Chapitre 18 : Le bien vaincra

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- "Purée! c'est mon père", communiqua Angela par la pensée.

- C'est moi papa, je suis aux toilettes, répondit fortement la voix d'Angela.

- Que fais-tu là de bonheur ma chérie ?

- Je suis passée pour récupérer des affaires que j'avais oublié.

- Tu as besoin d'un chauffeur pour te raccompagner ?

- Non non, merci papa je vais me débrouiller.

- Bon, j'y vais, j'ai ma réunion qui va commencer.

- Ok, bonne réunion.

Dès qu'elles ont entendu la porte claquer, la tension est redescendue. Un grand soulagement se faisait ressentir à travers la porte. Elles pouvaient entendre les pas s'éloigner. Elles ouvrirent avec une très grande appréhension quand le silence était à son comble. Quand le chemin était bien libre, elles se précipitèrent vers le couloir avec une grande prudence. Elles longèrent les longs murs froids, l'adrénaline fluctuait à son maximum. Devant le corps inerte de Noé, le temps s'était figé. Elles devaient sortir de l'établissement le plus rapidement possible. Délia posa sa main sur le corps de son frère pour le soulever. Mais à son contact elle s'aperçut d'une chose inhabituelle.

- Il est très chaud, ce n'est pas normal ! S'étonna-t-elle

- Chut doucement, ne le touche plus ! Il n'est pas dans une chambre froide. J'aurais du m'en douter.

- Il est où alors ?

- Dans la chambre transitoire. C'est là que le transfert de l'âme s'est effectué. Je suis désolée mais on ne pourra pas l'emmener avec nous, regarde il est branché et attaché.

- Mais pourquoi ? s'étonna Délia.

- Je ne sais pas trop, mais ça fait sûrement partie de leur procédure. Il ne doivent pas être à la fin de leur processus.

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

- Il faut déguerpir avant d'être repérées.

Délia était dépitée et resta figée avec le regard fixé sur son frère. Elle n'acceptait pas le fait de devoir partir encore sans lui. Angela ressentait son désespoir mais se trouvait dans l'obligation de quitter les lieux. Après quelques instants elles se sont dirigées vers le couloir pour regagner la sortie. Au rez-de-chaussée le gardien était présent dans sa loge. Impossible pour elles de passer sans se faire voir, elle ont donc rebroussé chemin pour trouver une autre issue.

Angela connaît bien les lieux, il fallait qu'elle trouve une sortie de secours qui donnait par derrière. Elles se sont dirigées vers le premier étage. En passant devant une porte vitrée Délia s'arrêta net, elle aperçut Nadil allongé sur un lit.

- Que se passe-t-il Délia ?

- C'est Nadil le frère d'Anoki, il est dedans. Il faut le sauver.

Angela, sans réfléchir, sortit sa carte pour badger la porté. À l'intérieur, elles s'approchèrent de lui pour vérifier s'il était bien vivant. Elles pouvait voir son torse bouger à la force de ses poumons, il respirait. En moins de deux elles retirèrent sans réfléchir les fils attachés à sa poitrine qui étaient reliés à ce qui ressemblait à un moniteur cardiaque. Délia se posa la question de la dangerosité de leur geste. Le temps pressait vraiment, elle ne pouvait pas trop réfléchir. En une seconde Nadil était sur leur dos et sortirent rapidement. Son poids n'était pas un fardeau, les pouvoirs de Délia fonctionnaient même avec la fusion. Elle sentait sa force se décupler et ses pouvoirs s'activer.

Elles ont courut tellement vite qu'Angela en avait très peur mais elles ne devaient pas céder à la panique. Au bout du couloir on pouvait apercevoir une grande porte métallique, elle donnait sur des escaliers de secours. Angela s'est réjouie à la vue de cette dernière. Elle savait qu'elle donnait sur le parking où elles étaient garées. Leur joie fut malheureusement de courte durée. A l'approche de leur voiture, elles pouvait distinguer un gros comité d'accueil positionné autour. Quatre hommes s'écartèrent, au milieu un homme de petite taille sortit entre les larges épaules. Angela informa Délia que l'homme devant elles était sont père. La tête baissée elle attendait sa réaction.

