Chapitre 16 : Une chance

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Aller à l'encontre de la nature revenait à s'opposer à ses valeurs. L'être humain n'avait pas encore discerné les conséquences de ce qu'il a semé, que la nature essayait de reprendre ses droits. Tel était les pensées de Délia pendant son chemin vers l'hôpital.

Elle arriva en un temps record. Anoki était dans tous ses états. Hystérique, elle pouvait l'apercevoir au bout du couloir sous un mauvais jour. Elle lui expliquait qu'il fallait partir, mais elle avait du mal à lui faire comprendre qu'un danger était imminent. Il venait de perdre ce qu'il avait de plus cher, son esprit avait quitté son corps. Personne n'avait le pouvoir de le résonner.

- Ils t'on dit quoi à l'accueil ?

- Ils m'ont demandé de patienter, qu'un médecin aller venir, mais cela fait des heures que j'attends, je suis à deux doigts de tout casser.

- Écoute-moi, calme-toi, je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire, mais il le faut. Personne ne viendra te voir, crois-moi. J'ai des informations concernant ton frère, il n'est probablement plus dans l'hôpital. Le professeur Garnier m'a assuré qu'un certain Nadil Naskapi a été incorporé dans un programme gouvernemental via le laboratoire Neuromed.

En gros elle lui expliquait qu'il a été implanté d'une puce électronique dans le cerveau, tout comme elle, mais dans un autre objectif. Celui de régénérer les cellules humaines pour combattre le vieillissement, mais surtout, dans une seconde phase, développer un moyen de renouveler les cellules pour faire revivre une personne morte. Ça parait fou, mais le corps de son frère a surement été récupéré par l'organisation pour terminer leur expérience. Elle voyait les choses du bon côté, ils avaient peut-être une chance de revoir Nadil vivant en cas de succès.

- C'est un vrai délire ce que tu me racontes j'ai du mal à y croire, je suis scotché. On fait quoi maintenant ?

- Je vais contacter le professeur et mon père, voir s'ils ont d'autres renseignements. Mais démarrons, allons déjà voir mon père.

Elle tourna la tête vers Anoki, il avait le visage humidifié, il pleurait. Elle posa sa main derrière sa nuque en guise de réconfort et lui murmura à l'oreille :

- On est des soldats de terre et on se bat contre une armée de fer. La terre, elle vit et s'adapte à toutes les circonstances, alors que le fer c'est rigide et froid. On est du bon côté, il ne faut rien lâcher. Cette guerre on la gagnera et je te promets qu'on retrouvera ton frère.

- Merci, heureusement que le destin a croisé ton chemin, répliqua-t-il sur un ton désespéré.

Son père était encore chez l'ami Bly. Elle avait beaucoup de questions à lui poser, elle était certaine qu'il avait encore d'autres secrets bien gardés qui pourraient les aider. Elle lui téléphona pour être certaine qu'ils étaient bien au domicile, mais il ne répondait pas. Elle trouvait bizarre cette absence de réponse de sa part.
Face à son inquiétude, elle ordonna à Anoki d'accélérer.

En un rien de temps ils étaient déjà devant la maison. De la voiture, Délia apercevait la porte d'entrée entrouverte et une lueur pouvait en sortir. Ils se rapprochèrent rapidement, Anoki, après un temps d'hésitation, la poussa brusquement. A première vue, ils n'apercevaient personne à l'intérieur, alors ils montèrent à l'étage.

Dans la chambre se trouvait le père seul assis au pied du lit, Délia courra à son chevet. Son visage était fermé et avait l'air choqué. Elle lui demanda si ça va. Après d'interminables secondes, il a fini par lui répondre.

- Noé me manque.

- Papa, il faut être fort et patient. Je te promets que j'irai le chercher.

- La deuxième branche du labo, ils ont besoin de lui pour la dernière phase.

L'Enclume des sages : Tome 1Where stories live. Discover now