Chapitre 17.

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L'effroi ayant à présent emparé l'esprit de Juvia, celle-ci était assise sur le canapé. Ses yeux bleus étaient vitreux, ses mains liées comme pour exprimer une prière silencieuse. Non, la jeune fille ne pleurait pas. Elle n'en avait pas la force.
Gray, quant à lui, alla passer sa rage sur le balcon et livra sa souffrance à la cigarette. La nicotine s'avérait une nouvelle fois être un calmant efficace pour le jeune homme. Voir Juvia s'effondrer l'avait anéanti de l'intérieur.

Interrompant toutes ses pensées, la bleue alla rejoindre Gray sur le balcon. Ni l'un ni l'autre n'osaient prendre la parole. Pourtant, Juvia avait pris sa décision.

-" Gray-sama ?" demanda-t-elle enfin.

Le brun tourna ses yeux encore mouillés vers la jeune fille.

-" J'ai bien réfléchi et ..." Elle marqua une pause. "J'ai décidé de profiter des derniers jours de ma vie avec vous, avec toi. Toute mon existence, je l'ai passée à me mettre des barrières. Maintenant, je veux vivre comme personne ne se l'est jamais permis. Je veux manger sans compter, rire à en pleurer, courrir à m'en arracher les jambes. Je veux vivre, Gray-sama."

Suite à ce discours, le brun demeura fort surpris et entrouvrit la bouche. D'un revers de manche, il essuya ses larmes et fixa un moment Juvia avec incompréhension.

-" Tu me surprendras toujours, Juvia." dit-il simplement avant d'esquisser un faible sourire "Mais c'est d'accord. Je vais te montrer ce que c'est que de vivre insouciant !"

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Le froid mordait la peau blanche de Juvia. Pour la première fois depuis longtemps, elle se trouvait face à l'immensité océane. Ce grand bleu qui l'avait toujours inspirée, cette étendue qui la fascinait. Elle était là, devant elle. La plage était vide. Mais qui aurait l'idée de venir se baigner en plein mois de février ? La bleue lança un regard hésitant à Gray.

-" On y va ?"
-" Je t'attends."

Celui-ci avait enlevé ses vêtements et était en boxer.

-" Tu es sûre que tu ne veux pas enlever tes vêtements ? Tu vas les mouiller ..."
-" Qui s'en soucie ?" répondit la jeune femme en souriant.
-" Tu devrais."

Pour toute réponse, Juvia se mit à courir vers l'eau gelée. Elle était frigorifiée, mais elle n'en n'avait rien à faire. Elle voulait relâcher toute cette angoisse, toute cette peur. Elle fut vite rejointe par Gray.

-" Tu sais quoi Juvia ?"
-" Non ?"
-" Tu devrais crier. Crier toute ta rancœur, ta tristesse, ta haine."

Un instant, la jeune femme demeura surprise. Mais elle hocha la tête et cria à plein poumons de sa voix aigue. Le bruit des vagues se joignaient à elle et bientôt, le brun se mit à crier à son tour.
De loin, on pouvait les prendre pour des fous à se baigner dans l'eau gelée et à hurler. Mais à cet instant, pour Juvia, il n'y avait plus qu'eux deux. Peu importait le monde extérieur, puisqu'elle allait bientôt le quitter. Bientôt, son cri se mua en sanglots et la bleue se mit à pleurer sa détresse.
C'est à cet instant qu'une chaleur inattendue vint réchauffer son cœur. Les bras de Gray l'entouraient, et comme si sa vie en dépendait, elle se mit à serrer l'homme qu'elle aimait très fort contre elle. Aussi fort que lui la serrait contre lui. L'eau les aspergeait, mais ils s'en fichaient : ils étaient heureux.

Sans prévenir, le brun posa ses mains froides sur les joues de Juvia et déposa ses lèvres sur les siennes. La bleue, prise d'un élan d'affection, entrouvrit la bouche pour inviter la langue de son aimé à rencontrer la sienne. Contrairement au baiser fait plus tôt dans la journée, celui-ci était doux, tendre, passionné. La jeune femme fondait dans les bras de Gray, et ses jambes menaçaient de lâcher. Pourtant, elle voulait tenir encore. Elle ne voulait pas mettre fin à cet instant de bonheur. Ce fut tout de même Gray qui y mit fin en se reculant un peu.

-" Respire, Juvia."

En effet, la bleue sentait une douleur atroce dans ses poumons. L'air lui manquait et elle commençait à suffoquer.
Au moment où elle allait perdre connaissance, Gray la souleva pour la porter sur son dos et l'ammener sur la plage.

-" Ça va aller." répétait-il en boucle.

Peu à peu, la jeune fille reprenait un peu d'air. Elle commençait à avoir une respiration un peu plus régulière et ses joues reprirent des couleurs.

-" Désolé." fit le brun. "J'aurai dû te laisser respirer ..."
-" Non ... c'était ... parfait." avoua Juvia en rougissant.
-" Parfait ?" sourit Gray.
-" Oui. Ne souris pas comme ça !"

Tous deux eurent un petit rire amusé, puis le jeune homme reposa Juvia. Il se plaça face à elle et la regarda dans les yeux, l'air plus sérieux.

-" Écoute ... Je ne sais pas quel genre de sorcellerie tu utilises mais , je ne sais pas ... Quand je suis avec toi, j'ai toujours envie de sourire, de te prendre dans mes bras, de t'embrasser, de te ... Enfin t'as compris !" Il rit doucement, puis reprit. "J'ai l'impression que pour toi je pourrai faire n'importe quoi et putain, quand je te vois comme ça j'ai le cœur qui bat ... J'comprends pas."

Partagée entre l'hystérie et la surprise, Juvia se contenta de rougir, puis répondit d'une petite voix.

-" C'est l'amour, non ?"

Gray ne répondit pas et se contenta de hausser les épaules en fixant les vagues.

-" En tout cas, moi je t'aime." annonça Juvia en baissant la tête.

Cette déclaration fit sursauter le brun qui regarda Juvia d'un air plus doux, plus attendri.

-" Tu m'aimes ?"

La jeune femme hocha doucement la tête.

-" Oui, depuis le début. J'ai essayé de te le dire, mais à chaque fois je n'y arrivais pas."

Gray s'approcha lentement de la bleue. Il lui tendit une main, que Juvia accepta. Sans prononcer un mot, il l'attira contre elle et la serra dans ses bras. Le silence n'était brisé que par le choc des vagues sur l'eau et le vent glacial.

-" Juvia, je crois que je t'aime aussi."

Une nouvelle fois, les deux amants échangèrent un baiser passionné, plein d'amour. Pour la bleutée, rien ne pouvait être plus beau que ce moment. L'homme qu'elle aimait était en train de l'embrasser.

Gray se recula pour la laisser respirer, et découvrit ses lèvres violettes à cause du froid, ses cheveux dégoulinants et ses vêtements moulant son corps. Il se mordit la lèvre, captivé par cette vue fascinante.

-" Tu as froid bébé ? Ne t'en fais pas, je vais te réchauffer. Prépare tes poumons ma belle."

À ces mots, le brun embrassa langoureusement Juvia, et entreprit de lui faire découvrir la "première fois" ...

Juste un client. [TERMINÉ]Where stories live. Discover now