Chapitre 25

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Deux semaines après

PDV de Lorenzo

J'entends le téléphone de mon bureau sonner mais je n'y prête pas attention. Il faut que je finisse ce foutu compte rendu avant la réunion. Ça fait des jours que je dois le faire, comme un tas d'autres choses. Mais je fais du surplace. Ma concentration n'est pas là et ne semble pas vouloir se manifester.

Quelqu'un vient toquer à ma porte. Je soupire. Je ne peux jamais être tranquille.

- Oui ?

La porte s'ouvre sur David.

- Je suis désolé de te déranger mais Victoria est là et veut te parler. Annonce mon bras droit.

Mon coeur rate un battement quand j'entends son prénom. Je ne pense qu'à elle depuis deux putain de semaines. Je ne l'ai pas revu depuis cette fameuse dispute. Elle ne donnait plus de nouvelles de la semaine. Tout le monde pensait que Victoria avait fait un abandon de poste. Pour ma part, je ne l'ai jamais pénalisé pour ça. Tout ça est de ma faute de toute façon. Mais Victoria a finit par m'envoyer simplement par mail un arrêt maladie. Le seul contact que j'ai eu d'elle.

- Fais la entrer. Dis-je du tac au tac.

- Tu as rendez-vous dans dix minutes. Me rappelle-t-il.

- Annule.

- Mais ils comptent sur toi...

- David annule tout et fais la entrer. Décidais-je.

David acquiesce et ouvre un peu plus grand la porte pour laisser apparaître Victoria qui entre. Je sens son regard me tuer un million de fois en deux secondes. Mais je m'en contre fiche. Ça me fait tellement bien de la revoir.

David allait refermer la porte mais Victoria l'interrompt.

- Non laissez ouvert s'il vous plaît. Ça ne durera pas longtemps. L'interrompt la brune.

David nous laisse seul. Victoria reporte son regard sur moi.

- Plutôt grippe prolongée ou gastro prolongée ? Demandais-je en parlant de son faux arrêt maladie.

Victoria reste de marbre face à ma petite blague. Je voulais simplement détendre un peu l'atmosphère. Tentative échouée connard.

- Je suis content de te voir. Tu m'as manqué. Me confiais-je.

- Je suis venue te remettre ma lettre de démission. Annonce Victoria.

Je la fixe un moment pour essayer de voir si elle bluffe. Apparemment non.

- Je refuse. Refusais-je.

- Tu n'as pas le droit de refuser. Rétorque mon employée.

- Je fais ce que je veux. Argumentais-je.

- Tu es peut-être le grand Lorenzo Casteli qui ne voit que son petit nombril du haut de sa gigantesque tour. Mais tu ne passes pas au dessus des lois. Dit Ravidas avec colère.

- C'est vraiment ce que tu penses de moi ? Demandais-je.

- Je n'ai besoin d'aucun accord pour démissionner. Je connais mes droits. Dit-elle en ignorant ma question.

Je soupire en essayant de rester calme.

- Victoria ne fait pas ça. Pense à ton avenir. Tu ne vas pas tout détruire à cause de moi quand même ? Insistais-je.

C'est au tour de Victoria de me fixer un moment. Son regard ne reflète que haine et dégoût. Je me hais encore plus.

- Ma décision est prise. Je n'ai pas besoin d'une lettre de recommandation. La seule mention de Castelion dans mon CV est bien assez.

- Victoria.

- Au revoir Lorenzo. Prononce Victoria.

Sur ces mots, Victoria s'en va de mon bureau. Je soupire longuement et plonge ma tête dans mes mains. La situation m'échappe complètement. Ça on avait remarqué.

PDV de Victoria

Alors que je suis en train de bosser sur le travail de groupe que je dois bientôt rendre, j'entends la sonnette retentir. Je sors de ma chambre et vais ouvrir la porte. Je tombe sur Adrien. Il semble aussi surpris que moi. Ça fait tellement longtemps que je ne l'ai pas vu.

- Euh je suis venu récupérer ma casserole. Louise m'avait dit que je pouvais passer ce soir. Explique mon ami.

- Ah oui... Elle est partie chez ses parents. Ce n'était pas prévu. Entre.

Adrien entre dans l'appart et je referme la porte. Je le laisse récupérer ses affaires sans trop le déranger. Il y a un froid glacial entre nous. Je ne veux pas rendre la situation encore plus critique qu'elle ne l'est déjà.

- Tu veux quelque chose à boire ? Proposais-je.

- Non merci.

Adrien allait partir mais je reprends la parole.

- Je suis désolé. M'excusais-je.

Il se retourne vers moi.

- Félicitations pour vous deux. Dit-il.

- C'est terminé. Déclarais-je.

Adrien me fixe un moment. Ça me fait tellement mal de le dire à haute voix. C'est terminé avec Lorenzo. Il a joué et il a perdu. Je croyais vraiment en lui. Je suis peut-être trop naïve.

- C'est donc un connard ?

- Ça te fait plaisir d'avoir raison hein. Remarquais-je.

- Tu crois sincèrement que ça me fait plaisir ? Me questionne Adrien.

Je ne réponds rien.

- Je ne me réjouis pas de ta tristesse. J'aurais préféré avoir tord. Continue mon ancien sexfriend.

Mes larmes coulent sans même prévenir. Je ne veux pas pleurer pour lui putain. Il ne mérite pas. Je le sais. Mais c'est plus fort que moi.

En voyant mon état, Adrien s'approche de moi.

- Ne pleure pas s'il te plaît. Dit-il en prenant mon visage dans ses mains.

- C'est égoïste de te dire ça alors que toi...

- Alors que moi je suis amoureux de toi ? Complète Adrien.

Je secoue légèrement la tête de haut en bas. Adrien sèche mes larmes avec ses pouces.

- On reste amis avant tout. Dit mon ami.

- Merci.

Il me prend dans ses bras. Ça fait du bien. Adrien se sépare de moi.

- Même quand tu pleures tu réussis à être jolie. Me complimente-t-il.

J'esquisse un sourire. Sans que je n'ai le temps de comprendre, il s'empare de mes lèvres. Je reste un petit instant surprise, ne sachant pas trop quoi faire. Comment devrais-je réagir ? Je réponds à son bisou. Je sens sa langue sur la mienne. Tu fais une connerie Victoria.

Sentant que ça va beaucoup trop loin, je le repousse.

- Je ne peux pas. Je suis désolée. M'excusais-je.

- Tu te rends compte qu'il te manipule ? Demande mon ami.

- Je ne peux pas.

Adrien me fixe un moment.

- Continue de te faire prendre pour une conne. C'est peut-être ce que tu mérites. Lâche Adrien.

Sur ces mots Adrien part de mon appartement. Je soupire longuement. Comme si je n'avais pas déjà assez problèmes comme ça.

Mlle VictoriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant