Chapitre 10 (corrigé)

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Le visage plaqué contre les draps aussi froids que leur propriétaire, elle l'entendit jurer puis son corps sursauta malgré elle quand il claqua la porte avec force. Les minutes passèrent sans qu'elle ne bouge d'un petit doigt. La colère se disputait avec l'humiliation et la douleur du rejet. Dageus venait de couper leur lien déjà fragile sans une hésitation. Le souffle court et les jambes tremblotantes, elle se força à se rendre dans la salle de bain attenante.

Sa tigresse paniquait. Elle s'en approcha et caressa sa fourrure pour tenter de la calmer.

La sensation de paix se dissout d'un coup.

Le sang envahit sa bouche, coula dans sa gorge et couvrit ses doigts.

Il ne voulait pas la tuer. Ce n'était pas son intention. Il voulait protéger sa mère de ce monstre.

Depuis sa plus tendre enfance, cet homme qui se prétendait père ne cessait de les blesser. Avec sa croissance, Rhett ne subissait plus sa violence physique mais il entendait toujours sa mère pleurer la nuit.

C'était assez ! Ce monstre ne pourrait plus leur dicter leur vie dorénavant...

Heilin ouvrit les yeux sur le mur de la douche, un peu surprise de ne pas sentir de goût ferreux dans sa bouche. Le sang pulsait violemment à ses tempes. Il lui fallut un instant pour comprendre que l'eau ne coulait plus et qu'une serviette chaude la recouvrait. Elle leva la tête pour dévisager Rhett. Son visage rasé de près ne dévoilait rien de ses émotions. Elle le fixa jusqu'à ce qu'une image se superpose à la sienne. Celle de son propre frère, Vesper.

Rhett comme Vesper devait assumer une vie compliquée par des décisions d'adultes.

Tous deux subissaient une filiation dont ils ne voulaient pas et qui les rendait solitaire malgré eux.

Son cœur remonta dans sa gorge. La jeune femme fut incapable de soutenir son regard, de déglutir ou de respirer calmement.

– Tu ne devrais pas être ici, souffla-t-elle.

Il haussa les épaules, absolument pas gêné.

– Heilin, l'appela-t-il doucement.

La tigresse secoua la tête et sortit de la douche pour prendre le peignoir accroché à la porte. Elle ne voulait pas discuter. Elle voulait la paix et partir d'ici. C'était lâche mais elle préférait cette solution que de ressentir ce trou béant au fond de son cœur.

– Heilin ! gronda-t-il.

Son corps se figea. Sa respiration se bloqua.

Il venait d'utiliser son énergie pour l'arrêter.

– Non mais ça va bien deux secondes ! explosa-t-elle de colère. Vous vous prenez pour qui vous deux ? Mâles alphas mon cul ! Vous faites chier !

Loin de s'émouvoir de sa crise de nerfs, il leva les yeux au ciel tout en reniflant vaguement amusé puis l'obligea à s'asseoir au bord du lit.

– Entre et donne la boîte de premiers soins, ordonna-t-il d'une voix à peine élevée.

La porte de la chambre s'ouvrit sur Matt, les sourcils froncés et les yeux bleus blancs suspicieux.

– Le chat a un problème ? Se moqua le Kronidès d'une voix trop mielleuse.

– Tu ne devrais pas être ici. Dageus...

– J'emmerde cet abrutit ! S'il ne veut pas prendre soin d'elle, c'est son problème, déclara-t-il sans animosité ni moquerie.

Helldown #2 - Ville de glaceOnde histórias criam vida. Descubra agora