FLASHBACK IV | Heather

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❄︎ 𝐇𝐄𝐀𝐓𝐇𝐄𝐑 ❄︎

Aujourd'hui, ça va faire trois jours qu'Alexander White m'a presque embrassée. Depuis, je n'ai eu le droit qu'à des longs regards explicites et quelques sourires dissimulés.

Je crois qu'il m'apprécie, mais qu'il ne devrait pas. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Moi non plus je ne devrais pas l'apprécier, il est tout ce que j'ai toujours détesté. Mais il m'intrigue, il m'intéresse, je crois que d'une certaine façon, il me fascine, et surtout... il est gentil avec moi. C'est rare.

Après ces dernières années, j'avais tiré un trait sur les garçons. J'ai été victime de critiques et de harcèlement toute mon enfance et début d'adolescence. Filles comme garçons, je suscitais une sorte de haine chez eux. Mais au moins, les filles avaient la décence de ne vouloir rien en retour. Les garçons, eux, dès que j'ai commencé à devenir jolie, attirante, et à m'habiller comme si je n'en avais rien à faire de leurs regards, ils ont voulu me mettre dans leur lit.

Heather est devenue sexy, elle a enfin de la valeur pour nous.

Pourtant, je crois qu'aujourd'hui j'ai envie de faire une exception. Une exception blonde, talentueuse et maladivement riche.

- Heather, dépêche-toi, on va manger, s'exclame Victoria en se levant de sa chaise.

Elle attrape mon sac de cour et commence à y ranger mes affaires parce qu'apparemment, je suis trop lente à son gout. Je la laisse faire, ça ne me dérange pas qu'elle fasse les choses à ma place. Je considère ça comme du socialisme – les riches qui travaillent pour les pauvres.

Je jette un coup d'œil derrière moi, mais Alexander est déjà parti. J'ai comme l'impression qu'il m'évite. Mais il ne sait pas qu'en faisant ça, j'ai encore plus envie qu'il me trouve.

Victoria me lance mon sac à la figure et je soupire en me levant à mon tour. Je ne sais toujours pas si elle m'aime bien pour être honnête. Elle a le chic pour me lancer trois piques par minutes, mais lorsque je fais de même, elle ne s'énerve pas. Je crois que ça l'amuse. Elle a l'habitude de trainer avec deux pouffiasses sans caractères qui se laissent marcher dessus comme si elles étaient des paillassons Channel. Je n'ai jamais particulièrement détesté les petites pestes, je crois que j'ai même un petit faible pour elles. Mais ce que je déteste plus que tout au monde, ce sont les suiveuses. Les imbéciles sans aucun esprit critique ni caractère qui sont tellement mal dans leur peau qu'elles se sentent obliger d'attaquer les autres sur les choses les plus superficielles. Il y a les Blair Waldorf de ce monde, et il y a ces pestes de pseudo amies dont personne ne se souvient du nom, il y a une raison pour cela.

De mon côté, je pourrais détester Victoria. Elle est un peu comme un partenaire obsessif et toxique. Elle est toujours intéressée par ce que je fais, ou je vais, ce que je pense tout en me faisant bien comprendre qu'elle n'est pas d'accord. Elle aime me garder proche d'elle, comme si elle craignait que je me fasse d'autres amis dans cet internat où personne ne me ressemble. Mais je ne suis pas réellement venu à Brighton pour me faire des amis. J'avais prévu de passer cette année seule à me concentrer sur mon art. Une blonde égocentrique en plus ou pas, ça ne change pas grand-chose. Et comme je l'ai dit précédemment, j'ai toujours eu un faible pour les pestes, alors elle ne me dérange pas tant que ça.

- J'arrive, soufflé-je alors qu'elle tape sa montre cartier devant mon nez.

Un jour je vais lui voler cette montre et la vendre sur le marché noir.

Nous rejoignons ses abruties de copines devant le réfectoire et je remarque tout de suite Alexander adossé contre le mur. A chaque fois que je le vois, j'ai l'impression qu'il prend quelques centimètres. C'est aussi cette force tranquille qui émane de lui qui me perturbe. Là où je suis le feu, il serait la plus douce des eaux.

NOSTALGIA #2Where stories live. Discover now