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"Nous continuons de rouler," dis-je furtivement à Liam, entre les sièges, "c'est un ordre."

"Harry, c'est trois heures du matin." Déclara doucement Niall.

"Ta gueule," marmonnai-je distraitement, me penchant en arrière dans mon siège pour regarder attentivement à travers la vitre. C'était devenu plus difficile de voir la rue compte tenu de l'obscurité, même avec les lampadaires.
Mais je ne pouvais pas juste abandonner la tête basse. Non, pas avec Claire en danger - avec lui.
J'agrippai fermement mon arme sur mes genoux, serrant ma mâchoire en évitant de jurer à haute voix, même si je le voulais vraiment.

Je suis arrivé un instant trop tard, si j'avais quitté la maison juste quelques secondes plus tôt, je les aurais sauvées à temps.

"Est-ce que Zayn t'as dit quelque chose de nouveau ?" Demandai-je à Liam. Nous tenions deux de ses hommes, et je voulais les interroger mais partir à la recherche des filles était beaucoup plus important. Nous sommes tous montés dans la voiture dès que le van blanc avait tourné à l'angle, et nous avons essayé de les suivre, mais à partir du moment où nous avons passé l'angle, ils n'étaient plus là. Zayn était à la maison, gardant l'homme dans le sous-sol pour l'interroger.

Je voulais savoir qui était leur leader, et savoir diable qui il pensait être pour prendre ma girl.

"Ils n'ont encore rien dit." Me confia Niall avant de lire un message sur son téléphone. "Ecoute, Harry nous savons-"

"- il a déjà dit que nous continuons de rouler." Coupa Louis cette fois, ses yeux ne quittant jamais les vitres. Il fixait l'extérieur dans l'espoir de les trouver, cherchant et cherchant encore un signe de leur présence quelque part. Et quand il parlait, il sonnait ferme et cinglant - inquiet.

"Nous allons avoir besoin de sommeil pour penser clairement." Dit Liam d'un ton neutre. Putain. J'avais horreur de ça quand il avait raison. Mais ça n'avait pas d'importance. Ce qui comptait c'était que Claire était avec un bâtard qui l'avait prise, et je savais ce qu'il prévoyait de faire avec elle lorsque je l'avais vu la toucher devant moi. Il l'avait utilisée elle pour m'avoir, il savait que je l'avais vu la toucher, et il savait que je l'avais vu partir avec elle. C'était un putain de gâchis dans ma tête, je n'étais pas stupide, je savais comment la psychologie marchait. Mais c'était une putain de connerie parce que son business était entre moi et lui, ça n'avait rien à voir avec les filles. Il venait de frapper si bas pour m'avoir. Un putain de bâtard lâche. "Si nous continuons comme ça, nous n'allons jamais les retrouver".

"Et si elles ne sont même pas là ?" Demandai-je d'une voix rauque. "Et si ce connard les a juste amenées en dehors de la ville ? Huh ?" C'était une possibilité, excepté le fait que cet homme voulait prendre le pouvoir sur Cheshire. Cependant, ça aurait été intelligent pour lui d'avoir son propre entrepôt en dehors de Cheshire.

"Il ne ferait pas ça." Répondit Liam. "Il prévoit de rester, à moins que..."

Il se stoppa, laissant son idée planer dans l'air.

A moins qu'il a amené les filles en dehors de la ville pour que nous ne les retrouvions pas.

"Arrête la voiture," dis-je à travers mes dents.

"Pourquoi-"

"- arrête cette putain de voiture maintenant." Ma voix sortit dans un féroce grognement, et les pneus crissèrent, la voiture se pencha vers la droite dans un arrêt brutal. J'ouvris la porte avant même que les pneus ne soient immobiles, et je marchais dans la rue en prenant de grandes enjambées.

