Chapitre 2 : Une culture ancestrale

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Après une nuit reposante, le réveil se mit à sonner à six heures tapantes. Malgré une nuit courte, Délia rayonnait dans la brume du matin. Le saut du lit n'était jamais difficile, elle avait toujours une pêche d'enfer. Après une préparation millimétrée, elle sortait toujours à l'heure et sauta dans son train quand il n'était pas en retard.

Une fois arrivée, elle avait son rituel, celui de donner un peu de son temps à un sans domicile fixe, qui avait ses habitudes devant l'entrée de l'université. Elle aimait partager un peu de chaleur humaine avec les nécessiteux. Elle n'oubliait jamais de lui ramener un petit encas.

Ils pouvaient discuter de longues minutes de tout et surtout de rien. Les thèmes étaient souvent basés sur l'actualité du moment. Une bonne ressource spirituelle lui permettait de la requinquer pour la journée.

Il était l'heure, son cours allait commencer. Elle se précipita dans le long couloir pour atteindre sa salle, mais elle a été stoppée par une étudiante avec qui elle n'avait pas d'affinité.

— Ha ! qui voilà ? Tu n'es pas en train de défendre la planète madame écolo ? ironisa l'étudiante.

— Si, justement, je suis en train de la défendre, j'essaie d'éradiquer les gens mauvais comme toi.

— Hum, je vois que madame a de l'humour.

Délia essaya de la contourner pour passer, mais sa rivale suivait ses mouvements pour l'empêcher et la bloqua. Elle commençait à voir rouge, mais se contrôlait. Elle a tenté une seconde fois, sans succès, elle se trouvait encore obstruée. Elle la regardait droit dans les yeux et lui lança :

— Écoute-moi bien, je vais te donner dix secondes pour déguerpir de ma vue, après ça il ne faudra pas te plaindre.

— Madame me menace en plus, tu ne me fais pas peur !

— 1,2,3,4....

— Bon, tu peux y aller, je ne vais pas te laisser arriver en retard, je ne suis pas si mauvaise. Dit-elle en dégageant le passage.

— Tu débordes d'énergie, tu devrais l'utiliser à bon escient, on recherche des caractères comme toi dans notre groupe de militants, lança-t-elle froidement.

Elle reprit son chemin et put rejoindre sa salle sans dire un mot de plus, contente d'avoir reporté le défi psychologique.

Après les cours, elle avait l'air pressée, elle sortit de l'établissement d'un pas décisif. Même Malika ne l'a pas vue. Elle avait un rendez-vous important. Car le voyage d'apparence banale était tout sauf ordinaire, sa préparation se faisait le cœur à l'ouvrage.

Elle devait arriver en connaissant un maximum d'informations. Pour ce faire, elle avait contacté un autochtone sur les réseaux sociaux qui s'appelait Adriel, avec qui elle avait énormément échangé à distance. Il habitait en banlieue parisienne. Le rendez-vous était fixé depuis longtemps. Elle voulait assouvir sa soif d'apprendre, de cerner et de comprendre comment ce peuple était resté en marge de l'évolution technologique, ou encore à l'écart de l'industrialisation
mondiale.

Délia arriva à l'adresse indiquée sur son message. C'était dans le nord de paris, là où c'était dangereux de se balader le soir pour une femme seule. Le destin l'a propulsé dans une petite maison avec sa façade défraîchie qui donnait l'apparence d'une autre ère.

Elle s'approcha d'une grande porte en bois, mais ne trouvait pas la sonnette. Elle hésita un moment pour enfin frapper, elle donna deux ou trois tocs timides.

Il fallut quelques secondes pour que la porte s'ouvre lentement. Elle pouvait apercevoir un visage, celui d'un vieillard décati, mince et de petite taille, c'était Adriel. Il la salua vivement et lui proposa d'entrer. Malgré une appréhension, elle franchit la porte et s'arrêta juste devant le long couloir. Une belle décoration antique avec de longs et magnifiques tableaux ornait les hauts murs. Il lui proposa de s'installer, et d'un pas très rassuré se dirigea vers la cuisine.

L'Enclume des sages : Tome 1Where stories live. Discover now