𝓒𝓱𝓪𝓹𝓽𝓮𝓻 𝓽𝔀𝓮𝓷𝓽𝔂

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𝓑𝓮𝓬𝓬𝔂

— It's eight o'clock in the morning, now I'm entering my bed. Had a few dreams about you, I can't tell you what we did. I expected to see you on your morning run again.I know I shouldn't be watching 'cause every time I feel the pain. La, la-la-la-la, la-la.

J'ai scruté mon reflet avec un air de satisfaction dédaigneux, contemplant chaque détail avec un mélange d'admiration et de supériorité. Le gloss sur mes lèvres n'était pas seulement une touche de couleur, mais un signe distinctif de mon statut, une déclaration de ma perfection incontestée.D'un geste délicat mais assuré, j'ai ajusté la matière sur mes lèvres, veillant à ce qu'elles soient impeccablement dessinées, comme s'il en allait de la réputation de toute la lignée aristocratique à laquelle j'appartenais.

Une brève retouche à ma chevelure, déjà parfaite en toute circonstance, a suffi à lui donner l'apparence d'une œuvre d'art, reflétant l'effort minimal que je consentais pour être irrésistible.Enfilant ma chemise avec une élégance étudiée, je me suis assurée que chaque pli, chaque couture, épousait mes formes avec la précision d'un couturier de renom. La moindre imperfection aurait été un affront à mon sens inné du raffinement.

— Beccy sen çok geç kalacaksın, acele et ! ( Beccy tu vas être en retard, dépêche toi ! )

— Geliyorum anne, iki dakika ! ( j'arrive maman, deux minutes )

Mes sambas, bien que modestes par rapport à ma sophistication habituelle, ont été choisies pour leur subtil mélange de confort et de style, car même dans mes moments de détente, je refuse de compromettre mon allure impeccable.

Un dernier regard dans le miroir, empreint d'une confiance insolente, a confirmé ce que je savais déjà : je suis la quintessence de la perfection féminine. Un clin d'œil à mon propre reflet a été ma façon de lui rappeler sa chance d'exister en ma présence.

J'étais, bien sûr, amoureuse de moi-même. Mais cela va sans dire, n'est-ce pas ?

Quant à mes obligations académiques, elles étaient bien sûr accessoires. J'avais choisi de sécher la première heure de cours, car mon temps est précieux et ne saurait être gaspillé dans des salles de classe insipides. La deuxième heure était également en danger, mais je savais que, en fin de compte, mon charme et mon intelligence me permettraient toujours de m'en sortir.

Après tout, je suis simplement supérieure.

— T'as encore séché Beccy t'abuse, m'interpella Ciara, d'un ton alertant.

— Ah ce que je vois, y'a pas que moi. Elle est où, Ainara ?

— Aucune idée, j'ai essayé de l'appeler toute à l'heure mais je tombe sur sa messagerie.

— Je vais réessayer.— Et toi, éteins ton téléphone et mets-le au fond si tu n'es pas intéressée par ce cours. Tu connais la sortie, n'est-ce pas ?

Je soufflai avec un exaspérant mépris et mis mon téléphone en mode silencieux. Plus tard, je daignai appeler Ainara.Le cours enfin terminé, je pris mon sac et me mis à marcher vers la sortie sans attendre Ciara qui m'avait interpellée. Je sortis mon téléphone, mais je ne vis aucun message de la part d'Ainara. Ce n'était pas normal.Habituellement, j'aurais reçu un emoji exprimant un dégoût infini en réaction à la photo de mes pieds que je lui avais envoyée hier, mais là, rien.— Toujours rien. Tu penses qu'elle est tombée dans sa salle de bain ?— On devrait passer chez elle ce soir après les cours.

La journée à la fac a été comme d'habitude : des cours ennuyeux, des discussions sans intérêt et des étudiants plus préoccupés par leurs selfies que par leurs études. J'ai traversé ça en roulant des yeux, sûr de ma supériorité.

Ainara Réécriture Where stories live. Discover now