Juste un client. [TERMINÉ]

Chapitre 8.

-" Juvia ?"
-" ..."
-" Juvia !" cria soudain la voix qui tira la bleue de son sommeil.

Elle fut d'abord surprise de se réveiller dans des bras inconnus, dans SES bras, puis se remémora le début de la soirée. Elle jeta un oeil à l'horloge sur le mur : 9 heures et demie. Ils avaient dormi un peu plus d'une heure et le brun semblait avoit déssaoulé.

-" On retourne au salon ?" demanda-t-il, déjà sorti du lit.
-" Oui ..."

Juvia remit rapidement ses cheveux en place et épousseta sa robe. Puis, elle suivit Gray à l'extérieur de la chambre. Le salon était plongé dans l'obscurité, tout le monde dansait le slow excepté ceux qui étaient sur le canapé, solitaires et ceux qui étaient adossés au mur. La jeune fille sentit son poignet se faire serrer et se fit entraîner à l'extérieur où le froid mordit sa peau blanche.

-" Ga-Gajeel-kun ?" s'étonna la bleue.
-" T'étais où ?! Je t'ai cherché partout !"
-" Je ... Avec Gray-sama." bégaya-t-elle.
-" Oui d'accord, mais où ?!"
-" Ben ... Dans une chambre d'ami."
-" Oh, me dis pas que vous ... ?"
-" Non ! Il était saoul à cause du concours et il ... enfin on s'est endormis, c'est tout."
-" Hm. Mais fais gaffe, ne vas pas t'empêtrer dans de sales histoires."
-" Non, non, ne t'inquiète pas." lui assura la bleue.

Gajeel soupira et rentra, laissant Juvia seule dehors. Elle grelottait de froid, mais préférait s'isoler et réfléchir à ce qu'il venait de se passer. Son cœur battait encore la chamade et tambourinait dans sa poitrine. Gray et elle avaient dormi ensembles ? Après tout, il avait bu ... Mais peut-être qu'il avait de petits sentiments pour la jeune femme, du moins c'est ce qu'elle espérait. Elle se laissa glisser le long du mur et s'assit, genoux contre la poitrine, ses bras entourant ceux-ci. Elle plongea sa tête entre ses genoux et sa poitrine, se laissant le temps de se remettre de ce moment. Un petit sourire se dessina sur son visage rougi par le froid en pensant à ses bras musclés et protecteurs entourant ses épaules ...

-" Tu pleures ?" demanda soudain une voix familière.

Juvia releva la tête. Décidément, ils étaient destinés à passer cette soirée ensemble. Cette perspective lui arracha un sourire.

-" Non non, je réfléchissais." assura-t-elle.
-" En position foetale ?" ricana l'autre.
-" J'ai froid."
-" Gamine. On ne t'a jamais appris à rentrer quand tu as froid ? Tu vas être malade."
-" On ne vous a jamais appris à ne pas abuser de l'alcool ?" répondit la bleue du tac au tac avec un sourire angélique.
-" Tu marques un point ..."

Juvia esquissa un sourire satisfait. Elle avait enfin réussi à répondre quelque chose de plus intelligent que lui.

-" N'empêche, tu devrais rentrer." insista Gray.
-" Et si je n'ai pas envie ?"
-" Et bien je vais devoir sévir." dit-il avec un sourire en coin qui fit fondre Juvia.

Il s'accroupit, face à elle et la regarda dans le blanc des yeux.

-" T'as vraiment envie d'être malade ?" demanda-t-il.
-" Pas plus que ça."
-" Alors rentre au chaud."
-" Non."
-" Non ?"
-" Exactement."
-" Je vais me fâcher." dit-il en souriant.
-" Allez-y." répondit Juvia avec le même sourire.
-" Tu n'aimerais pas que je me fâche, Juvia ?"
-" Pourquoi ? Vous avez peur de le faire ?"
-" Non."
-" Alors faites-le."

Le visage du brun s'approcha lentement de celui de Juvia qui se mit à rougir comme jamais elle n'a rougi. Elle ne tenait plus en place, mais réussit à se contenir. Gray se mit à serrer les poignets de la jeune femme et approcha sa bouche de son oreille, puis lui murmura.

-" Rentre, ou je t'aide."

La bleue fit un grand sourire et secoua la tête.

-" Et bien, aidez-moi."
-" Alors lève-toi." ordonna-t-il.

Juvia obéit, ses poignets toujours retenus prisonniers par le jeune homme, debout lui aussi. Il la poussa à l'intérieur ou personne ne fit attention à eux et la fit s'asseoir sur le canapé.

-" Pouvez-vous me lâcher ?" demanda Juvia.
-" Et si j'ai pas envie ?" la nargua-t-il.
-" Ça risque de poser problème autant à vous qu'à moi."
-" Peut-être Juvia, peut-être."

La jeune femme gonfla les joues. Même si elle était aux anges suite à ce "retournement de situation", elle souhaitait tout de même bouger comme elle le voulait. Mais Gray semblait ne pas être de cet avis. Il devait encore être sous les effets de l'alcool ... La bleue réfléchit alors à la meilleure manière d'être enfin libre.

-" Hem ... Gray-sama ? J'ai .. envie d'aller aux toilettes." mentit-elle.

En soupirant le brun se leva et aida Juvia à se lever par la même occasion.

-" Vous pouvez me lâchez, vous savez ..." dit-elle avec une moue.
-" J'suis pas sûr de pouvoir te faire confiance, vois-tu ?"
-" Mais je vous promet que je reviendrai !"
-" Bon, soit. Vas-y."

Il la lâcha et la jeune femme soupira de soulagement en sentant ses poignets libres. Elle se dirigea vers le couloir et ouvrit la première porte qu'elle vit. Celle-ci était décorée d'une petite bouée de sauvetage bleue et blanche. Ça devait être ici. Une fois entrée, elle referma la porte derrière elle et se laissa glisser pour s'asseoir par terre, comme à l'extérieur. Elle n'avait même pas pris la peine d'allumer la lumière. Elle pensait. Elle pensait que cette fête d'anniversaire commençait à devenir trop alcoolisée et que si personne ne faisait rien, cela pouvait dégénérer.
Malheureusement, elle avait promis à Gray de revenir le voir, mais elle n'avait qu'une envie, rentrer chez elle. Elle prit une grande inspiration, se leva et sortit des toilettes.
Elle retourna dans le salon et balaya la pièce du regard pour trouver le jeune homme. Elle le vit entrain de parler avec Gajeel.
Discrètement, elle s'approcha et se plaça à côté de Gray.

-" Ça y est ?" demanda-t-il avec son habituel air blasé.
-" Oui."

Gajeel les regardait tour à tour, sans vraiment comprendre. Il esquissa un sourire, puis déclara :

-" Bon je vais vous laisser hein !"

Il tourna les talons, laissant Gray et Juvia face à face.

-" Bon, je reviens je vais fumer une clope. Tu RESTE ici. Ok ?"
-" Oui oui ... Mais vous savez vous n'avez pas d'ordre à me donner."
-" Avoue... t'y prends goût."

Il fit un petit sourire qui fit craquer Juvia et sortit. Elle y prenait goût ? Non, non. Elle n'avait pas l'habitude de se faire traîter de la sorte. On l'ignorait, on se moquait d'elle, mais on ne lui ordonnait rien. De quel droit se permettait-il de le faire ? Elle soupira et se laissa tomber sur le canapé.

Et si c'était vrai ? Si elle y prenait goût ? Si ce petit piège qui venait de se refermer sur elle la ravissait ?