Chapitre 64

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On arriva chez elle. On monta directement dans sa chambre.

"Dis toi juste que si je te pardonne c'est parce que j'suis amoureux de toi. lui dis-je juste avant de plaqué pour une bonne heure mes lèvres contre les siennes."

*PDV SEB*

Je profitais pleinement de ce chaleureux échange de salive jusqu'au moment où elle me repoussa.

"Stop. dit-elle.

- Quoi stop?

- On n'est pas là pour ça...

- Ouais mais si tu gagnes on ne se verra plus et t'auras plus jamais l'occasion de profiter de mon putain de corps d'Apollon."

Elle me fixa puis rit.

"Ça va les chevilles? me demanda t-elle.

- Oui et toi?

- Ta gueule. Bref je suis sérieuse. On n'est pas là pour ça.

- T'essaye de me repousser mais c'est trop tard. dis-je alors qu'elle était déjà entrain de s'éloigner. On s'est embrassé une fois et tu voudras une deuxième, puis une troisième."

Elle ne se retourna pas et continua d'avancer comme si de rien était. Je souris. Les filles font toutes genres elles s'en battent les couilles mais au fond c'est tout le contraire.

*PDV JADE*

Je rentrai enfin à Paris. Je fus inondée de messages, de notifications et autres sur mon téléphone. Mais un d'entre eux m'attira l'attention, celui de Thomas:

"J'espère que tes vacances se passent bien. Étrangement je pense à toi et je me dis que je te préférais largement auprès de moi."

J'étais extrêmement surprise de ce message, Thomas et moi, on avait plutôt mal fini à la fin de l'année. Mais ce n'est pas pour autant qu'il ne m'attirait plus. Je lui répondis simplement que je venais de rentrer et que mes vacances s'étaient bien passées. Je n'osais pas répondre à la seconde partie de son message.

Le lendemain, il voulut qu'on se voit pour quelque chose de soi-disant important. À mon avis il voulait juste me voir.

*PDV THOMAS*

Aujourd'hui j'avais trouvé le courage de tout lui dire. Pas le fait que je sois un fou psychopathe et que je m'en vais souvent sur une autre planète, mais que je vais bientôt mourir. Normalement on prend rendez-vous avec des gens proches pour leur annoncer un truc pareil. Mais elle, Jade, je ne sais pas, j'avais envie et besoin de lui dire. On avait pris rendez-vous à un café. Elle était silencieuse et moi aussi d'ailleurs. Je ne savais pas trop par où commencer.

"Alors t'as fait quoi pendant le mois de juillet? lui demandai-je légèrement gêné.

- Je suis allée en colo. me répondit elle avec une froideur glaciale.

- Ah, c'était bien?

- Oui."

J'hauchai la tête et le silence repris le dessus. Je ne sais pas si je la saoulais ou si elle me détestais vraiment mais en tout cas elle n'avait vraiment pas envie d'être là avec moi. Je me rendis compte alors que ça faisait une bonne dizaine de minutes que je la fixais.

"Ça suffit Thomas. Qu'est ce que tu voulais? me dit elle en perdant patience.

- Je ne pourrai plus jamais aller dans un café comme celui-ci.

- Quoi?

- Je ne pourrai plus jamais aller marcher le long de la Seine.

- À quoi tu joues?

- Je ne pourrai plus jamais contempler du haut du toit la tour Eiffel entourée de cette ville scintillante. Je ne pourrai plus jamais prendre une douche. Je ne pourrai plus jamais lire mes bouquins préférés. Je ne pourrai plus jamais chanter, ni jouer de la guitare. Je ne pourrai plus jamais être là assis en face de toi dans ce putain de café pourri et te regarder fixement en silence pendant une heure sans savoir trop quoi te dire. Je ne pourrai plus jamais t'aimer et te le cacher, non, ME le cacher de toute mes forces possibles. Je ne pourrai plus jamais prendre tes mains toutes froides et me dire que j'aurai du agir autrement. Je ne pourrai plus jamais caché à mes amis que j'ai un cancer incurable et qu'une fois qu'il aura atteint le point maximale, je ne pourrai plus jamais me réveiller le matin."

Elle me regarda choquée, les sourcils froncés.

"Quoi...? Tu vas mourir...?

- Il me reste peu de temps à vivre.

- Mais pourquoi tu n'as rien dit plutôt!?

- Je ne sais pas."

Elle regarda par la fenêtre. Je pus voir à travers ses yeux brillant qu'elle se retenait de pleurer. Je la fixais, j'étais heureux. Je posai doucement ma main sur la sienne. Elle me regarda surprise. Je lui souris.

"Comment tu peux sourire? me demanda t-elle en retirant sa main.

- Tu préfères que je pleure sur mon sort?

- Je préfère que tu ne meurs pas tout simplement."

Ça me fit de nouveau sourire.

"Mais pourquoi tu souris!? s'enerva t-elle.

- Il n'y a que maintenant que tu sais que je vais mourir que tu me portes un minimum d'affection. Voilà ce qui me fais sourire.

- Thomas.

- Dis moi.

- Même si on ne dirait pas, je tiens à toi."

Une chaleur agréable envahit toute l'étendue de mon corps. C'est la première fois que je me sens bien depuis un moment. Même si on ne fait rien de spécial, juste le fait qu'elle soit là avec moi me rend heureux. Et ça elle ne le saura jamais.

*PDV JADE*

Je ne savais plus quoi faire ni quoi dire. J'avais l'impression que c'était un rêve et que j'allais me réveiller d'ici quelques minutes. Mais non, il était réellement en face de moi et il allait vraiment mourir. Il n'a pas le droit, entre nous y'a encore rien eu. Il peut pas partir comme ça je refuse. Je me levai d'un coup. Il me regarda surpris.

"Emmène moi chez toi. dis-je.

- Pardon? dit-il encore plus choqué.

- Mais pas pour ce que tu crois idiot! dis-je en riant légèrement.

- Ya mes parents. dit-il en se levant à son tour.

- Pas grave."

Je lui attrapai la main et le tirai à la sortie du café. C'était la première fois qu'on se prenait la main. Ou alors c'était la première fois qu'on se touchait. Du moins je me rappelle pas de la fois où on s'est déjà touché. Mon coeur s'affolait d'excitation. J'avais envie de faire la fête, de faire n'importe quoi avec lui. On était assis à l'arrêt de bus.

"Tu vas m'aider à faire des choses illégales? me demanda t'il.

- Avec plaisir!

- Tu iras en prison à ma place.

- Qui t'as dit qu'on se fera prendre?"

Il rit.

"Attention je parle à une professionnelle. dit-il sur le ton de l'ironie.

- Mais oui qu'est ce que tu croyais.

- Rien cette figure de grosse thug te convient parfaitement."

Je ris.

"Non bref maintenant tu vas tout me dire. Tout les mensonges à cause de ta maladie. dis-je.

- Ça prendrait toute la nuit.

- Tant mieux, je dors chez toi.

- J'aime bien la meuf elle s'invite toute seule. dit-il en riant."

Le bus arriva enfin après vingt minutes d'attente.

Tome 1: "Si seulement"Where stories live. Discover now