"Harry, mon pote, calme-toi." Appela Niall de la voiture, les portes s'ouvrirent et ils sortirent tous, me suivant. Nous n'avions aucune idée de quelle partie de la ville nous étions, mais ça ressemblait à un petit quartier.

Tous ce que je pouvais voir était la figure ombragée de Claire par la fenêtre, me regardant quand la camionnette prit fuite. J'avais été son dernier recours, son seul espoir, et j'avais échoué.

Et elle était partit.

Elle pourrait être morte maintenant... l'homme -peu importe quel était son putain de nom- pourrait l'avoir violée. Oh, je pouvais uniquement imaginer les terribles choses que son putain d'esprit psychotique avait pu lui faire subir, et toutes ces possibilités courraient dans tous les sens dans ma tête.

"Putain de merde," dis-je, m'asseyant sur le rebord de trottoir, posant mes coudes sur mes genoux en faisant courir mes mains à travers mes cheveux. J'avais laissé mon arme tomber mollement sur mes cuisses, je ne voulais pas m'en séparer.

Comment allions nous la retrouver ? C'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin, nous étions à peine en mesure de la retrouver ici, dans le Cheshire, alors comment diable allions-nous la retrouver si il l'avait amenée ailleurs ?

L'organisation cherchait des indices, eux aussi. Ils avaient regardé dans toute la maison après que les hommes se soient enfuis, essayant de rassembler les choses qui pourraient nous mettre sur une piste. Mais ils n'avaient rien trouvé, c'était comme si les hommes étaient venus et qu'ils avaient disparu par la suite, juste comme ça.

Putains de bâtards.

"Hey," Niall s'assit à côté de moi, sa main sur mon épaule, "nous allons la retrouver, Harry."

Comment pouvait-il en être sûr ?

Louis était étrangement silencieux, me regardant derrière Liam. Normalement il était celui qui me parlait comme ça quand des emmerdes arrivaient, mais je savais qu'il avait perdu Eleanor, lui aussi, alors il était évident qu'il était dans le même état que moi.

"Nous allons les retrouver," Corrigea Liam, lançant un regard à Louis, dont le visage n'avait pas changé. "Mais comme nous l'avons dit, nous avons besoin de repos. Et dès que nous nous réveillerons, nous allons essayer d'obtenir des informations de nos hottages, et nous allons vérifier si l'organisation à de nouvelles informations. Nous avons besoin de réfléchir avant d'agir."

J'étais fatigué, je le savais. Je pouvais le sentir jusqu'à mes os.

Mais je ne pouvais pas juste retourner à la maison et dormir en sachant que Claire était quelque part dehors... comment pourrai-je être capable de faire ça ? Je ne le pouvais pas.  Alors il n'y avait aucune raison de ne pas continuer.

Je devais continuer à la chercher.

"Allez," marmonnai-je, "inspectons un peu plus la ville, ouais ? Peut-être-"

"- Harry, non. Nous rentrons." Affirma Liam fermement, croisant ses bras sur sa poitrine. Je fis volte-face devant lui, mes yeux tournant pour rencontrer les siens.

"Est-ce que tu viens juste de me dire non à moi ?" Demandai-je silencieusement. "A ton leader ?"

"Oui, je l'ai fait." Répondis Liam. "T'es une épave, Harry. Et Niall et moi comprenons... tu es inquiet à en crever, n'est-ce pas ? Mais ton cerveau a besoin de repos, où tu vas être capable de ne rien faire demain. Claire a besoin que tu sois au top de ta forme pour qu'on la trouve."

J'allais lui répondre mais Louis me coupa, "Il a raison, mon pote. Retournons à la maison et reposons-nous." Ses yeux bleus me transpercèrent sous la lumière du lampadaire, je pouvais voir combien il était fatigué, et sa fatigue était mêlée à la préoccupation et la panique. Il savait exactement ce que je ressentais, mais il savait également que Liam avait raison. Et je le savais, moi aussi.

