MIS MANOS
Mis manos
Tú
Mis manos
écrit dans ma langue presque d'enfant,
comme ça
m'est venu,
presque dans ma langue,
parce que tu étais là à côté
et que tu parlais
à moi
et qu'on parlait
et moi je voulais toucher ta main,
non trop simple, trop facile,
je voulais que tu,
ah! je voulais que tu,
l'impossible désir,
je voulais que tu poses,
que tu poses ta main sur ma main
posée sur la table
presque devant toi
et tu n'as pas fait le geste
attendu,
bien sûr,
je voulais que tu,
impossible désir,
et maintenant j'y repense,
je me souviens, ça me revient dans l'imaginaire
qui taraude et qui ressasse.
Mes mains
Toi
Mes mains.
Qu'une main se pose sur ma main
et je meurs, je peux mourir je veux dire, ce sera fait.
Mes mains
Toi
Mes mains
dans mon souvenir tout était dit, écrit.
Et tout est dit.
Toi toute entière dans ta main posée,
non posée,
et moi l'attente comme un guerrier,
sentinelle patiente.
Et maintenant moi
caché dans un coin
chaque jour pleure,
un garçon ça pleure pas,
mais besoin chaque jour un moment
que ça coule en larmes
pour après mieux mordre la vie
à pleines dents
dedans la vie mordre,
quand on a le souffle court
et cette grande fatigue,
maintenant.
Mes mains
Toi
Mes mains.
Alors j'écris, écris.
Car les mots disent
tout, peuvent tout
dire,
sauf le réel,
ce combat,
entre le dedans et le dehors.
Entre mes mains et toi.
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Échos de consciences inconnues
Poetryrecueil participatif d'écrits libres "les pensées tournent, les mots dansent, et sur ce rythme furieux les esprits inconnus partagent les échos de leurs nouveaux maux"