuse.

Sa main, tenant fermement son nez ensanglanté, trahissait à la fois la douleur et une maîtrise de soi impressionnante.

— Je suis vraiment désolé, bredouillais-je, une lueur d'incertitude dans mes yeux. Je pensais que...

— Aurora m'a dit que tu ne mangeais pas, coupa sa voix tranchante comme une lame.

Il s'approcha de moi, chaque pas résonnant dans le silence pesant qui s'était abattu entre nous, me poussant inexorablement jusqu'au rebord de la barrière.

— Pourquoi tu ne manges pas, murmura-t-il, sa voix rauque et chargée de sous-entendus.

Il n'y avait plus aucune proximité entre lui et moi maintenant, seulement un abîme de tension palpable. Son visage était juste au-dessus du mien, nos souffles mêlés créant une danse dangereuse d'intimité et de désir interdit.

Le poids de sa présence semblait écraser l'air autour de nous, créant un vide oppressant dans lequel nos respirations s'entrechoquaient comme des échos de désir inavoué.

Mes yeux se perdirent dans les siens, captivés par cette tempête d'émotions qui faisait rage derrière son masque de calme apparent. Je sentais le feu de sa colère mêlé à la glace de sa retenue, une combinaison explosive qui menaçait de tout consumer sur son passage.

Le murmure de nos voix, aussi doux qu'une caresse et aussi menaçant qu'un coup de fouet, se fondait dans le bruissement des feuilles agitées par le vent, créant une symphonie de tension qui semblait vibrer dans chaque fibre de mon être.

Un frisson parcourut mon échine alors que ses doigts effleuraient à peine ma peau, créant des étincelles invisibles qui dansaient entre nous, témoins silencieux de cette connexion interdite qui nous liait malgré nous.

Et puis, dans ce silence électrique, sa voix s'éleva, grave et chargée d'une émotion que je ne pouvais pas nommer.

— Pourquoi tu ne manges pas ? , murmura-t-il, sa voix emplie de frustration contenue.

Je serrai les poings, sentant mon propre cœur battre la chamade dans ma poitrine.

— Parce que je n'ai pas faim, répondis-je d'une voix aussi rauque que la sienne, mais teintée d'une détermination farouche.