"Bien." Fini-je par répondre, plongeant mes mains dans mes poches. "Nous reviendrons. Mais je veux reprendre les recherches dès que nous nous réveillerons." Dis-je dans une respiration fébrile lorsque je fis mon chemin vers la voiture, et Louis et moi étions instantanément scotchés aux vitre de la voiture lorsque nous commençâmes à rouler.

J'espérais la voir assise sur le trottoir, pour voir ses cheveux auburn sous l'éclairage de la rue et dès qu'elle se mettrait à sourire, elle illuminerait mon monde entier de nouveau, comme elle l'avait fait auparavant.

Parce que maintenant, elle était partit, et j'étais de retour dans l'obscurité.

Où est-tu ?


***


La porte de la chambre s'ouvrit, laissant un faisceau de lumière se faufiler dans la pièce. J'étais couché dans le lit, regardant le plafond, mes yeux n'étaient pas fermés, et je n'avais aucune intention de les fermer.

Je fronçais un peu des sourcils, ne prenant pas la peine de regarder la porte. Si c'était Lottie, je ne savais pas comment j'allais réagir. La petite fille était intelligente, elle était traumatisée après ce qu'il s'était passé avec les hommes, même si elle ne savait pas ce qu'il s'était passé. Elle pouvait être sensible par moment, surtout quand elle se faisait engueulée. Je savais que la situation avait dû être terrifiante pour une personne de son âge.

"Harry."

Ce n'était pas Lottie, non, c'était Gemma. Je tournais la tête pour la regarder, ses cheveux bruns étaient tirés en arrière dans un chignon, et je ne pouvais pas tout à fait voir son visage car il faisait trop sombre dans la chambre.

Et puis les lumières s'allumèrent. Elle les avait allumées.

"Putain," grondai-je, cachant mes yeux, "éteins ces foutues lumières !"

"Je suis venue te parler." Sa voix était douce, et elle ignora mes mots et s'assit sur le bord de mon lit. Je remarquai qu'elle avait fermé la porte, donc dans un soupir, je m'assis à mon tour sur le bord du lit pour lui donner mon attention.

"A propos de quoi ?"

"Je n'étais pas là quand... c'est arrivé." Dit Gemma. "Mais j'en ai une petite idée, Zayn me l'a dit."

Je clignais des yeux, "Zayn te l'a dit ?" Je me rendis compte que tout le long, Zayn ne faisait pas partie du nouveau gang, et je ne me sentais pas coupable, et bien, après tout, que pouvais-je imaginer d'autre ? Il avait été mystérieux pendant les quelques dernières semaines, et je suppose que ça m'a fait ça, même si ce n'était pas une raison. D'ailleurs, ça ne changeait pas le fait qu'il avait presque tué Claire, et qu'il avait violé Perrie quand elle était inconsciente, putain de merde que c'était glauque.

Mais pourquoi Zayn avait parlé à Gemma, ma sœur cadette ? Je commençais à me sentir furieux, oh si ce salaud pensait oser la toucher-

"Il est dans un état pitoyable." Chuchota Gemma. "Mais je l'ai aidé à soigner... ses blessures, donc je pense qu'il va mieux."

"Ne te fais pas d'idées," dis-je sèchement, remarquant quelque chose dans ses yeux. Son regard
se modifia dans la surprise et la confusion. "Ne t'avise pas à te faire des idées, et ne lui parle plus de nouveau, tu m'entends ? Si tu le fais, je te jure que je vais-"

"-Harry, de quoi tu parles ?" Me coupa-t-elle, les yeux écarquillés. "Tu agis comme s'il était ton ennemi ou un truc dans le genre, il est ton meilleur ami, tu te souviens ? D'ailleurs, Lottie l'aime bien."

Putain de merde.

"Il est où ?" Je jetais les couvertures et me redressais, mes mains se serrant dans des poings. Je voyais rouge maintenant. "Où est cet enculé ?" Mon ton haussa un peu, faisant écho dans toute la pièce, et il me fallut un instant pour réaliser que Gemma avait saisi mes épaules dans une tentative de me rasseoir sur le lit.

