Chapitre 6 : La déclaration

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Délia se réveilla avec un gros mal de tête, sa vision était flou. Elle ne distingua ce qu'il y avait devant elle. Elle essaya de se lever, sans succès, son corps se relâcha aussitôt. Elle n'insista pas et s'allongea sur une matière dure qui ressemblait à un sol. Elle tenta de distinguer ce qu'il y avait au dessus. Elle semblait voir un plafond avec une légère lumière qui venait d'une petite lucarne.

Elle était comme droguée ou sous anesthésie. Un long moment passa avant qu'elle puisse retrouver une vision claire. Elle était dans une salle entièrement vitrée du sol au plafond, elle était comme dans une bulle avec un intérieur flambant neuf. Un fauteuil en cuir et un écran se tenaient devant, elle décida de s'asseoir.

À peine dessus, l'écran s'alluma automatiquement. La tête d'un homme d'un certain âge s'afficha. Elle lui demanda expressément où elle était. Il lui répondit par un bonjour et s'inquiéta de savoir si elle s'était bien reposée. Elle ne répondit pas à sa question. Mais imperturbable, il continuait à parler.

— Je me présente je suis Steve Roy du laboratoire Neuromed, je suis à la tête d'un programme gouvernemental dont l'objectif est d'implanter des puces dans le cerveau humain. Et devine quoi ? Tu es notre prototype adoré.

— Quoi ? De quoi me parlez vous, dites moi que c'est un rêve, que je ne suis pas encore réveillée ?

— Non, non, tu ne rêves pas, c'est bien réel. J'ai l'honneur de t'apprendre que tu es le premier être humain au monde qui a été implanté d'une puce électronique dans le cerveau. La première à être reliée à l'intelligence artificielle.

— Ce n'est pas possible, vous racontez n'importe quoi. Je suis de Paris, je n'ai jamais été opéré de ma vie.

— Tu ne te souviens pas ma chère, tout ça date de ta naissance il y a maintenant Vingt et un ans.

— Mais pourquoi moi ? s'exclama-t-elle d'un air dubitatif.

— Tout simplement parce que tu m'appartiens, tu as été créé par couveuse dans cet objectif expérimental et j'ai plein de projets pour toi.

Elle était sous le choc, car elle avait du mal à croire tout ça. Mais elle l'écoutait consciencieusement pour connaitre la suite.

Il détailla les recherches effectuées par son laboratoire, qui avaient pour but de faire communiquer un cerveau humain à un ordinateur. L'aspiration de ses expériences était d'aider la médecine, les personnes paralysées atteintes de lésions de la moelle épinière ou qui avaient des maladies neurologiques, telle que la maladie de Parkinson.

Elle n'y croyait pas une seconde à son baratin. Mais elle continuait inlassablement à l'écouter. Il finissait par lui avouer que sa captivité avait pour objectif de lui faire subir une opération de modifications sur les paramètres de sa puce. D'un coup l'écran était devenu noir, plus d'image ni de son.

Elle commença à paniquer, s'énerver et à crier de rage.
Elle se leva péniblement et chercha désespérément une issue, mais aucune porte n'apparaissait. Alors elle horripila et tapa de longues minutes sur les parois vitrées pour les briser. Mais rien ne se passait, elles étaient apparemment blindées. Ne trouvant aucune sortie, elle arrêta d'user ses forces et s'assit au sol par dépit.

Son esprit vaguait en dehors de cet endroit où son corps était prisonnier. Elle pensait à son père et son frère, mais aussi à Malika. Elle se demandait ce qu'ils pouvaient bien faire en ce moment, ou bien encore si son père était au courant de sa disparition.

Son esprit n'était pas encore revenu de ce beau voyage, qu'elle a été surprise par un bruit inhabituel qui ressemblait à un soufflement puissant. C'était l'ouverture d'une porte hermétique. Un homme doté d'une grande taille entra rapidement et la porte se referma aussitôt. Il lui lança un bonjour sec et la fixa du regard. Elle osa soutenir son regard avec rigueur et silence, elle recula d'un coup quand elle a aperçu un objet dans sa main droite qui ressemblait à un pistolet.

L'homme lui pointa ce dernier vers sa direction et tira. Elle sentit une grande douleur atroce au coup et tomba de toute sa longueur sur le sol. Elle entendit des voix avec un écho, c'était le trou noir. Elle essaya de bouger ses membres, mais ils étaient tétanisés, impossibles de se lever. Elle n'arrivait pas à se concentrer.

L'Enclume des sages : Tome 1Where stories live. Discover now