𝓒𝓱𝓪𝓹𝓽𝓮𝓻 𝓽𝔀𝓮𝓵𝓿𝓮

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𝓐𝓲𝓷𝓪𝓻𝓪

J'étais enchaînée dans cette voiture, secouée par les routes cahoteuses, ma vie suspendue à un fil ténu tandis que nous traversions le territoire infesté de cartels. Dante, ce traître lâche, avait fui, me laissant seul dans ce cauchemar en devenir. La rancœur s'était emparée de moi, une rancœur viscérale envers lui, envers mon défunt père, envers Claudia qui n'avait pas réussi à me préserver de cette vie sordide, et même envers moi-même.

La culpabilité me rongeait, mais elle n'était rien comparée à la peur qui pulsait à chaque virage, à chaque arrêt brutal de la voiture. J'aurais voulu crier, exprimer ma détresse, mais la peur du châtiment me clouait le bec. Les minutes semblaient des heures, et chaque seconde nous rapprochait davantage du danger qui nous attendait. J'étais en présence des assassins de mon père et bientôt j'irai le rejoindre si il ont venait à apprendre mon vrai nom

À mes côtés, une femme du nom d'Amélia, du moins c'est ainsi que je croyais qu'elle s'appelait, me lançait des regards accusateurs depuis une éternité. Un malaise s'était installé entre nous, j'avais tué son hamster pour qu'elle me dévisage ainsi ?

Le silence étouffant à l'intérieur de la voiture amplifiait la tension. Personne n'osait prononcer un mot, chacun plongé dans ses pensées sombres, consumé par ses propres démons. Les regards fuyants se croisaient parfois, révélant la détresse dans les yeux de chacun. Le poids de nos vies interconnectées pesait sur nos épaules comme une chape de plomb.

— Ci vediamo tra poco? ( On arive bientôt ? )

Je me tournai vers Amélia, qui, pendant plusieurs heures, n'avait pas prononcé un mot. À ce moment précis, elle semblait absorbée dans une conversation discrète, probablement en italien, à en juger par les sonorités douces qui émanaient de sa voix. Elle tenait une oreillette délicate, et il me semblait que l'attrait pour ces petits dispositifs était une tendance manifeste ici.

— Ma non voglio stare con lei ( Mais je veux pas rester avec elle ) , répondit-elle d'un ton morose, trahissant son mécontentement.

— Quoi toi, pourquoi tu me regardes ? , me lança-t-elle, agacée par mon insistance.

Je détournai le regard vers la fenêtre, les mots acerbes des personnes comme elle ne valaient même pas la peine d'être entendus.

La route semblait interminable, les voitures se suivaient sans fin. Je ne savais pas où j'allais résider dans les semaines à venir, mais je n'avais plus rien à perdre. Les voitures s'arrêtèrent devant une aire de repos, probablement pour manger. Amélia sortit de la voiture sans un mot, me laissant planté là à attendre à l'intérieur.

Un homme, Alessandro je crois, ouvrit ma portière.

— Lève-toi, chica, tu as faim ? , me demanda-t-il avec gentillesse.

J'hochai la tête, la faim me tenaillait.

— Adelante, on va t'acheter un sandwich , ajouta-t-il en m'invitant à le suivre.

J'étais derrière lui, marchant péniblement à cause de la douleur dans mon dos, probablement causée par la chute que j'avais subie dans le bureau à cause de ce salop . Pourquoi est-ce que je tombais toujours sur des fous ?

Nous entrâmes dans un petit marché, Alessandro sélectionnant plusieurs snacks qu'il envisageait d'acheter.

— Tu préfères le saumon ou le thon ? demanda-t-il.

— Le saumon, le thon c'est affreux , répondis-je spontanément.

— Ok, tu n'as pas de goût , répliqua-t-il avec un sourire taquin.

Ainara Réécriture Where stories live. Discover now