"Harry, qu'est-ce qui ne va pas avec toi ?"

Putain, la pensée de voir Zayn poser son regard sur quelqu'un d'aussi innocent et pur que Lottie me rendait dingue, surtout depuis qu'elle était ma nièce.

"Je ne veux pas qu'il s'approche de Lottie," sifflai-je, "tu m'entends ? Toi non plus. Je le jure devant Dieu, Gemma, si je le vois regarder Lottie ou même toi, je vais le tuer."

"Pourquoi ?"

"Ne me pose pas de questions, il suffit d'écouter ce que je dis." Grondai-je, m'asseyant à contrecœur sur le lit en laissant échapper un profond soupir. Je pouvais encore voir Zayn regarder Lottie, je pouvais sentir ma tête s'enflammer, et je pouvais me rappeler de l'époque où j'étais rentré au moment où il avait ses mains autour de la gorge de Claire. Je pouvais me souvenir à quel point elle avait l'air terrifiée, elle avait vu la mort passer devant elle ce jour-là, et ça l'avait traumatisée. Zayn était l'un de mes hommes, je le savais, mais il était un gars plutôt compliqué.
J'étais celui qui l'avait pris sous mon aile, oui, parce que je savais qu'il était un fils de pute fort, je savais qu'il serait difficile de le garder sous contrôle, surtout quand Liam l'avait amené dans la salle de gym et qu'il y était resté pendant des heures juste à taper dans un sac de boxe. Je ne savais pas sa vie, et je m'en foutais carrément, tout ce qui m'interloquait était la façon dont il regardait Claire parfois. Ça m'énervait tellement, et le plus triste était que j'avais commencé à le remarquer que récemment.

Zayn avait un passé constitué de terribles choix, et j'en avais fait aussi, mais je n'en fais plus à présent.

"Fais-moi confiance sur ce point," ma voix était plus silencieuse, plus calme, et je rencontrais le regard de ma sœur, "d'accord ? Je le connais plus que toi."

Elle hésita un instant avant que son regard se durcisse, "je peux lui parler si je le veux."

Etait-elle sérieuse ?

"Gemma," avertis-je, rétrécissant mes yeux.

"Putain, je dois penser quoi de toi ?" Demanda brusquement Gemma. "C'est toi qui lui a fait ça, Harry. Tu as vu son visage ?"

"Je pensais qu'il était lié avec le nouveau gang." Répondis-je. "J'avais le droit d'essayer d'obtenir des informations."

"Et bien en voilà une de méthode." Dit-elle d'un ton sarcastique. "Battre quelqu'un jusqu'à ce
qu'il te dise ce dont tu as besoin ? Ça sonne un peu comme un tyran pour moi."

"Tu ne comprends rien," rétorquai-je. "Tu ne comprends pas, Gemma, et je ne veux pas que tu
comprennes. Laisse tomber."

"Bien, je laisse tomber. Mais ne compte pas sur moi pour faire ce que tu veux que je fasse, merde. Si je veux parler à quelqu'un, je le ferai." Elle hésita. "Tu sais la différence entre toi et Claire ? Claire essaie de son mieux pour voir le bon côté des gens, alors que toi tu ne vois rien d'autre que leurs fautes." Elle recula vers la porte, secouant la tête, visiblement déçue.

Quand je vis le regard dans ses yeux, je pouvais voir qu'elle avait peur, et quand j'essayais de parler, elle se précipita vers la porte et la referma derrière elle.

Eh bien, putain. Ça ne s'était pas très bien passé.

Mais comment pouvais-je réagir ? Elle était essentiellement venue ici pour me dire qu'elle avait joué l'infirmière avec le même salaud qui avait essayé de tuer ma girl, devais-je être fou de joie à ce sujet ?

Il avait presque étouffé Claire.

