Chapitre 13

2K 184 67
                                    

Louis avait opté pour un repas léger le midi avant le dîner avec Harry, d'autant que Liam n'était pas sur son dos pour lui réclamer autre chose qu'encore du chinois, bordel, Louis. Il mâchait des feuilles dont il n'avait même pas une idée de la provenance ni du nom, devant un programme télévisé idiot. Il se leva en traînant des pieds en direction de la salle de bain, se jetant un regard dégoûté dans la glace. Il pensa à se raser, mais il n'en avait pas réellement envie. Il aimait bien sa barbe, elle avait juste besoin d'ordre, et ça n'était vraiment, mais vraiment pas le moment. Il se trouva ridicule de se poser toutes ces questions: barbe, pas barbe? Simple ou chic? Décontracté ou élégant? Il envoya valser un flacon de parfum vide au sol, se brisant en mille éclats. Il s'assit au milieu des débris, les mains retenant sa tête au-dessus de ses genoux.

Il pensa qu'il n'avait pas le droit de faire ça, que la mort d'Andrew était encore trop proche. D'un autre côté, il se remémora la dernière discussion au cimetière. Elle est fictive, putain! Pensait-il en laissant ses jambes se déplier et glisser sur le sol. Il avait l'impression de vivre avec le fantôme d'Andrew. À chaque fois qu'il interagissait avec Harry, il avait l'impression de le trahir. C'était idiot, il le faisait et l'avait toujours fait avec les autres. Et il appréciait le petit nouveau tant qu'il avait l'impression de le connaître depuis longtemps. Des années. Mais Andrew était plus présent que jamais chez lui, chez eux. Louis avait laissé tous les cadres-photos les représentant ensemble accrochés au salon, et dans les couloirs. Et Harry serait réveillé, ce soir. Il allait les voir, il allait être mal à l'aise. Louis soupira en lorgnant sa chambre de son point de vue. Il n'avait même pas eu le courage de vider le dressing des vêtements d'Andrew. Pourtant, même sa mère lui avait demandé de le faire. Elle ne voyait pas l'intérêt de les garder, et préférait en faire bénéficier une association. Et Louis ne s'en était jamais occupé. Il souffla et se leva en direction de la chambre, s'agenouillant au dernier rayon du dressing, trouvant des maillots par dizaines. Il n'avait pas le cœur de les donner à une association pour qu'ils finissent sur le dos de personnes qui ne savaient même pas qui était le numéro 9 "Stevenson" des Spurs. Il les mit sur le côté et sortit de grands sacs dans lesquels il enfouit les costumes, les pantalons, les chemises d'Andrew par dizaines. Ça lui remuait le ventre, il en pleurait presque mais luttait contre ses larmes. Il contint sa rage lorsqu'il constata après une bonne trentaine de minutes, l'intégralité des tenues d'Andrew avaient disparu dans des sacs, ainsi que ses chaussures. Il poussa un hurlement de rage et frappa le mur de son poing, se blessant à l'occasion.

Il regarda tristement les maillots quand il eut une idée géniale: il allait organiser pour Noël des rencontres avec des petits fans, des enfants, et les leur offrir avec des dédicaces dessus. Voilà ce qu'Andrew aurait attendu de lui. Voilà la solution. Satisfait, il se releva sans faire attention à son poing en sang et grimaça avant de partir en direction de la salle de bains pour se soigner. Comme il avait vraiment besoin de l'avis de quelqu'un, et qu'Hugo était occupé pour l'après-midi, il tenta de joindre Liam. Il en profiterait pour mettre les choses à plat. Il chercha le contact dans la liste et attendit quelques secondes, le téléphone scotché entre l'oreille et l'épaule, tandis qu'il se bandait le poing tant bien que mal.

"Bonjour, vous êtes bien sur le répondeur de Liam -ouais, le Liam Payne-. Bon, à ce qui paraît, je suis absent. Je suppose que vous avez quelque chose d'extrêmement inintéressant à me dire, alors je vous incite à ne pas me laisser de message si c'est le cas. La bise. BIP."

[...]•[...]•[...]•[...]•[...]•[...]•[...]•

-Tu dors chez lui?, demanda Nick, boudeur.

-Tu dis ça, mais tu aurais râlé si je t'avais réveillé hier, répondit Harry en rebondissant sur sa valise pour qu'elle ferme.

-Non, grogna Nick en le regardant faire, un peu amusé cependant. Harry, tu pars une semaine. Et tu as pris la plus grosse valise!, s'exclama-t-il en plaquant ses mains sur ses joues, la bouche en O.

The New Footballer || larryWhere stories live. Discover now