D'illusions en illusions
Entre nous, le rouge et le blanc,
Se mélangent depuis trop longtemps.
Et par cet admirable amour,
Devait venir cet heureux jour.
Il fallait à tout prix jeter le deuil,
Et lui demander de m'épouser.
Car, comme toutes les merveilles,
Cette beauté méritait d'être honorée.
Bien installés devant la scène,
Les invités se donnaient la peine,
De mettre sur leurs beaux visages,
Un sourire de me voir enfin tourner la page.
Soudain, une agitante remarque :
L'élue n'y était toujours pas.
Vite, l'inquiétude me tendit le bras,
Mais je restais plutôt arnaque.
Puis, je vis sa silhouette,
Vêtue de sa robe blanche, si chouette !
Je le savais!, me rassurai-je,
Je suis son «vert pâturage» !
Pas après pas, je l'admirais,
Son doux regard me pénétrait,
Pour me chanter son humilité,
Alors, tout doute s'est dissipé.
Maintenant, en face de moi,
L'avenir s'annonçait bien bel,
Devant la foi, devant la loi,
Nous allions faire l'essentiel.
Le prêtre me questionna :
«Pour toujours, tu la chériras?»
Avec amour, je répliquai,
Mais c'est moi qui l'ai demandé !
La salle riait de ma réplique,
Jugée de radicale, mais romantique.
Et oui ! Devant l'assemblé et le curé,
Prêt à tout endurer, j'ai juré.
La même question était à elle,
Elle mit sa tête en italique.
Et trop abaissées sur la prunelle,
Ses paupières devinrent mélancoliques.
Après un long regard criminel,
Enfin, elle cracha le morceau.
Avec un "désolée", elle enfonça le couteau,
En moi, pour une blessure éternelle.
Ébloui par cette réponse surprenante,
Ma pauvre chair devint brulante.
Des chuchotements hantèrent la salle,
Pour commenter cet événement fatal.
Au lieu de «bonne vie à deux!»,
Une multitude de «bon courage!».
Un par un, le public me quitta dans ma cage,
Triste, désemparé et honteux.
Ce fût alors que j'ai compris,
Que son retard était un signe,
De ma confiance, elle était indigne,
Que la vérité sorte de son puit.
Tuer, tromper ou maltraiter,
Qu'importe ! Du moment que je me venge,
De m'être ainsi fait scandalisé,
Par celle que je croyais être mon ange.
D'illusions en illusions,
Je continue mon chemin, pas à pas.
La vie ne fait que ce don,
Car, plus tard, une autre viendra.
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Échos de consciences inconnues
Poetryrecueil participatif d'écrits libres "les pensées tournent, les mots dansent, et sur ce rythme furieux les esprits inconnus partagent les échos de leurs nouveaux maux"
