Mystère par @datsinkartsy

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La chaleur étouffante de l'été comprimait mes poumons et m'enserrait la gorge. Le soleil se couchait couvrant le firmament d'étoiles et peignant le ciel de ses nuances si particulière d'orange, de rouge, de bleu et de violet. La lune elle aussi semblait s'éveiller, se dressant haute et fière dans les cieux comme une déesse veillant à la sécurité de ses enfants, régnant en maître depuis son céleste séjour. Le feu crépitait joyeusement, les bouteilles d'alcool passaient de mains en mains, tantôt remplies, tantôt vides. Vidant nos maux, remplissant nos têtes de pensées incompréhensibles et de chants joyeux entonnés en cœur. Pourtant ce soir là, mon cœur opprimé et ma gorge nouée n'étaient pas dû à l'été. Je regardais les vagues s'écraser avec douceur sur le sable encore chaud que des centaines de gens avaient dû piétiner au fil de la journée. Pourtant il n'y en avait aucune trace de ces gens. De ces pas. De ces promesses. De ces liens.

Je me laissais tombée en arrière sur la dune, mes cheveux s'évadant autour de moi comme une nature indomptable qui aurait reprit ses droits. Mes yeux rencontrèrent d'autre, deux orbes sombres et accueillantes. Il ne posa aucunes questions, il se laissa simplement tombé à coté de moi, son odeur chatouillant mes narines. Un mélange d'herbe fraîchement coupé et de sueur.

« Tu vas bien ? » demanda-t-il finalement en scrutant mon visage. Son regard effleura tout d'abord mes yeux, puis l'arrête de mon nez avant de glisser le long de ma joue tachée de son, comme l'aurait fait une larme solitaire.

« Il y a une différence entre étreindre et restreindre. » répondis-je au bout d'un moment. Il sembla réfléchir, son regard figé sur les vagues. Je détaillais alors à mon tour son visage ; deux orbes vertes sur lesquelles tombaient quelques mèches de cheveux brunes, de hautes pommettes et une plaque métallique autour de son cou qui reflétait un éclat argenté.

« Il y a une similitude pourtant. Tout deux sont fait par amour. »

« Ce n'est pas de l'amour, c'est juste.. »

« Quelque chose de stupide ? Ca se voit que tu viens de te faire larguer. »

« Autant que ça ? »

« C'est même écrit au marqueur noir sur ton front. »

Mon soupire s'évanouit dans l'air comprimant mes poumons un petit peu plus. Anxieusement je jouais inconsciemment avec la chaîne de mon médaillon. C'était Lucas qui me l'avait offert pour mon anniversaire, et même si ça semblait assez ringard je l'avais toujours gardé avec moi. Je la lâchais finalement, traçant des formes incertaines dans le sable entre nous.

« Tu es en terminale non ? » demandais-je finalement relevant mes yeux vers les siens. Il ne me regardait pas.

« Ouais. » Je continuais mes dessins.

Sans m'en apercevoir j'avais dessiné deux yeux, deux yeux qui me fixaient à travers la nuit. Deux yeux que je ne connaissais que trop bien. Je passais mes doigts pour effacer ce que je venais de tracer, ramenant mes genoux vers moi. Soudain il approcha son visage du miens, attrapant mon médaillon et le faisant rouler entre ses doigts.

« Est-ce que tu veux te venger ? » murmura-t-il en relevant son regard vers le miens. Avec cet air narquois, il ressemblait presque à un chat imprévisible.

« Oui. Mais pas que de lui, j'ai plusieurs personnes qui me posent problème. » finis-je par dire au bout d'un moment. Il lâcha mon médaillon.

« Alors lève toi, on a pas mal de boulot cette nuit tous les deux. »

« Tous les deux ? »

« Je serai ton complice pour cette nuit. » dit-il un sourire se dessinant au coin de ses lèvres.

Et c'est comme ça qu'abandonnant mes incertitudes, je suivis ce chat noir se faufilant avec ses grands yeux verts emplis de mystères à travers les lampadaires bordants la route de la plage de West River

datsinkartsy

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