- Donc mademoiselle arrive et croit prendre un colis comme ça chez moi?? blagua t-il.

Angela affronta son père du regard et prit la décision de répondre avec sa voix.

- Non, ce n'est pas un colis mais un humain en chair et en os qu'on essaie de sauver, PAPA.

Son père fut estomaqué et a mit plusieurs secondes pour réagir.

- Ma chérie, j'aurais du m'en douter ! Je vois que ta machine fonctionne à merveille.

- Oui, une merveille papa !

- Délia tu as de la chance que tu es avec ma fille, grâce à elle tu as la vie sauve. Ce n'est que charge de revanche, crois moi ! Ecoutez, vous ne rendez pas service à votre ami. Quand vous l'avez débranché une alarme silencieuse a retenti. Je sais à quelle heure et comment vous l'avez emmené. Le petit Nadil était entrain de recevoir un produit revitalisant, mais vous avez interrompu le processus qui n'était pas fini. Si vous ne le rebranchez pas, il meurt dans deux heures.

- On ne savait pas, il faut vite le remettre alors ! Nous on voulait juste le sauver. Et mon frère pourquoi vous l'avez tué, s'esclaffa Délia.

- Pose le doucement, mes gars vont s'occuper de lui. Et concernant ton frère, c'est plus compliqué que ça, je vous expliquerai le moment venu. Pour le moment vous partez , j'ai du boulot.

Elles ont été raccompagnées par les gros bras jusqu'à la sortie du parking, laissant Nadil sur le carreau.

Déçu, mais elles ont repris le dessus. Elles se sont dirigées aussitôt vers l'appartement d'Angela pour se découpler. Le processus inverse était aussi éprouvant. Angela a pris quelques secondes pour programmer le logiciel puis elles s'installèrent sur une large plateforme. Une lumière éblouissante et aveuglante s'est mise à scintiller dans tout l'espace, de gros bruits raisonnés dans un vacarme assourdissant et puis plus rien. .

Délia n'avait plus souvenir de rien, elle était consciente mais sentait ses yeux tellement lourds qu'elle ne pouvait plus les ouvrir. Elles entendait un sifflement tel des acouphènes. Elle appela plusieurs fois Angela qui ne répondait pas. Au bout d'un moment elle a pu ouvrir ses yeux. Le premier réflexe était de regarder son corps qui avait l'air entier et normal, elle avait retrouvé son corps et son esprit. Elle jetta un coup d'œil à droite, personne, et à sa gauche, Angela était bien là allongée mais inerte. Elle se lève difficilement, d'un pas lent elle s'approcha d'elle. Elle l'appela en criant mais elle ne réagissait pas. Elle décida de la secouer fortement, Angela sursauta, Délia soupira d'un grand soulagement.

- Qu'est ce qui se passe ? cria Angela l'air déboussolé

- Tu m'a fait peur, ne recommence plus jamais ça !

- Ouf, tout c'est bien passé.

Elles étaient fatiguées et dans un total épuisement. Elles se sont serrées longtemps dans les bras malgré le peu de force. Délia, dans un reguin de conscience pensa à Anoki, elle se disait qu'elle devait lui téléphoner. Par dessus tout, il avait le droit de connaître la situation de son frère. Mais une autre raison la guida, il lui manquait trop. Elle le contacta juste après et lui demanda de venir la rejoindre chez Angela. En attendant Anoki, Angela proposa de démontrer ses talents de cuisinière et de concocter un bon repas copieux. Elles l'avaient bien mérité.

Elles étaient entrain de cuisiner quand la sonnerie de la porte s'est mise à retentir. Angela avait les mains graisseuses, c'est Délia qui se précipita pour ouvrir. Par précaution elle regarda d'abord dans le judas, elle aperçut Anoki et sans hésitation elle ouvrit. Il n'avait pas l'air serein, il donnait l'impression d'être stressé. Un homme surgit de sa gauche et lui pointa un pistolet derrière sa tête, un autre vint soudainement de sa droite pour venir se faufiler et dirigea une arme en direction de Délia. Elle recula.

- On a senti une bonne odeur dans le couloir, on s'est dit qu'on devait se faire inviter, ironisa l'un d'eux.

L'Enclume des sages : Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant