Chapitre 65

1.1K 80 2
                                    

On se mit debout en se tenant à la barre.

"T'aurais pas dis non de toute façon. dis-je en souriant."

Il me regarda dans les yeux. Puis il sourit.

"Quoi? dis-je.

- Pourquoi on n'avait pas ce genre de relation avant?

- Je ne sais pas, c'est bizarre quand même.

- Oui."

Le bus fraina d'un coup et je fus projeté contre lui. Il m'attrapa dans ses bras musclés et je restai pendant un instant paralysée. Je ne savais pas si rester ainsi ou me retirer. Je choisis la première option. Le reste du trajet se fit en silence. Comme si le fait qu'on ce soit une nouvelle fois touché nous ai coupé la parole. On arriva enfin devant chez lui.

"Qu'est ce que tu veux faire? me demanda t'il.

- Entrons et je te dirai."

Il soupira puis inséra la clé dans la cerure. À peine la porte ouverte, j'entendis sa mère crier en demandant si c'était lui qui venait d'entrer. Ils me présenta à ses parents qui furent apparemment choqués de me voir ici et ensuite on se rendit dans sa chambre. Une grande chambre avec un petit côté fantastique comme sa chambre d'internat. Je m'allongeai sur son lit en fixant le plafond.

"Qu'est ce que ça fait de savoir qu'on va mourir? lui demandai-je.

- Ça te donne l'impression que tu n'as pas cessé de rater le peu de vie que tu as eu jusqu'à aujourd'hui."

Il vint s'allonger à côté de moi. Et comme par hasard, sa main effleura la mienne. Complètement figée, seule ma main osa bouger petit à petit pour enfin entremêler mes doigts avec les siens. Puis on tourna lentement la tête pour pouvoir se regarder dans les yeux. La chaleur envahissait nos corps, l'envie et le désir affolaient tout nos membres. J'entendais les battements de mon coeur raisonner dans mes oreilles. Mais je tournai la tête. Depuis mon aventure avec Édouard, j'avais fermé toutes portes à l'amour. J'avais l'impression de toujours tout donner et ne jamais rien recevoir en retour. Comme si pour eux je n'avais besoin de rien et que je vivais très bien toute seule. De jour en jour je me rendais compte que je me renfermais sur moi-même. Je me rendais compte qu'au final il ne fallait penser qu'à moi et à personne d'autre. Ma mère m'a toujours dit que j'étais égoïste et que je devais apprendre à penser aux autres. Mais elle n'a jamais su. Elle n'a jamais deviné que plus les jours avançaient plus je me sentais seule. Et c'est uniquement pour ça que je suis devenue "froide" et "égoïste", j'ai appris à faire attention qu'à moi même.

Thomas se redressa. Je fis de même. Je ne savais ce qu'il pensait. Si ça avait été une autre fille, l'aurait elle embrassé? Je n'aime pas que les choses aillent trop vite.

"Qu'en est-il de ce fameux Edouard? me demanda-t-il."

Je n'y avais même pas pensé. Je l'avais, disons, mis dans un coin de ma tête pendant ces derniers mois et il en était plus jamais ressortit. Jusqu'à maintenant.

"On ne se parle plus. répondis-je simplement.

- Et tu l'aimes encore?

- Je ne sais pas."

Et c'était vrai. Je ne savais pas et je ne pouvais pas savoir. J'étais amoureuse de lui. C'était l'une des rares fois ou j'étais vraiment amoureuse d'un gars. Du moins, c'est ce que je pensais. Mais il m'a tellement déçu que j'ai l'impression que tout l'amour que j'avais conçu pour lui pendant tout ce temps s'était envolé en une fraction de seconde. Mais maintenant que j'y repensais, ça me faisait tellement mal que... c'était évident que je l'aimais encore. Et le pire c'est que je ne voulais pas. Je voulais l'oublier une bonne fois pour toute.

"Jade. dit-il tendrement."

Je fixais le sol, le coeur tremblant et les yeux se remplissant de plus en plus de larmes. Je ne voulais pas me retenir de pleurer devant lui. Alors je pleurai. Je sentis sa main passer tout doucement derrière ma tête et me caresser doucement d'un mouvement continuelle. Puis comme il voyait que je ne m'arretais pas, il me prit dans ses bras. Je sentais son corps musclé dominer le mien alors mes larmes cessèrent immédiatement. Ses bras m'entouraient comme si ils voulaient me protéger. Timidement, mes bras entourèrent à leurs tour son corps. Nous étions liés. Je caressais lentement son dos large et fort. Je me sentais comme une petite fille dans les bras de son papa. Lui aussi me caressait sans cesse, mon coeur battait à m'en faire mal, comme si j'allais exploser. Il fallait qu'on aille plus loin, c'était une sensation tellement forte que je voulais en avoir plus encore. Alors j'aventurai une main sous son t-shirt. Son dos était brûlant, sa peau était toute douce. Je le serrai encore plus fort contre lui. Ses lèvres rencontrèrent alors mon cou. Ses mains passaient sur tout mon corps, son souffle chaud me faisait trembler tellement c'était bon. Ses baisers remontèrent petit à petit jusqu'à ma joue, il allait m'embrasser. Je tournai la tête. Je ne voulais pas faire ça. Je sentis de nouveau son souffle dans mon cou, sa main sur ma joue... Je retournai la tête face à lui et nos lèvres se rejoignèrent presque instinctivement. Une explosion de sensations envahie tout mon corps et en particulier mon coeur. Le début était un mélange d'hésitation et de timidité mais ça se transforma vite en passion et en intensité. Voilà ce que nous avions fais chez lui au final. On s'était embrassé. Il était 20 heures et il insista pour me raccompagner jusqu'à chez ma grande cousine et mon oncle.

"Tu veux que je te dise un truc? me dit-il alors qu'on était presque arrivé devant chez eux.

- Dis moi.

- Mon premier souhait sur ma liste avant de mourir c'était ça.

- Ça quoi?"

On arriva devant chez moi. On se regarda dans les yeux.

"Ça. répéta-t-il"

Il m'embrassa de nouveau. C'était tendre et doux et j'avais l'impression de ne plus être sur terre mais de voler dans un autre monde.

Lorsqu'on se quitta enfin, je me sentais différente. Comme si on avait comblé en moi un grand vide qui s'appelle: l'amour.

Tome 1: "Si seulement"Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin