Chapter 9

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Ethan

L'heure du diner est plutôt tendu. Dire que je dois manger avec celui qui a en quelque sorte bouleversé ma vie accompagné de ma famille, ça me refroidit un petit peu.

Qu'est-ce qu'il fout la, sérieux? Il a pas une vie?

Flashback.

Un verre, deux verres. Peut-être même trois. A vrai dire j'en sais strictement rien, je sais juste que ce peu de verres ingurgité me fout dans le mal.

Ça fait dix minutes que j'ai bu mon verre, et j'ai clairement l'impression d'en avoir bu une trentaine. Je suis plutôt résistant à l'alcool mais, là, je ne contrôle absolument rien sur ce qu'il m'arrive.

C'est la première fois que j'arrive a assister à l'une des soirées organisé par des élèves du lycée. Plus particulièrement chez l'un des garçons considérés comme "populaire", Victor.

Bien qu'ils soient tous extrêmement populaires, ils m'apprécient et je trouve ça cool, j'ai l'impression d'enfin avoir trouvé mon "monde". Peut-être que, moi aussi, je ferai parti de ce groupe la désormais.

**

J'ai du mal à garder les yeux ouverts, j'ai l'impression d'être coincé dans une rêve magnifique qui se n'arrête pas, et bordel que j'aime ça. Je me sens puissant, personne ne peut m'atteindre.

J'attrape un verre de vodka pomme et le sirote comme si ce n'était pas une boisson alcoolisé. Après tout, ce n'est qu'un jus de pomme aromatisé à la vodka.

Mais plus je bois, plus je tombe dans la fatigue et je crois que je pourrais m'endormir la, dans cette pièce trop éclairé où la musique est extrêmement forte.

Mon regard se pose sur un groupe de gens et, je ne sais pas pourquoi, les voir la, assis tranquillement, suffit à me faire tordre de rire.

Je ne peux plus m'arrêter de rire, putain que c'est bon de rigoler.

- Ethan?

J'arrête de pouffer et me retourne pour faire face à Victor, qui semble inquiet.

- Viens avec moi, avant que tout le monde sache que t'es défoncé.

Je souris et me lève, mais mes jambes ne veulent plus me suivre, je ne les sens même plus.

- Je sens plus mes jambes. Lui dis-je en ricanant de nouveau.

Il soupire et m'attrape par le bras, avant de me conduire je ne sais où. En réalité, j'ai avancé la plupart du temps les yeux fermés. J'ai soif.

La musique à disparu, laissant place au calme de la nature. Sa maison est plutôt bien placé, plusieurs hectares de terrain et une forêt qui l'entoure.
Au départ, j'avoue que j'étais pas rassuré par rapport a cette forêt sombre et assez glauque, mais la j'ai qu'une envie: y aller.

- T'es complètement mort, mon pauvre.

Fin du flashback.


Sans que je m'y attende, Victor m'a embrassé. Du moins, c'est ce que j'ai constaté en visionnant la vidéo, comme tout le monde, deux jours après.

Je sais que c'est lui qui m'a embrassé parce qu'il me la dit au réveil, le lendemain, il m'a dit de me taire et de ne le dire a personne, que c'était notre "secret". 

Malheureusement, notre secret que moi-même je ne me souvenais pas a été aperçu et filmé, et je n'ai jamais eu l'impression de me voir Moi, dans cette fichu vidéo.

J'avais l'air tellement serein et je l'embrassais à pleine bouche. Vu mon état, s'il m'avait demandé de coucher avec lui dehors, je l'aurais fait.

Heureusement, ca ne s'est pas fait, ma vie a assez basculé à cause de lui.

Je ne me suis jamais considéré comme "gay" ou "bi", je n'ai jamais eu l'impression d'aimer plus les hommes ou plus les femmes.

À vrai dire, à mes yeux, l'apparence physique n'est qu'un détail, je pense que j'aime avant tout un coeur, pas un corps.

- Bout d'chou? Tu ne manges pas?

Je foudroie des yeux ma mère, qui ose me donner des surnoms débiles devant ma soeur, mon père et Victor.

- Non, j'ai pas faim.

Elle fait une moue triste avant de continuer à manger.

Demain, c'est noël et je n'ai pas hâte. De toute façon, lorsqu'il n'y a plus d'enfants à la maison pour le fêter, c'est plus aussi joyeux.

On aura nos cadeaux ce soir, alors c'est inutile.

- Ethan, je peux te parler? Me demande Victor.

Je l'avais oublié l'espace d'un instant celui-la. C'est décidé, demain, je m'en vais. Je n'ai même pas envie de rester ne serait-ce qu'une minute de plus dans cette maison.

- Ouais. Grommelé-je sans grande conviction.

Il se lève et me fait signe de le suivre. Laura me lance un regard désolé. Mes parents eux, ne semblent rien remarquer puisqu'ils sourient.

Je me lève malgré moi et le suit jusqu'à la chambre. Ma chambre!

- Je suis désolé de m'incruster ici mais... Mes parents m'ont mis à la porte et tes parents sont les seuls a avoir accepter de me louer une chambre à très petit prix.

- Je m'en fiche.

- C'est encore cette histoire au lycée, qui te déstabilise autant?

- Je ne me souviens absolument de rien de cette soirée, je sais juste que tu en as abusé et pourri ma vie.

Il pose une main sur son front et affiche un air triste. Lui n'a eu aucun retour de cette vidéo.

Il est resté populaire, mettant tout sur mon dos.
Je me souviens encore de ses paroles:

"j'étais raide mort à cause du shit et cet enculé de pédé m'a roulé une pelle, je ne savais même plus ce que je faisais"

Celui qui ne savait plus ce qu'il faisait, c'est moi. Il a arrangé ma version à sa manière, se faisant passer pour LA victime.

- Ce n'était pas mon but.

- Ah ouais? C'était quoi alors?

- J'ai réellement apprécié t'embrasser. C'est quelque chose que je n'ai pas controlé et je savais pas que toi aussi, tu étais de ce bord la. J'ai absolument pas réfléchi et, lorsque tout le monde l'a su, j'ai préféré me défendre plutôt que toi. Toi, qui n'était absolument personne au lycée. J'étais persuadé qu'on t'embêterait une ou deux semaines et qu'ensuite on te fouterait la grappe. Mais j'ai eu tort et j'en suis désolé.

- Je veux pas de tes excuses. Et je m'en vais, tout de suite. Tu peux bien avoir bousillé ma vie, je te laisse aussi me prendre ma famille, puisque tu sais faire que ça, voler la "vedette" des autres.

The Boy [BxB]Donde viven las historias. Descúbrelo ahora