vingt

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As Salam Aleykoum

*

Le lendemain je me réveille vers 8.40h. Y'a du bruit en bas. Nabil n'est plus dans le lit. Je prend le gun dans le tiroir et j'ouvre la porte de ma chambre doucement.

Il ferme le garage et se dirige vers le fond. Il allume la lumière.

Il prend le sac de sport qu'il avait posé à mes pieds. Il met un gant sur sa main droite et sort deux pistolets. Il me tend un autre gant.

Moi_ Ah nan, moi je touche pas à ça.

Il ricane.

Nabil_ Je t'avais dis de pas le toucher, tout le monde t'as hurlé de ne pas le faire et t'es allée tirer sur un flic. C'est pas quand moi je te dis de prendre le gun que tu vas dire non.

Il a toujours cet air autoritaire depuis une semaine, depuis notre arrivée en Corse.

Nabil_ Vous allez devoir vous protéger quand on sera au Venezuela. Deux femmes seules et une gamine. Et de ce que j'ai vu aux Tarterêts, t'as besoin de cours.

Moi_ ...Nan j'peux pas.

Je baisse la tête.

Je ne veux plus jamais revivre ça. Plus jamais de ma vie, pitié Nabil.

Il sait qu'il est le seul à pouvoir me faire changer d'avis, et il en joue. Même si c'est pour notre bien, je ne veux pas, je ne peux pas.

Il me prend la main, je me débats mais il serre. Fort. J'ai mal.

Je me met à pleurer. Il me regarde et soupire. Il ne veux pas ça, que je pleure, et moi non plus. Mais j'ai trop mal, à l'intérieur.

Il prend ma main et me passe le gant puis se place derrière moi. Il prend mes mains dans les siennes et me guide. Il pointe droit devant vers le mur d'un face. Un vieux mur en crépi dégueulasse.

J'ai peur, je me met à trembler. Il patiente, le temps que je me calme.

Nabil_ Je veux que tu revois ce jour, où tu as vu ce policier pointer son arme sur Ayoub. Je veux que tu l'entende crier comme il a crier. Que tu le revois tomber, et s'écrouler dans son propre sang. Je veux que tu retrouve cette rage, cette colère qui t'ont poussées à l'irréparable. Mais cette fois sois plus intelligente, sois plus forte. Je suis avec toi bébé. Si tu avais une deuxième chance, comment tu referais les choses?

Guider par son doigt, je dirige le mien vers la gâchette. Je suis ses instruction, je ferme les yeux et me rappelle de ce que je ressentais ce jour là. Je prend une grande inspiration. Je vise et...

Je tire.

Je m'approche de l'escalier. Je descend avec prudence. Je vois une jeune femme au milieu de mon salon. Elle a l'air perdue.

Je vais vers elle.

C'était une jeune fille, je dirais 18, pas plus de 20 ans, elle était châtain, pas très grande et très maigre, pas très formée.

Moi_ Euh, bonjour.

???_ Bonjour... Euh... Nabil est là?

Moi_ Non, pourquoi?

Elle veux quoi à mon mari celle là?

???_ Pour rien.

Elle est partie en courant.

Mais whaaat? Je vais fermer ma porte à clé et je vais préparer le petit déjeuner.

Je fais des crêpes, je sors les céréales, les jus, le café, et le Nesquick pour Esma . J'entend du bruit en haut, les filles sont sûrement réveillées. Je met tout sur le comptoir.

Face au mektoub | PNLWhere stories live. Discover now