Je me penchais en arrière pour m'appuyer contre la tête de lit, passant une main dans mes cheveux. Je pouvais sentir mon corps commencer lentement à se calmer. Zayn était mon meilleur pote, pas vrai ? Il ne blesserait jamais ma propre famille, pas vrai ?

Et je ne pouvais pas vraiment blâmer Gemma pour se fâcher. Je pouvais dire que Zayn était plutôt horrible à regarder lorsque nous en avions presque terminé avec lui, avant d'être interrompus par le bruit des pleurs de Lottie. Mais elle ne comprenait juste pas ça, que toute cette douleur, avait été autrefois le monde dans lequel j'avais prospéré.

J'avais grandi là-dedans, et c'était ce que j'étais. Et personne, pas même Claire, pouvais changer la donne. Voilà pourquoi je devais rejoindre l'organisation plutôt que de chercher un autre job. Ce monde plein de dangers était la seule chose que je connaissais. Je m'y étais adapté comme il était, vivant dans un quartier normal, et je savais que je voulais seulement m'y adapté encore plus, mais changer de profession était comme changer de sang. Ça ne pouvait juste pas arriver.

Je sortis du lit et me précipitait hors de la pièce, descendant les escaliers. Je ne pouvais pas dormir dans la chambre, non, pas sans Claire. Je n'en étais pas capable.

Je trouvais Gemma assise sur le canapé avec le cadre photo de notre mère dans ses mains, et je marchais vers elle, heureux qu'elle ne me rejette pas. Son visage était neutre, elle ne m'offrit pas même un sourire, mais elle ne s'éloigna pas lorsque je m'assis à côté d'elle.

"Je suis désolé," ai-je marmonné, appuyant mes coudes sur mes genoux. "J'ai eu une rude journée..."

Ce fut un putain d'euphémisme.

"Je sais. Je suis désolée de t'avoir hurlé dessus." Murmura-t-elle en soupirant avant de replacer le cadre sur la table. Je le regardais, c'était tellement étrange, de voir la femme que j'avais seulement en souvenir, dans une photo et plus vieille. Je me souvenais de tout à propos d'elle, mais je me souvenais surtout de ce sourire. Ce n'était pas le genre de chose que l'on pouvait oublier. C'était impossible.

"Viens ici," murmurai-je, enveloppant mon bras autour d'elle en la tirant vers moi. Elle se pencha vers moi pour le lover dans mes bras. "Je veux juste vous protéger toi et Lottie, d'accord ?"

"Je sais," murmura-t-elle. "Je suis juste habituée à n'avoir... personne qui nous protège, tu sais ? Depuis que maman est morte... nous n'avions plus personne."

Même pas ton enfoiré d'ex petit-ami. Enfoiré.

"Eh bien, je suis ici maintenant." Dis-je. "Et je ne vais pas laisser quelque chose vous arriver." Ma gorge se serra, j'avais exactement dit la même chose à Claire et regardez ce qui lui est arrivé.

Je l'ai perdue.

"Tu vas la retrouver, Harry." Murmura fermement Gemma. "Je sais que tu vas la retrouver. Tu es borné comme pas possible. Je sais que tu ne vas jamais abandonner. Et Claire ne va jamais abandonner pour toi, elle non plus."

Ses paroles me frappèrent, et je pouvais sentir des putains de larmes brouiller ma vue, je savais que Claire faisait mal, je savais qu'elle était dans un monde de douleur. J'étais impuissant maintenant, vulnérable... et je n'étais pas habitué à ce sentiment. Il était étrange de penser qu'il y a quelque mois, je causais aux personnes des douleurs semblables, bien que pas autant extrême.

Mais parfois, vous ne pouviez pas protéger quelqu'un de tout, peu importe ce que vous pouviez faire.

