28.

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DIANA

▽△▽

Je m'assois sur mon tapis et prend une grande respiration. Je réajuste mon t-shirt et prend mon téléphone pour mettre une musique qui pourrai me donner la force de faire du sport. Ça fait un moment que je n'en ai pas fait, et je sais bien que ce sera difficile de reprendre. J'ai songé à courir pour m'y remettre au fil du temps, mais je n'avais aucune envie de passer devant mon oncle et ma tante qui sont encore là – chez moi – dans ma tenue actuel.

La chanson Angel with a shotgun de The Cab se fait entendre. Les paroles de la chanson ne sont pas si joyeuses que ça, mais le rythme me plaît bien. Je m'allonge alors sur le dos et pousse un long soupire, mes mains posées sur mon ventre, je me concentre sur ma respiration avant de débuter quoi que ce soit. D'après Harry, je dois contrôler mes respirations pour mieux faire mes mouvements et ne pas avoir mal rapidement. J'applique ses règles à la lettre, je ne suis pas une experte en la matière, mais faire du sport ne me motive plus autant qu'avant. J'ai cette impression qu'atteindre mon objectif de départ n'est plus si attrayante. Pas parce que je me dis que je n'y arriverai pas – ce serai peut-être le cas vu que j'abandonne facilement - , ou parce que ce que l'on appelle la flemme pourrai me prendre, mais l'excitation du départ n'est plus qu'un soupçon en moi.

Je secoue la tête, et pose mes mains derrière ma tête. Je me penche en avant et en arrière, je serre mon ventre et ferme mes yeux, c'est difficile, très difficile. La douleur au ventre ne me viens qu'après quatre abdos, il tremble et ma respiration est saccadé. Qui aurait cru que faire du sport était aussi dur ?

« Je dois en faire jusqu'à dix. » Je me dis à moi-même.

Cinq. Six. Sept. Huit. Grognement. Neuf. Dix.

Je décontracte mon ventre et ma tête se cogne contre le tapis. Je pousse un long soupir et la douleur au ventre est bien plus présente que lorsque je faisais les abdos, ce n'est pas un poing de côté. Juste le fruit de mon travail. Je souris, et pose une main sur mon front. Je dois me reposer trente secondes. Je ferme mes yeux et me concentre sur la musique qui continue de jouer.

They say before you start a war,

you better know what you fighting for.

Je dois savoir pour quoi je me bat. Je dois savoir pourquoi je fais autant d'effort. Est-ce pour moi ou pour les autres ? J'ai longtemps vécu dans la souffrance d'être la souffre-douleur de toutes mes années d'études, j'ai longtemps était persécutée et détestée par un bon nombre de gens que je ne connaissais même pas ni de nom, ni de vu. J'ai longtemps voulu être mince et je me suis détestée de ne pas l'être, mais si j'ai cette obsession de vouloir être mince, est-ce parce que je veux être tout simplement tranquille et passer comme une inconnu dans la foule ? Ça sonne presque comme une obligation maintenant que j'y pense. Devoir mincir pour être considéré comme une être-humaine normale.

Je me demande si je me sentirai bien dans ma peau après avoir atteint mon but ? Je ne veux pas forcément être mince comme un piquet, et ne manger que des herbes, je ne veux pas forcément être comme une mannequin, mais je veux ne serait-ce que perdre quelques kilos. Je veux être bien dans ma peau, et j'ai peur que si je peux maigrir, je ne pourrais pas me sentir bien dans peau. Je ne veux pas me sentir obliger à faire quelque chose.

Je me rallonge au sol et mes mes deux mains derrière ma tête, ma jambe droite est raide tendis que la gauche est pliée.

« C'est partis. » Je souffle

Contracter les abdominaux. Respirer. Souffler. Bouger les jambes.

Je me concentre de nouveau sur les paroles de la chanson pour essayer d'atténuer la douleur au ventre tout en pensant à bien respirer alors que je me penche en avant. Ça fait un mal de chien mine de rien.

