Chapitre 24

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- Et tu ferais mieux de me recevoir si tu ne veux pas que tous tes employés sachent que j'attends un enfant de toi. Ajoute-t-elle en croisant ses bras autour de sa poitrine.

Je tombe des nus. Je tourne brusquement ma tête vers Lorenzo. Celui-ci fronce les sourcils en fixant cette femme. C'est quoi ce merdier ?

- Je vais vous laisser.

David repart aussi vite qu'il est arrivé. Je reste là à fixer Lorenzo. Je ne comprends pas trop ce qui se passe. Il ne m'a toujours pas regardé.

- Qu'est-ce que tu racontes ? Lui demande Lorenzo.

- Je suis enceinte Lorenzo. Répète la blonde.

- Qui est-ce ? Demandais-je.

Lorenzo tourne sa tête vers moi.

- Attends à l'extérieur. J'arrive dans deux minutes. Dit le patron à cette femme.

- Tu as peur que ta nouvelle conquête connaisse la vérité ? Se moque-t-elle.

- Je ne rigole pas Lorène.

La femme finit par obéir. Elle part de son bureau et referme la porte.

- Qui est cette femme Lorenzo ? Répétais-je.

- C'est mon ex fiancée. Annonce-t-il.

Je me disais bien que je l'avais déjà vu quelque part. Elle devait être présente sur les articles que j'avais lu avant de me rendre à mon entretien d'embauche.

Je fronce les sourcils pour le pousser à poursuivre. Cette explication n'est pas assez complète face à la bombe que cette Lorène vient de balancer. Devrais-je la prendre au sérieux ?

- On s'est connu en sortant de la fac. C'était le coup de foudre au début. Tout était beau et rose. Mais tu te doutes bien que ce n'était finalement qu'une phase. Au fur et à mesure ça ne marchait plus du tout. Ce n'est ni de sa faute ni de la mienne. Des fois ça ne s'explique pas vraiment. On a finit par divorcer. Nos familles n'étaient pas vraiment d'accord avec cette décision. Je viens d'une bonne famille et Lorène aussi. C'était le bon plan pour les deux familles. Raconte Casteli.

- Pourquoi tu me racontes tout ça ? Demandais-je.

- Je ne veux pas de mensonge entre nous. Dit-il.

- Pourtant j'ai l'impression que tu ne m'as pas tout dit. Piquais-je sur la défensive.

Lorenzo soupire et se gratte nerveusement la nuque. Ça ne sent pas bon. Je ne sais pas comment réagir. Je n'ose pas imaginer si cette femme dit vrai.

- Elle est enceinte de toi oui ou non ? M'impatientais-je.

- Je ne sais pas.

- Comment ça tu ne sais pas ? Répétais-je.

- Je l'ai revu il y a trois semaines. J'étais en déplacement dans sa ville. On a passé la soirée ensemble. J'ai extrêmement bu pour je ne sais quelle raison. Je me rappelle simplement de l'avoir embrassé. Mais je... Commence le brun.

Mon cerveau n'écoute pas un mot de plus. Mon coeur bondit. Sans que je comprenne ce qui se passe, je sens une douleur affreuse au coeur. Je sens ma vision s'embuer. Je crois que je vais pleurer. Je ne suis pas sûre. Ça fait longtemps que je n'avais pas ressenti ce sentiment. Il me parait si étranger. Ce sentiment a l'air de faire encore plus mal que dans mes souvenirs. C'est peut-être le cas finalement.

Je ravale mes larmes pour ne pas perdre la face devant cette situation. J'inspire et expire silencieusement.

- On se fréquentait déjà il y a trois semaines. Dis-je.

- Je sais.

- Qu'est-ce que tu fais de toutes tes belles paroles ? Lui demandais-je.

- Je les pensais et je les pense encore. Se défend mon patron.

- « Je serais toujours là pour toi. Victoria tu comptes pour moi. Je ne suis pas un connard contrairement à ce que tu penses. » Tu es pitoyable. Citais-je.

Je sors de son bureau sentant mes larmes céder.

- Victoria !

Un silence s'installe dans l'agence. Tout le monde nous regarde. Encore. Mais cette fois je suis bien trop blessée pour y prêter attention. Je me retourne pour le faire face.

- Je suis désolé. S'excuse Lorenzo.

Je ne contrôle plus rien et le gifle.

- Vas te faire foutre. Tu te les mets là où je pense tes excuses. Le rembarrais-je.

- S'il te plaît...

- Finalement la première image que j'ai eu de toi était la bonne. Tu es un putain de connard prétentieux qui ne pense qu'à lui. L'insultais-je.

Je prends mes affaires et avance furieusement vers la sortie.

- Tu ne peux pas partir ! Je te l'interdis Victoria ! S'exclame-t-il.

- Tu n'as qu'à me virer ! Ouais voilà, vire moi et ne m'adresse plus jamais la parole ! Criais-je en pleure.

Je monte dans l'ascenseur et pars en furie. J'arrive en pleure à l'appartement.

- Oh qu'est-ce qui se passe ? Me demande Louise en me voyant dans cet état lamentable.

- Lorenzo Casteli est un putain de connard. M'effondrais-je.

- Viens.

Je pleure dans les bras de ma meilleure amie. On s'assoit sur le canapé et je lui explique tout.

- Je sais que nous ne sommes pas en couple. Mais tous les deux on savait que cette relation était spéciale. Enfin finalement c'était l'impression qu'il me donnait. Expliquais-je en reniflant.

- Je vais lui arracher tous ses membres. S'énerve mon amie.

- Tu dois aller à ton dernier cours. Pensais-je.

- Non je n'y vais pas.

- Louise tu n'es pas obligé de...

- Je veux rester avec toi. Je ne rate pas grand chose en plus. Me rassure Louise.

Je reste tout le reste de la journée et de la soirée à ignorer les appels et messages de Lorenzo tout en pleurant dans les bras de ma meilleure amie. Je crois que ça commence à devenir une certitude. J'étais en train de tomber amoureuse de lui et il m'a blessé. Ça ne m'avait jamais fait aussi mal d'avoir le cœur brisé...

Mlle VictoriaWhere stories live. Discover now