***

"Nous n'avons rien." Dit Ed dès que nous commencions à descendre du trottoir. J'avais toujours mon arme avec moi, et tout le monde était dans la voiture lorsque nous sommes montés à notre tour.
Je jetais un regard en arrière pour voir les hommes de l'organisation avec Lottie et Gemma, au cas où il arriverait quelque chose d'autre. "Nous n'avons aucune piste, aucun indice, rien. Aujourd'hui, on y va à l'aveugle." Il semblait douteux, ce qui était inhabituel venant de lui puis ce qu'il semblait toujours savoir quoi faire, et cela me faisait chier parce que ça m'inquiétait.
Louis avait également une arme fixé dans ses mains. Je m'assis à côté de lui, et il rencontra mes yeux, ne m'offrant pas de sourire.

"C'est différent, huh ?" Demandai-je.

"Ça l'est." Dit-il.

Tenir une arme était différent maintenant. Vous saviez les séquelles que pouvait causer son pouvoir sur les gens et leur vie. Nous avions l'habitude de regarder les armes comme une sorte d'intimidation, et maintenant nous les utilisions comme simple protection. Comme tout, les armes avaient deux côtés, et malgré les croyances des peuples, la mort n'était pas de la faute aux armes, mais de la personne qui la tenait.

"Ramenons-les à la maison." Annonça Niall, me tapant durement sur l'épaule en m'envoyant un sourire encourageant. "Je suis sûre qu'elle a faim comme pas possible."

"C'est pas le moment, mon pote," murmura Liam.

Nous commençâmes à prendre la route, il était plus facile de voir l'extérieur maintenant qu'il faisait jour, et je me tendais dans mon siège quand je voyais des cheveux roux, mais ce n'était jamais la fille que je cherchais. Je pouvais presque dire que ce n'était pas Claire juste en observant le dos d'une fille.

Le trajet était totalement silencieux quand nous roulions, tout le monde était carrément tendu, on pouvait le sentir dans l'air.

Et le silence était si fort. Il hurlait.

"Que dit un fantôme au mur ?" Demanda doucement Louis, tout à coup, pour moi, ses yeux me regardèrent. Sa bouche se fissura dans en un sourire faible, et il me fallut un moment pour comprendre ce qu'il disait.

"Hey," répondis-je, incapable de retenir un sourire, "je suis juste de passage."

"Qu'est-ce qu'une assiette dit à l'autre ?" Demande Niall, nous suivant.

"Le déjeuner est pour moi." Louis et moi répondirent à l'unisson, et je dérivais mes yeux vers la fenêtre de la voiture qui commençait à ralentir. Nous étions dans le quartier commerçant où Claire et moi avions fait du shopping, et je doutais sérieusement que le gang pouvait se trouver ici.

... mais n'était-ce pas le déguisement parfait ?

D'avoir un entrepôt dans un endroit que les gens ne s'attendraient pas.

"Gare-toi en face de ce magasin," dis-je tout à coup, mon sourire pris la fuite et je plissais les yeux. Je gainais mon arme, heureux que personne ne m'interroge, même si Louis me lança un regard interrogateur. Je marmonnais, "Croyez-moi sur ce point, j'ai un drôle de sentiment." Je rencontrais les yeux de Zayn, et bien, un seul de ses yeux puis ce que l'autre était lourdement bandé. Curieusement, il ne se plaignait pas ou ne refusait pas de venir avec nous pour chercher Claire, il suivait derrière comme tout compagnon fidèle au poste, mais je n'allais pas le remercier. Surtout en sachant qu'il s'était approché de ma sœur et de ma nièce la veille.

Nous entrâmes dans le magasin général, celui où Claire et moi étions allés en premier, et une blonde, une adolescente certainement stagiaire travaillait ce jour-là, elle ne semblait même pas en phase avec son job, elle était trop concentrée sur son téléphone. Putain, quelqu'un pourrait venir ici avec un pistolet et sérieusement faire des dégâts, et ses yeux seraient toujours collés à ce petit écran.