« Tu fais du sport ? »

Je sursaute et me relève rapidement, prenant mon téléphone au passage pour éteindre la musique. Je pose une main sur mon ventre endoloris par l'exercice, me faisant regretter d'avoir arrêter.

Ma tante se tiens adossé contre l'encadrement de la porte de ma chambre, alors qu'un sourire malicieux fend son visage ridé. Elle croise ses bras et pousse un rire qu'elle retiens rapidement. Elle me dévisage de haut en bas alors qu'une grimace apparaît sur ses lèvres.

Mon cœur se met à battre étrangement vite contre ma cage thoracique. Pas parce que je viens de faire des efforts, mais bel et bien parce que ma tante m'a surprise en train de faire du sport. Je sais que ce n'est pas mal, mais connaissant ma tante, ceci va faire le tour de ma famille en très peu de temps.

« Pourquoi tu fais du sport ? » Elle demande.

Je hausse les épaules. Je ne voulais pas lui répondre et elle sait très bien où cette conversation va nous mener. Rien n'a jamais marché entre-nous, depuis que je suis toute petite. On n'a jamais eu la moindre discussion valable et potable, parce que ça se finissais toujours par une dispute et des larmes de ma part accompagné de son rire.

« C'est ridicule. »

« Qu'est-ce que tu fais ici ? »

« Je suis venus voir comment ma nièce allait. »

Elle se donne un air de femme complètement innocente alors que je vois très bien son jeu. Elle s'en fou de savoir si je vais bien ou si je suis sur le point de mourir. Elle est prête à tout pour me démolir elle et toute la famille, j'ai tout le monde à dos pour une raison tellement stupide que mon cœur me fait mal.

Je pose une main sur mes hanches et regarde ailleurs, pourvu que j'évite son regard.

« Arrête de dire des conneries. »

« Tu te rebelle ma chère ? »

« J'aimerai bien que vous tous arrêtiez de jouer aux innocents avec moi. » J'articule.

Elle lâche un gloussement à m'en donner l'envie de la frapper. Elle parle trop, elle en fait trop, ses pensées sont de trop.

« Je ne joue à rien Diana, tu es malade ma parole. Est-ce ton poids qui te fait dire des sottises pareils ? »

« Quel est le rapport avec mon poids ? »

J'avale ma salive difficilement.

« Ton poids est un problème pour cette famille. »

« Et ma famille est un problème pour moi. » Je crie.

Je la confronte cette fois-ci des yeux, les larmes menacent de tomber à tout moment, même si je refuse de montrer à quel point je suis vulnérable, parce qu'elle veut me voir de la sorte. Elle veut me voir au bord du gouffre, elle et toute ma famille veulent tout simplement mon malheur.

Je m'avance jusqu'à elle et pose mes mains sur son ventre, et de toute mes forces, je la pousse hors de ma chambre.

« Je ne veux plus vous voir. »

Ses sourcils se fronce. Elle me donne un frappe sur ma main et je les enlèves du tissu de son t-shirt. Elle m'a frappé fort et la douleur se fait encore ressentir.

« Ne me touche pas. » Elle dit sèchement.

Elle se retourne faisant virevolter ses cheveux bruns dans l'air, elle attrapa la poignet de la porte au passage et la claqua.

Je me mit à tousser et à sangloter à la fois. Mon cœur me fait mal, et même si ma mère m'a rassuré sur le faut qu'elle m'aime, la famille reste un problème. Je suis un problème pour eux malgré moi. Pourquoi ne veut-il pas comprendre que je ne le fait pas exprès ?

Je passe une main rapidement sur mes yeux pour essuyer les résidus de ma faiblesse et m'avance jusqu'à mon tapis. Mon téléphone se mit à vibrer contre le parquet de la chambre. Je m'accroupis pour voir un message d'Harry.

De : Harry

Ça te dit qu'on se voit ? xx

à : Harry.

Tu tombes à pique, on se dit au parc ? xx

De : Harry

à tout de suite ! 

Fat // h.s. vfWhere stories live. Discover now