"Mon pote," Murmura Ed, "Je pense qu'on devrait partir. Elle ne va pas être là."

Je me stoppais lorsque je vis l'affichage des bracelets, ceux que Claire avait regardé ce jour-là.

"Je veux juste m'arrêter autre part," murmurai-je, déglutissant en sortant du magasin. Les garçons me suivirent alors que nous traversions la rue, en direction de la bijouterie.

Je fus instantanément dans la section des colliers, et cela me fit penser à Claire de nouveau. Et mes yeux fixèrent les anneaux, avec leurs prix exorbitants, et je pris en flagrant délit Louis faire la même chose.

Il se racla la gorge, "Ce sont de belles bagues..."

"Elles le sont," Dis-je dans un raid hochement de tête.

"Qu'est-ce que tu penses du mariage ?" Demande négligemment Louis.

Je haussais les épaules, "Pas grand-chose, vraiment je ne vois pas l'utilité de se marier, nous ne devrions pas avoir besoin d'un prêtre pour nous dire que nous sommes officiellement ensemble."

"Eh bien, je pense que ce sont des sortes de deal." Répondit Louis. "Presque comme quand nous portions ces vestes, tu te souviens ?"

"Oui je suppose." Mes yeux dérivèrent vers le vieil homme assis au comptoir de la dernière fois. Sauf que cette fois, il me regardait bizarrement.

"Où est votre petite amie ?" Me demanda-t-il quand il attira mon attention. Il ne l'avait pas demandé de manière amicale, ses sourcils blancs étaient froncés.

"Je suis à sa recherche." Marmonnai-je tranquillement au cas où quelqu'un serait proche de nous. Pour une raison quelconque, je vis quelque chose dans ses yeux. Il savait quelque chose que je ne savais pas, donc je m'approchais lentement du comptoir et me penchais vers lui pour le regarder droit dans les yeux. "Avez-vous vu quelque chose de suspect ?"

"Je l'ai vue hier," répondit-il, sa voix maintenant légèrement tremblante.
Putain de merde.

"Où l'avez-vous vue ?"

"Je l'ai vue avec quelques hommes et une autre fille." L'homme répondit tranquillement. "Je pensais qu'il était étrange parce qu'elle avait l'air effrayée, et ses mains étaient liées dans son dos." Ma mâchoire se serra dans la fureur des détails qu'il me donnait, mais je me mordis la langue et restais silencieux pour l'entendre. "Elle était dans un van, et ces hommes l'ont amenée dans ce magasin."

"Ce magasin ?" Je suivis son doigt mince et vis le magasin général dont nous venions juste de sortir. Pourquoi auraient-ils amené les filles là-bas ?

Etait-ce là où elle était ?

"Êtes-vous sûr que c'était elle ?" Je ne pouvais pas cacher l'espoir dans ma voix, et mon corps entier était nourrit d'adrénaline à nouveau à partir de la simple idée d'enfin savoir où elle était.

"C'était elle." Confirma l'homme. "Ça serait difficile de la confondre. Monsieur, est-ce qu'il y a quelque chose ?"

"Non, rien de mal" Dis-je avec raideur. "Tout le monde va juste bien aller." Je me tournais pour donner un regard à Ed, et ils étaient tous derrière moi, ils avaient entendu la conversation, et le visage de Louis se réveilla d'un seul coup, ses yeux se rivant vers le magasin indiqué.

Elle était là.

Si elle était vivante.

"Allez," dis-je aux garçons, bien que mes mains touchèrent l'argent froid du pistolet, "nous allons entrer dans cette boutique." Ils commencèrent à se diriger vers le magasin, et je jetais un regard au vieil homme, agitant mollement ma main vers lui en lui donnant un sourire reconnaissant. Il ne savait pas combien il venait de m'aider, combien il venait d'aidé Claire.

"Nous arrivons, Claire."

Twisted 1 et 2Where stories live. Discover now